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LE THÉÂTRE NATIONAL

Le Théâtre National Français est une salle de spectacle située sur la rue Sainte-Catherine Est à Montréal. Le Théâtre National Français a été inauguré le 12 août 1900. C'est un lieu emblématique de la scène culturelle montréalaise, accueillant une variété de spectacles, concerts, et événements artistiques. La salle a été rénovée et modernisée à plusieurs reprises pour répondre aux besoins changeants du public et des artistes. Aujourd'hui, Le National (depuis 2006) continue d'être un lieu important pour la culture montréalaise, offrant une programmation variée et de qualité tout au long de l'année.

Le Théâtre National Français, également connu sous le nom de Théâtre National, est une institution théâtrale historique située à Montréal. Fondé en 1900 par Julien Daoust, il a joué un rôle clé dans la promotion et la diffusion du théâtre francophone dans la ville.

Programmes de spectacles 1900-1901, CA M001 BM001-11-D02, p.32, Archives de la Ville de Montréal

Le Théâtre National Français a été inauguré le 12 août 1900 dans un espace intime conçu par les architectes Albert Sincennes et Elzéar Courval. Situé au 1440 rue Sainte-Catherine Est, aujourd’hui numéroté 1220, ce théâtre de 670 places, construit par l’imprésario Julien Daoust entre les rues Beaudry et Montcalm, visait à accueillir l’une des premières compagnies de théâtre francophone à Montréal.1

Le Samedi, 22 décembre 1900, BAnQ

Toutefois, Daoust aurait « perdu sa chemise » en réalisant ce projet, et le théâtre fut réouvert sous la direction de Georges Gauvreau quelques semaines plus tard, le 9 septembre 1900.1

À l’instar du Monument-National, inauguré sept ans plus tôt, le Théâtre National a servi de vitrine pour des œuvres originales canadiennes-françaises, principalement réalisées par son propriétaire et directeur artistique, Georges Gauvreau, en collaboration avec le comédien Paul Cazeneuve.1,6 

Le Canard, 24 septembre 1916, BAnQ

Le Restaurant Des Deux Frères, également propriété de Georges Gauvreau, était relié au Théâtre National Français par une sonnette électrique qui signalait la fin des entractes.8

Le Théâtre National Français, 6 octobre 1902, BAnQ

En plus de la concurrence des populaires « roadshows » en langue anglaise, le Théâtre National a dû faire face à plusieurs défis. Le public était restreint, et le théâtre devait proposer un nouveau spectacle chaque semaine. Il présentait principalement des comédies ou mélodrames relativement simples, tirés pour la plupart du répertoire français du 19e siècle. Le choix des œuvres était également limité par la censure religieuse. Leur mérite résidait davantage dans la quantité – avec plus de 300 pièces présentées entre 1900 et 1910 – que dans la qualité des productions.1,6

Programmes de spectacles, 1904, CA M001 BM001-11-D07, p.62, Archives de la Ville de Montréal

Au sommet de sa popularité, le Théâtre National, sous la direction de Georges Gauvreau, a présenté des spectacles aux titres tels que « Allo Québécoise », « Rose Canadienne » et « Triomphe de la Croix ». Pendant plusieurs années, il a accueilli la comédienne Blanche de la Sablonnière, surnommée la « Sarah Bernhardt Canadienne ». Ernest Ouimet, avant d’ouvrir en 1906 le Ouimetoscope, la première salle de cinéma permanente en Amérique du Nord, située à quelques portes de là, y a également travaillé.1

Carte Postale. Rue Sainte-Catherine Est, Montréal. Théâtre National et le Ouimetoscope

Dans les années 1940, La Poune (Rose Ouellette) et sa troupe étaient une grande attraction au Théâtre National. On peut même dire que le théâtre a connu son apogée sous la direction de madame Ouellette. Elle a dirigé le Théâtre National de 1936 à 1953, période durant laquelle elle a révélé pour la première fois au public une jeune adolescente de 13 ans, Alys Robi.4 

Rose Ouellette (La Poune)
Photo Famous Studio, Montréal, BAnQ Vieux-Montréal, Fonds La Presse, P833,S1,D1214
YouTube: Historica Canada

Même le jeune Pierre Elliott Trudeau a assisté aux spectacles orchestrés par La Poune. Tous les grands artistes de l’époque sont passés par le Théâtre National. Olivier Guimond, Murielle Millard, Paul Desmarteaux, Claude Blanchard, et bien d’autres encore y ont fait leurs débuts.2

Nous voyons les spectateurs de Rose Ouellette qui présente, sous le nom de scène de La Poune, des spectacles d’humour au Théâtre National de la rue Sainte-Catherine Est à Montréal. Auteur: Conrad Poirier. Photo: Wikipedia et BAnQ, P48,S1,P11173

