Le Venus de Milo Room, ouvert le 28 juin 1949 au 970 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, était un lounge élégant situé à l’étage supérieur du restaurant Venus. Avec une décoration soignée, des couleurs apaisantes et une statue emblématique de la Vénus de Milo, l’endroit offrait une atmosphère unique et climatisée, accueillant des spectacles de musique folk et de jazz dans les années 1950 et 1960. Il se transforme en Venus de Milo Mexican Lounge dans les années 1970 et ferme définitivement en 1986.
Le Chic-N-Coop, ouvert en 1939 au 1196 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, est devenu un restaurant populaire pour ses poulets rôtis BBQ à prix abordable. Les frères Hill, qui l’ont fondé, ont créé un lieu de rencontre pour diverses personnalités, dont des sportifs, artistes, et célébrités comme Jackie Robinson et Frank Sinatra. Le Chic-N-Coop a également ouvert l’Indian Room, un lounge inspiré par la culture autochtone, conçu par l’artiste Winold Reiss. En 1962, le restaurant et ses annexes ont été détruits par un incendie, marquant la fin de cette institution montréalaise.
Le Café Hi-Ho, ouvert en 1950 à Montréal par Irving Ellis, était un restaurant chic et moderne qui se vantait d’offrir les meilleurs steaks et une ambiance unique. Associé à la pègre montréalaise, l’établissement est passé sous le contrôle de figures comme Frank D’Asti et Jimmy Soccio, liés au clan Cotroni. Renommé Béret Bleu en 1956, le cabaret est rapidement devenu un lieu important du crime organisé montréalais, servant de couverture pour des activités illégales. L’établissement a connu plusieurs descentes de police et scandales, notamment liés au racket de la protection et aux spectacles immoraux. Finalement, le Béret Bleu a fermé définitivement en 1971 après plusieurs infractions et condamnations, marquant la fin de son histoire tumultueuse.
Les Folies Bergères, un cabaret situé au cœur du Quartier Red Light de Montréal, a ouvert ses portes en mars 1950 et a acquis rapidement une grande popularité grâce à ses spectacles luxueux inspirés des cabarets parisiens. Offrant des performances variées allant de la danse au vaudeville, avec des artistes renommés comme Henri Salvador, le cabaret a marqué la scène montréalaise malgré une existence éphémère de 13 mois. Après sa faillite en 1951, Charlemagne Landry, son propriétaire, est devenu une figure influente du milieu artistique montréalais, gérant notamment la carrière des Jérolas.
Le Café Continental, ouvert en 1950 à Montréal par Jack Horn, était un cabaret réputé pour accueillir des artistes de renom comme Félix Leclerc et Henri Salvador. Il proposait une ambiance confortable et raffinée, avec des spectacles variés, dont des performances de jazz et des humoristes. Le cabaret devint un lieu emblématique, notamment avec l’ajout du cabaret Saint-Germain-des-Prés en 1951, qui accentua son prestige. Malgré son succès initial, des conflits avec l’Union des Musiciens poussèrent Horn à cesser les spectacles dans les années 1950, avant de réinventer l’espace en Opéra Lounge en 1961. Le Café Continental continua d’opérer jusqu’en 1970, avant d’être démoli pour faire place au Complexe Desjardins.
Le Café Rodéo, ouvert en 1954 et géré par Nick Baktis, était un bar au décor western situé dans le quartier chinois de Montréal. Il était réputé pour ses bagarres violentes et ses liens avec le crime organisé, faisant souvent les manchettes jusqu’à sa fermeture en 1970. Renommé Café Lodéo en 1972, l’établissement adopta une ambiance mélangeant thèmes chinois et western, tout en conservant une clientèle similaire. Dans les années 1980, il devint surtout fréquenté pour ses danseuses et fit l’objet d’une suspension de permis pour actes indécents. Finalement, le Lodéo fut transformé en marché chinois avant d’être détruit par un incendie en 2007.
En 1957, le restaurant italien Lindy’s, situé avenue du Parc à Montréal, ouvre une nouvelle salle de spectacles appelée The Elegante, aussi connue sous le nom d’Upstairs at Lindy’s. Cette salle élégante et spacieuse accueille des artistes de haut niveau et émergents, notamment le combo de Charlie Biddle dans les années 1960. Après la fermeture du restaurant en 1965, l’immeuble devient un salon funéraire pour la communauté orthodoxe orientale.
Le Café Figaro, situé au 4475 boulevard St-Laurent, a ouvert ses portes le 20 octobre 1950 et proposait des soirées dansantes avec l’orchestre de Harry Nelson. Le propriétaire Louis-Phillipe Brassard et le gérant Dennis White accueillaient les clients, tandis que Johnny Russel animait avec son talent de chanteur. Renommé le Nouveau Figaro en 1968, l’établissement a fermé en 1970.
