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Georges Durst
Georges Durst a eu une longue et riche carrière comme l'un des entrepreneurs les plus prospères de Montréal ayant fondé le House of Jazz, la Cage aux Sports et d'autres établissements et entreprises à Montréal.
En 1957, à bord du bateau qui navigue en direction du Canada, Georges Durst rêve aux paysages sauvages. L’ingénieur forestier de 22 ans ne se doute guère qu’il va bâtir, dans ce pays riche en opportunités, son empire… dans la jungle urbaine. La compagnie Irving Pulp & Paper qui l’embauche licencie, en un jour, 8 000 employés. Notre jeune Alsacien doit rapidement changer de cap, et se déniche un emploi de bagagiste dans un hôtel des Laurentides. Puis, il devient barman au Troïka, populaire restaurant russe montréalais. Naît alors sa passion pour le divertissement.
À 29 ans, il ouvre son propre bar, le Don Juan, en association avec Johnny Vago, vieux routier du métier. Fort d’un premier succès, Durst ne tarde pas à ouvrir une deuxième boîte de nuit, face au légendaire Club Playboy de la rue Aylmer: George’s, lequel sera rebaptisé Maxwell, puis Biddle’s, berceau de La Maison du Jazz originale. On vient de partout pour participer à ses tournois de backgammon, nouveau dada, à l’époque, des membres du jet set. Il se démarque par son habileté à créer des décors étonnants et des ambiances irrésistibles. Énigmatique et fascinant à la fois, notre ardent défricheur renoue toutefois avec la nature en baladant, à l’aube, ses élégants fauves, sur le Mont-Royal. Au cours des années 1970, le dynamique entrepreneur domine la vie nocturne québécoise avec une vingtaine d’établissements très en vogue. Son flair à détecter les tendances musicales et à développer des artistes de haut calibre se confirme. Tous se souviennent, en particulier, du Dominique’s où Gino Vanelli a fait ses premières armes, et du Tiffany, tremplin du bassiste Charlie Biddle, sur la très mondaine rue Crescent. On ne s’étonne pas que les Joe Dassin et David Bowie, entre autres stars, aient choisi d’y tenir leurs cocktails de presse.
Arrivent les années 1980, les baby boomers s’assagissent. Toujours aussi visionnaire, Durst met davantage l’emphase sur la restauration jumelée à divers types de divertissement. Il innove en combinant, sous le même toit, trois établissements dans le pittoresque Vieux-Montréal ; ainsi, on vient dîner au restaurant français Les Serres (musique classique) ; puis, on prend le digestif au Bijou (groupes Soul, Rhythm & Blues) avant d’aller danser au Monte Carlo, club privé chéri de Pierre Elliott Trudeau et Charles Aznavour.
Suite à l’ouverture du Biddle’s en 1981 en collaboration avec le contrebassiste Charlie Biddle, le club est renommé Maison du Jazz/House of Jazz après le décès de Charlie Biddle en 2003.
Grand admirateur et proche ami du pianiste de jazz montréalais Oliver Jones, Georges Durst décide de rebaptiser en 2018 ses deux Maison du jazz à Laval et Montréal: “La Maison du Jazz Oliver Jones”.
Georges Durst décède en 2018.
La succursale lavaloise situé au 1639 boulevard de l’avenir est toujours en opération tandis que celle de la rue Aylmer de Montréal a fermé ses portes en 2020.