Le Café Vic était la propriété de Vic Cotroni, considéré comme l’un des fondateurs de la mafia montréalaise, et d’Armand Courville, lutteur professionnel et associé de la famille Cotroni.1,2
CAFÉ VIC
Le Café Vic était un célèbre café situé au 97 rue Sainte-Catherine Est à Montréal. Il était associé à Vic Cotroni, un important criminel de la mafia montréalaise. Vic Cotroni était un membre influent de la famille mafieuse Cotroni, qui était l'une des principales organisations criminelles opérant à Montréal pendant les années 1950 à 1970. Le Café Vic était connu comme un lieu de rencontre pour les membres de la mafia, ainsi que pour d'autres personnalités influentes de la ville. C'était un endroit où l'on pouvait souvent voir des hommes d'affaires, des politiciens et d'autres figures publiques se mêler à des membres du crime organisé. Le Café Vic était un symbole de l'influence de la mafia dans certaines parties de la société montréalaise à l'époque où Vic Cotroni était actif. Cependant, il a été fermé depuis longtemps et le bar Les Foufounes Électriques occupe actuellement les lieux.
Texte assemblé à partir d’archives de journaux
Vic Café, 97 rue Sainte-Catherine Est, Montréal.
Photo: Heinrich Lohmann
Le Café Vic était situé au 97 rue Sainte-Catherine Est à Montréal de 1953 à 1957.
Le Café Vic, ce club de nuit, pratiquement ouvert 24 heures par jour, fit la fortune de ses propriétaires, d’autant plus qu’il fut le seul à garder ses portes ouvertes à l’époque du grand nettoyage de Jean Drapeau. Le café Vic ne bénéficiait pas d’une faveur spéciale des autorités en 1954, mais détenait un quasi-monopole de la vie nocturne sur la ‘’Main’’ grâce à une injonction présentée par ses propriétaires devant la Cour d’Appel contre un ordre de fermeture. Vic Cotroni se départit de ses intérêts dans ce cabaret quelques années plus tard.3
Montréal-Matin, 10 mai 1957, BAnQ
On peut affirmer sans se tromper que le club de nuit honnête et de bonne réputation, c’est à dire qui respectait le règlement régissant les heures de fermeture et son permis de vente de boissons, qui ne présentait pas de spectacles indécents, qui n’était pas un endroit fréquenté ni par des mineurs, ni par des membres de la pègre, qui n’était pas soumis au chantage, ni par des membres de la ‘’protection’’ et qui n’était pas un lieu où la police était souvent appelée à se rendre pour des actes de violence ou pour toute autre activité illégale, ce genre d’établissement était plutôt rare à Montréal. La Ville de Montréal, de son côté, a tenté d’empêcher l’infiltration et le contrôle des clubs de nuit par les membres du crime organisé en édictant des règlements sévères, mais sans succès.6
Vic Cotroni, Encyclopédie du MEM
Bibliothèque et Archives Canada. PA-144553.
En réalité, le club de nuit contrôlé par la pègre était le lieu par excellence où le crime organisé pouvait camoufler ses nombreuses activités illégales. Il ne servait ni plus ni moins que de paravent (‘’front’’). En règle générale, le permis d’exploitation du club de nuit était émis au nom d’une personne qui n’était pas le véritable propriétaire et qui agissait comme prête-nom. Ce dernier n’avait jamais de dossier judiciaire et pouvait donc obtenir un permis de vente d’alcool. L’identité des véritables propriétaires était très difficile à retracer, leur nom n’apparaissait jamais officiellement dans les livres de comptabilité de l’établissement. Celui qui servait de prête-nom était généralement le gérant de l’établissement. Il voyait à l’embauche des garçons de table, des employés de la cuisine, du préposé au vestiaire et du portier.6
Les magnats de la pègre, et particulièrement l’organisation Cotroni, contrôlaient directement ou indirectement plusieurs clubs de nuit et cabarets au centre-ville. Le Café Roméo, le Faisan Doré, le Café de la Paix, l’American Spaghetti House, le Métropole, l’El Morocco, la Casa Loma, le Blue Sky, le Café Vic.6
Le Café Vic est vendu le 18 juillet 1957 et rebaptisé le Café Pal.4,5
Montréal-Matin, 13 novembre 1957, BAnQ
Les autorités municipales et policières de Montréal ont toujours éprouvé des difficultés à faire respecter le règlement concernant les heures de fermeture dans les clubs de nuit et les cabarets.6
Jacques Normand à propos de Vic Cotroni: Vincent Cotroni est fasciné par les arts. Il aime accorder une chance à ceux en qui il a confiance, se plaisant à être considéré comme l’ami des artistes.7
Claude Blanchard: « Les Cotroni sont plus que des amis, ce sont des frères. » Jusqu’en 1970, les chanteurs et les comédiens n’avaient pas tellement le choix de côtoyer les pégriots puisque c’était eux qui avaient la main haute sur la plupart des boîtes de nuit de Montréal. La plupart des établissements étaient contrôlés directement ou indirectement par la famille Cotroni. Sympathique aux comédiens, Vic Cotroni en avait pris plusieurs sous son aile. Grand amateur de jazz, son frère Frank a lui aussi encouragé des artistes de renom.8
The Gazette, Photo: Len Sidaway
Michèle Richard, à propos de Frank Cotroni, le frère de Vic Cotroni: « Un jour, Guy Lepage m’appelle alors que je travaille à la télévision. Il me dit: « Viens nous chercher après le show, je suis avec Marthe, on va sortir. On va aller manger dans Chinatown. » Ils étaient dans un club de danseuses de la rue Saine-Catherine. Moi qui manque rarement une chance de m’amuser, je me présente donc devant le club en question au volant de ma Buick, toit baissé. C’est l’été, je les vois qui sortent, tout joyeux, accompagnés d’un autre homme qui monte à l’avant de la voiture et qui, dès qu’il est assis, tente d’allumer un cigare. Avant même qu’on me le présente, je lui dis: « Non, pas de cigare ou de cigarette dans ma voiture neuve. Je n’aime pas l’odeur et on ne sali pas les cendriers. » Je venais de donner un ordre à Frank Cotroni. C’était une connaissance de mon agent Guy Lepage, et M. Cotroni se trouvait avec lui. J’étais sa chanteuse préférée et nous sommes devenus bons amis. À tel point que je suis allée chanter pour lui en prison. Claude Blanchard m’avait demandé de donner le spectacle avec lui. En 2004, je me suis fait un devoir de me rendre à ses funérailles. C’était un homme impressionnant et simple. Chaque fois que je le rencontrais, il me rappelait toujours cette anecdote du cigare en riant. La mafia, c’est bien connu, considérait les cabarets comme des lieux de prédilection. Et nous, les artistes, y étions protégés. Car c’est nous qui attirions le public qui devenait les clients potentiels du monde interlope. Avec M. Cotroni comme ami, moi, je me considérais en sécurité. Je n’ai jamais cherché à savoir ce qu’il faisait exactement. Je ne posais pas de question. Je ne portais pas de jugement de valeur. Je sentais que lui et son entourage m’aimaient. Amour et sécurité. La combinaison parfaite, peu importe les préjugés. »9
Vic Cotroni et Armand Courville, Wikipedia
The Gazette, 28 novembre 1973, newspapers.com
Maurice Cusson, criminologue de l’Université de Montréal: « C’est une tradition, les liens entre la mafia et le monde du spectacles. »8