Le Windsor Steak House ouvre ses portes en 1946 au 1194 rue Peel, à Montréal, avec une boîte de nuit appelée le Penthouse au 3e étage. Le restaurant, connu pour ses steaks, poulet BBQ et fruits de mer, attirait des célébrités et des amateurs de jazz, avec le Charlie Biddle Trio comme groupe résident. En 1961, la salle du Penthouse s’agrandit et devient un lieu de spectacles de jazz, accueillant des artistes renommés comme Bill Evans et Art Blakey. Après la faillite du Windsor en 1965, l’endroit devient le restaurant chinois House of Chan. Plus tard, dans les années 1970, la discothèque Zonk y est ouverte sous la gestion du jeune promoteur Sheldon Kagan, qui y organise des soirées à succès.
Le 1230 boulevard Saint-Laurent a presque toujours hébergé des clubs à thème exotique et érotique. Au fil des années, des établissements tels que le Club Alhambra, le Sailor’s Dining Room, le Café Parthénon, le Riviera Grill, le Café Canasta, et finalement le Café Cléopâtre s’y sont succédé.
Le cabaret Chez Parée ouvre ses portes en novembre 1950, succédant au Tic Toc après d’importantes rénovations visant à en faire l’un des cabarets les plus somptueux d’Amérique du Nord. Au fil des années, il accueille des vedettes comme Frank Sinatra, Sammy Davis Jr., et Charlie Parker, tout en devenant un haut lieu de la scène nocturne montréalaise. Malgré son succès, le club fait face à des difficultés avec l’emprise de la télévision, du rock, et la répression policière contre le crime organisé. Chez Parée ferme en 1971 après une descente de police, avant de rouvrir brièvement sous différents noms, puis de redevenir un strip-club en 1982.
Le Club Belmar, un cabaret à ambiance créole situé rue Peel à Montréal, a opéré de janvier à mai 1951, succédant au Carrousel détruit par un incendie en 1950. Propriété de Jules Nincleau et géré par Albert “The Syrian” Lean, il a vu son avenir compromis lorsque Nat King Cole a annulé une série de spectacles en mars 1951. Cette annulation a entraîné des pertes financières importantes et la fermeture définitive du club en mai 1951.
Le Café Montmartre, ouvert le 24 janvier 1951, a succédé à plusieurs cabarets notables situés au 1417 boulevard Saint-Laurent, dont le Faisan Doré et le Café Val d’Or. Dirigé initialement par René Lessard, il a connu plusieurs changements de gestion au fil des années, notamment sous Edmond Martin et Joseph Beaudry. Le cabaret a accueilli de grandes vedettes françaises et québécoises, devenant un lieu incontournable pour les artistes de l’époque comme Monique Leyrac et Fernand Gignac. Malgré un incendie en 1952 et des difficultés financières, le Montmartre a résisté pendant deux décennies avant d’être fermé par la police en 1970. Dans les années 1980, le même lieu est devenu un point central pour la scène punk et métal de Montréal, sous le nom de Black Lite.
Le Café Casa Loma, ouvert en 1951, a été un lieu emblématique de la scène artistique canadienne-française jusqu’à sa fermeture en 1971. Fondé par Harry Holmok et Thomas Steppan, il était réputé pour son ambiance élégante et ses spectacles de variétés. Initialement centré sur des artistes internationaux, il s’est rapidement orienté vers la promotion des vedettes canadiennes, notamment grâce à Andy Cobetto. Au fil des années, il a accueilli des talents tels que Ginette Reno et Dominique Michel, tout en offrant une scène aux plus grands noms du jazz. Malgré son succès, le déclin est venu avec les changements de goûts et des difficultés financières liées à la gestion du cabaret. Le meurtre survenu en 1971 dans le bar Jacques Antonin, situé au rez-de-chaussée du complexe, a marqué tragiquement la fin d’une époque.
Le Casino Français, anciennement le cabaret des Folies Bergères, a ouvert en 1951 à Montréal avec une politique de gratuité et des prix modérés qui le rendirent rapidement populaire. Tout au long de son histoire, il fut marqué par une série d’incidents violents, incluant des hold-ups et des actes de vandalisme. Malgré des tentatives de relance, notamment avec des spectacles de danseuses exotiques, le cabaret subit les pressions des autorités pour réguler les clubs de nuit et les spectacles. En 1967, le Casino Français ferma définitivement après avoir déclaré faillite, marquant la fin d’une époque sur la “Main”.
Le Down Beat, situé au 1422-24 rue Peel à Montréal, ouvre ses portes en décembre 1951 et devient un lieu prisé pour ses spectacles de musique et d’humour. En 1952, il aménage le Tropical Room, le premier bar homosexuel de Montréal, et devient un pionnier dans la scène LGBT locale avec Armand Larrivée, alias “La Monroe”, comme animateur vedette. Le club était contrôlé par le crime organisé, notamment par Solly Silver, et a été utilisé pour camoufler des activités illégales. Malgré son succès, il a connu plusieurs descentes de police, notamment en 1963, avant de subir un incendie criminel en 1965. Le cabaret change de propriétaire et devient le PJ’s en 1969, évoluant en un club de drag queens jusqu’à sa fermeture en 1989.


