FOUFOUNES ÉLECTRIQUES

Nirvana & The Melvins, 21 septembre 1991
Design: Nancy Beaulieu
1983-
Les Foufounes Électriques est un bar situé sur la rue Sainte-Catherine à Montréal, largement reconnu comme le temple de l’underground montréalais. Connu sous le nom de “Foufs” par les locaux, le club est la plus ancienne salle de rock alternatif de la ville.

Green Day, Foufounes Électriques, 1994
Design: Pat Hamou
D’abord un lieu d’expression de la culture punk, il s’y est développé une tradition de « peinture en direct » où des artistes réalisent une œuvre sous forme de performance. Avec le temps, « Les Foufs » sont devenues une véritable institution de la culture underground québécoise, au point d’être comparées au célèbre CBGB, de New-York.

Festival du Shock Art, Foufounes Électriques, 1988 (scan de ARCMTL)
Design:
“Les Foufounes Électriques” peut se traduire par “les fesses électriques”. Le nom de Foufounes Électriques apparaît en 1983, après que le bar ait été nommé Zoobar, puis Clochards Célestes (inspiré d’un roman de Jack Kerouac). Le nom a pour origine une habitude des fondateurs d’exposer leurs fesses peintes et imprimées, sur des écrans de vieux téléviseurs.

Nine Inch Nails, Foufounes Électriques, 1990
L’endroit est fondé en 1983 dans un petit local de la rue Sainte-Catherine par Normand Boileau, François Gourd et Bernard Paquet. Sa localisation, en plein Red light montréalais, non loin de l’Université du Québec à Montréal et de l’ancien Square Berri, favorise sa popularité auprès de la faune underground. Les Foufs ont connu de nombreuses expansions au fil des années; ainsi, la terrasse du rez-de-chaussée fut construite sur un ancien terrain vague.

SCUM, Foufounes Électriques, 1986
Le bar fut brièvement forcé de fermer ses portes pendant près de 6 mois en 1993-94, à cause d’une accumulation de dettes, du harcèlement et de la méfiance des autorités municipales. S’ensuivit un tollé de la clientèle et de nombreux artistes locaux. Enfin, un nouvel investisseur permit au bar de reprendre ses activités. Le bar a été victime de répression policière sérieuse au cours des années 1990: « À l’époque, les Foufs avaient la police au cul ».

DOA, Death Sentence, Groovy Aardvark, Foufounes Électriques, 1988
Contribution: Alain Provost
Depuis son ouverture, le bar fait figure d’épicentre de la culture punk, gothique et alternative de Montréal. Plusieurs artistes mondialement reconnus s’y sont produits sur scène, incluant Nirvana, Marianne Faithful, Green Day et Queens of the Stone Age, ce qui permet la comparaison avec le mythique bar new-yorkais CBGB. Jadis théâtre de discussions et de révoltes culturelles, les Foufs ont vu grandir des pionniers de l’alterno québécois comme Grim Skunk, Groovy Aardvark et Overbass, et ont accueilli des artistes internationaux tels que Nirvana, Hole et les Smashing Pumpkins avant même qu’ils ne deviennent connus.

Chèque à Krist Novoselic pour le spectacle de Nirvana aux Foufs le 17 avril 1990
Les Foufounes Électriques ont aussi permis l’émergence de nombreux artistes, comme Vilain Pingouin, Jean Leloup et Me Mom & Morgentaler.

Me Mom & Morgentaler, Grim Skunk, The Sherlocks, Foufounes Électriques, 1991
À ses débuts, le bar était situé sur un seul étage (au premier), et on n’y retrouvait qu’un comptoir et une petite scène de spectacle. Avec le temps, Les Foufounes Électriques prennent de l’expansion: le bar se retrouve maintenant sur quatre étages (sous-sol, rez-de-chaussée, premier étage et second étage, où se trouvent une mezzanine et des bureaux administratifs). Le bar dispose de quatre stations de distribution de produits alcoolisés, deux scènes de spectacles et un restaurant affilié. En 2008, le bar pouvait accueillir plus de 2 000 personnes.

SNFU, Grim Skunk, Foufounes Électriques, 1992
Contribution: Alain Provost
Le bar a pour créneau musical le rock alternatif, mais demeure ouvert à des styles allant du métal industriel au reggae. Il est aussi connu pour ses « soirées de peinture en direct, de bandes dessinées en direct, de peinture en direct sur fessiers, la construction d’une course de mini-golf où chaque trou était signé par un artiste local, des cours de dessins de l’UQAM avec modèle nu, de la sculpture en direct et plusieurs expositions d’art».

Samhain, Foufounes Électriques, 1986
Contribution: Alain Provost
La culture de l’établissement que représente les Foufounes Électriques tend à appartenir à plusieurs groupes tels que; « les Beatniks, les Hippies, les New Waves, les Punks, les Grunges, les Skinheads, les Gothiques, les Ravers, les Emos, etc.»

Asexuals, Foufounes Électriques, 1988
Contributeur: Alain Provost
Avec l’aide du populaire DJ / promoteur de spectacles Sylvain Houde et du producteur de spectacles Dan Webster, les Foufounes Électriques ont rejoint les rangs des principales salles de spectacle au Canada.

Ripcordz, Gob, The Spaceshits, Jordan’s Bank, Foufounes Électriques, 1994
Selon Marianne Palardy, Les Foufounes Électriques ont passé d’une sous-culture underground à une sous-culture overground; c’est-à-dire qu’elle fut d’abord underground, mais qu’elle est sortie de son obscurité afin d’être diffusée à un plus large public. Le bar, longtemps un lieu où tous n’étaient pas bienvenus, était surtout ouvert aux marginaux; il est aujourd’hui ouvert à tous sans discrimination.