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NORMANDIE ROOF

Le Normandie Roof (1937-1958) était un somptueux cabaret situé au 9ème étage de l’Hôtel Mont-Royal au 1455 rue Peel à Montréal. Il a ouvert ses portes le 17 juin 1937 et il s’inscrit dans l’âge d’or des cabarets de Montréal [1].

« Le plus beau cabaret d’Amérique », voilà le qualificatif que l’on peut employer sans crainte pour dénommer le magnifique Normandie Roof. Tel que son titre l’indique, le Normandie Roof, en plus d’être ultra-moderne, a une atmosphère française tenant de cette province de France. Ceci est le souhait de Joseph Aldéric Raymond, président de l’hôtel Mont-Royal. Dix-huit tableaux décorent les murs du Normandie Roof. Ils représentent des paysages de France ainsi que des paysans et paysannes de Normandie dans leurs authentiques costumes [2].

Les tables aménagées en demi-cercle devant la scène permettent aux clients, vêtus de tuxedos et de robes longues, d’apprécier le spectacle tout en dégustant leur repas. En soirée, l’orchestre de Lloyd Huntley entame des valses et des fox-trot, et à l’occasion, des danseurs d’expérience donnent des leçons de danses latines [3].

Les spectacles préparés par Vernon Cardy, directeur-gérant de l’hôtel, mettent en vedette des artistes de cabaret de New York et de Broadway [4].

En 1943, Cardy engage ses artistes par l’entremise de May Johnson, représentante de l’agence « Music Corporation of America ». Johnson suggère d’engager un pianiste américain inconnu qui fait preuve de grand talent. Son nom est Walter Liberace. Peu de gens viennent voir cet inconnu lors de ses premiers spectacles au Normandie Roof. Suite à une réunion, la décision est prise de n’utiliser que son nom de famille pour le promouvoir. Ce sera: « Liberace » (prononcé Li-bé-ra-ché). La station de radio CFCF, qui a ses bureaux à l’hôtel Mont-Royal, diffuse sur ses ondes les spectacles de Liberace au Normandie Roof à travers le Canada et les États-Unis. Le public afflue pour venir voir en personne ce virtuose qui deviendra l’une des figures les plus marquantes du show-business [5].

Le chanteur français Jean Sablon triomphe en 1946 au Normandie Roof comme on n’a jamais vu un artiste triompher dans ce cabaret luxueux. Il chante devant un immense auditoire qui remplit la vaste salle. Après chaque chanson, la salle craque en applaudissements, en « Bravos » et en « Hourras » [6].

Avec l’arrivée de la télévision dans les années 1950 et la diminution de la clientèle dans les cabarets, le Normandie Roof est converti en salle à manger et n’opère plus à partir de 1958 [7].

L’hôtel Mont-Royal, qui abritait le Normandie Roof de 1937 à 1958, est restauré dans les années 1980 et devient les Cours Mont-Royal, une luxueuse galerie marchande qui ouvre ses portes le 9 février 1988 [8][9].

Références
[1] Normandie roof to re-open July 1, The Montreal Star, 23 juin 1939
[2] Ouverture ce soir du Normandie Roof, L’illustration Nouvelle, 17 juin 1937
[3] https://www.journaldemontreal.com/2017/02/25/la-rue-peel-en-68
[4] Les vedettes du spectacle inaugural du Normandie Roof, L’illustration nouvelle, 15 juin 1937
[5] Walter wasn’t the key to Liberace’s success, The Gazette, 4 février 1987
[6] Le triomphe artistique et populaire d’un poète musical Jean Sablon, Le Canada, 28 août 1946
[7] Rufi sur l’onde, Radiomonde, 17 mai 1958
[8] Têtes d’affiches, La Presse, 9 février 1988
[9] Les Cours Mont-Royal: un complexe multi-fonctionnel qui a une fière allure, Le Devoir, 12 février 1988
[Voir aussi] Normandie Roof to open on June 17, The Montreal Star, 8 juin 1937
Sources compilées et mises en texte par Montreal Concert Poster Archive

Image de fond
Joe Bell fonds at Concordia University Library, Special Collections.