L’arrivée de la télévision dans les foyers au milieu des années 1950 a eu un impact négatif sur l’établissement. Au fil des ans, le bâtiment a été utilisé comme nickelodéon, salle de vaudeville, cinéma chinois, salle de classe, et a même hébergé le O’National, qui a fait faillite après un mois, ainsi qu’un cinéma porno gay, le Cinéma du Village.1,4,5,6,7

Théâtre National, 1963-1968
Cote : P833,S4,D2073, Fonds La Presse – Archives nationales à Montréal Id 651753, BAnQ
The Montreal Star, décembre 1976

Sous l’impulsion de Bernard Rousseau et en collaboration avec trois autres personnes, le Cinéma du Village a été créé pour présenter à l’origine des films d’art et d’essai sur des thèmes gays, avant de se tourner vers des films érotiques, de 1984 à 1993.1,4,5,6,7

Le Cinéma du Village (1984-1993)

En 1995, le Théâtre National fait son grand retour. L’un des plus anciens et des plus précieux théâtres de Montréal redevient une salle de spectacles. La célèbre interprète Alys Robi y donne son spectacle d’ouverture officielle le 25 mars 1995, exactement 60 ans après ses débuts à Montréal en 1935, alors que la jeune Alice n’avait que 12 ans. Michel Astraudo et Gilles Laplante sont les principaux responsables de la réouverture du Théâtre National en 1995, qui conserve son charme d’antan après les rénovations.2

La Presse, 18 mars 1995, BAnQ

En 2000, le Théâtre National célèbre son 100e anniversaire. Francine Grimaldi, dans le journal Le Devoir, écrit: « Je vous apporte des bonnes et de moins bonnes nouvelles. D’abord, j’ai été bien triste d’apprendre que le spectacle du 100e anniversaire du Théâtre National n’aura pas lieu le 12 août comme prévu. Le patron de ce théâtre indépendant (qui a toujours fonctionné sans subvention, comme le Théâtre des Variétés) espérait pouvoir obtenir une subvention pour produire un spectacle historique. Dommage, il doit rembourser ceux qui avaient déjà acheté leurs billets pour la soirée. Le centenaire du National sera toutefois marqué par un 5 à 7 avec les vieux de la vielle. »3

Théâtre National, Photo: The Gazette

L’équipe de la Compagnie Larivée, Cabot, Champagne n’a eu qu’un mois pour rafraîchir le Théâtre National, rebaptisé simplement Le National en 2006. À la réouverture officielle de la mythique salle montréalaise, le 8 février, des odeurs de peinture flottaient encore dans les airs. Et peut-être le fantôme de La Poune. Larivée, Cabot, Champagne donne une nouvelle vie à des salles de spectacles qui ont marqué l’histoire culturelle montréalais: en 2005 c’était le défunt Théâtre des Variétés, devenu La Tulipe. En 2006, c’était au tour du National. « Il s’agit d’un beau hasard », indique Suzie Larivée. « Ce sont des salles qui méritent d’être connues. En fait, l’établissement n’a pas changé, mais il a eu droit à la cure de rajeunissement dont il avait besoin (peinture, bancs, sono, éclairage, loge). Nous voulons garder l’ambiance d’époque de la salle », dit Suzie Larivée.4

La Presse, 2 février 2006, BAnQ

Depuis, la salle a accueilli entres autres:  Les Cowboys Fringants, Suzie Arioli, 30 Seconds to Mars, Ariane Moffatt, Caribou, Chromeo, Cœur de Pirate, Daniel Lemire, David Usher, Devendra Banhart, Duran Duran, la projection du film Miroir Noir d’Arcade Fire, Habib Koité, Half Moon Run, Keren Ann, KRS-One, Mistress Barbara, Mumford and Sons, Robert Charlebois, Simple Plan, Steve Earle, Vampire Weekend, Vincent Vallières, X Ambassadors…et bien plus! L’émission Belle et Bum de Télé-Québec est tourné sur place depuis 2011.6

Longue vie au National!

Sources
[1] Curtain up on new venue, Century-old theatre comes back to life, The Gazette, Alan Hustak, 20 mars 1995
[2] Le Théâtre National renaît, La Presse, Jean Beaunoyer, 28 février 1995
[3] Modeste 100e anniversaire, La Presse, Francine Grimaldi, 4 août 2000
[4] Le Théâtre National reprend vie, La Presse, Émilie Côté, 9 février 2006
[5] Le O’National ferme ses portes, Montréal-Matin, 12 janvier 1977
[6] Site web officiel du National, section historique
[7] Un village en perpétuelle transformation, Fugues, André-Constantin Passiour, 26 mars 2024
[8] Restaurant des Deux Frères, Théâtre National en Français, 6 octobre 1902
Dernière mise à jour du texte: 26 septembre 2024

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