THÉÂTRE DES VARIÉTÉS
La salle La Tulipe, autrefois le Théâtre des Variétés, est une salle de spectacle située à Montréal. Elle est renommée pour son ambiance chaleureuse et son histoire riche dans la scène culturelle montréalaise. La salle a été fondée en 1913 et a depuis accueilli une multitude d'événements artistiques, notamment des concerts de musique, des spectacles de comédie, des représentations théâtrales, des événements de danse et bien plus encore.
Construit en 1913 sous le nom de Théâtre Dominion, le lieu a été rebaptisé Théâtre des Variétés en 1967, avant de devenir la salle La Tulipe en 2004.
Ce texte est assemblé à partir d’archives de journaux
Dernière mise à jour du texte | 24 septembre 2024 |
Gilles Latulippe, vers 1970, BAnQ
Cote : P428,S3,SS1,D44,P191. Fonds L’Action catholique – Archives nationales à Québec. ID 314906
Gilles Latulippe (1937-2014) était un humoriste, comédien et scénariste québécois, reconnu comme le fondateur et directeur du Théâtre des Variétés. Il a su préserver la tradition du burlesque en réaménageant l’ancien Théâtre Dominion, situé au 4530 rue Papineau, pour en faire le Théâtre des Variétés, qui a par la suite évolué en salle de spectacle La Tulipe.1
THÉÂTRE DOMINION (LE JOVIAL)
Le Théâtre Dominion est construit entre 1913, selon les plans de l’architecte Joseph-Arthur Godin, pour la compagnie Confederation Amusement Limited, détenue par les familles Lawand et Tabah, d’origine libanaise. Au cours des années 1920, cette société de distribution a également bâti plusieurs cinémas emblématiques, dont Le Château, Maisonneuve, Laurier Palace, Empress, Cartier et Outremont. À la fin des années 1930, la Confederation Amusement passe sous le contrôle de la Famous Players Canadian Corporation, basée à Toronto. Initialement, d’après les plans de Godin, le Dominion devait s’appeler « Théâtre Le Jovial », mais ce nom fut finalement écarté.2,8,9
La Presse, 27 septembre 1913, BAnQ
À l’origine un cinéma, le Théâtre Dominion est adapté pour le cinéma parlant en 1929. Dès 1932, il accueille de nombreuses troupes de burlesque avant de redevenir un cinéma au milieu des années 1950, fonction qu’il occupe jusqu’en 1965. Par la suite, la salle est brièvement transformée en église par les Témoins de Jéhovah, sous le nom d’Emmanuel Church, tel que répertorié dans l’annuaire. En 1966, il change de propriétaire et de nom pour devenir le cinéma Figaro, avant d’être acquis quelques mois plus tard par Gilles Latulippe.2
Télé-Radiomonde, 23 septembre 1967, BAnQ
LE THÉÂTRE DES VARIÉTÉS
Le 23 septembre 1967, la rue Papineau était complètement bouchée. Des voitures cherchaient désespérément une place de stationnement, et déjà des gens faisaient la file devant l’entrée du théâtre, même s’il n’était que 19h. Un touriste, surpris par l’effervescence, demanda au policier qui dirigeait la circulation ce qui se passait. Celui-ci lui répondit : « Ne vous inquiétez pas, dans une heure ce sera encore pire, c’est l’OUVERTURE DU THÉÂTRE DES VARIÉTÉS ! »3,4
Télé-Radiomonde, 7 octobre 1967, BAnQ
Ce soir-là, Gilles Latulippe était rongé par le trac, car il inaugurait son propre théâtre, destiné à faire renaître l’âge d’or du burlesque francophone montréalais, jadis présenté au Théâtre National. L’ouverture du Théâtre des Variétés marquait peut-être le début d’une nouvelle ère pour ce genre, mais en 1967, ils étaient les seuls à offrir ce type de spectacle. Tous les grands noms qui avaient autrefois brillé au Théâtre National étaient présents : Paul Berval, Olivier Guimond, Denis Drouin, Paul Desmarteaux, Jean Grimaldi (en maître de cérémonie), ainsi que les plus jeunes qui expérimentaient ce genre de scène pour la première fois, comme Andrée Champagne, Lise Chénier, Fernand Gignac, Jen Roger et Paolo Noël.3,4
Télé-Radiomonde, 7 octobre 1967, BAnQ
Le gala d’ouverture a duré deux jours, et à chaque représentation, la salle était comble. Juliette Béliveau a donné le coup d’envoi officiel du théâtre en frappant les trois coups traditionnels avec le « Brigadier ». Sur scène, Olivier Guimond, Denis Drouin et Paul Berval ont fait rire le public tellement fort qu’ils avaient eux-mêmes du mal à garder leur sérieux. L’ouverture du Théâtre des Variétés fut un succès retentissant à tous égards.3,4
Télé-Radiomonde, 7 octobre 1967, BAnQ
L’établissement a présenté des vaudevilles, des comédies légères et divertissantes, riches en intrigues et en rebondissements. De nombreux comédiens talentueux y ont foulé les planches, parmi lesquels Juliette Béliveau (1889-1975), Juliette Huot (1912-2001), Rose Ouellette (La Poune, 1903-1996) et Olivier Guimond (1914-1971). Le Théâtre des Variétés s’est ainsi imposé comme un lieu marquant de l’histoire culturelle québécoise dans la seconde moitié du 20e siècle, perpétuant la tradition du vaudeville bien après la Seconde Guerre mondiale.2
Théâtre des Variétés, Montréal, 1977, BAnQ
Robert Mailloux. Cote : P833,S4,D2062. Fonds La Presse – Archives nationales à Montréal. ID 651720
En mai 2000, le Théâtre des Variétés a fermé ses portes. La difficulté de trouver une relève pour ce style de théâtre burlesque, combinée au décès récent de deux figures clés de l’établissement, Michel Legault (directeur général) et John Kelly (responsable des ateliers de décors et costumes), a accéléré cette décision. De plus, Olivier Latulippe, fils de Gilles, n’était pas très intéressé à reprendre la gestion du théâtre. Malgré cela, le Théâtre des Variétés a survécu 33 ans sans subventions, sous la direction de Gilles Latulippe.5
Le 22 février 2001, le théâtre a été reconnu comme immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications.2
LA TULIPE
En hommage à Gilles Latulippe, le Théâtre des Variétés a été brièvement renommé le Cabaret du Plateau au début des années 2000, avant d’être rebaptisé La Tulipe en 2004 par la Compagnie Larivée Cabot Champagne. La Tulipe propose des concerts de rock, de jazz, de variétés, ainsi que de la chanson francophone et des soirées dansantes. Dumas fut le premier artiste à s’y produire. Depuis, de nombreux artistes et groupes locaux et internationaux y ont joué, tels que Les Cowboys Fringants, The Black Keys, Malajube, Simple Plan, Les Breastfeeders, Jon Spencer Blues Explosion, Feist, The Libertines, TV on the Radio et Bloc Party.6,7
La Tulipe, Montréal, Wikipedia
Le 24 septembre 2024, les responsables de la salle de spectacle ont annoncé que « LA TULIPE ne doit plus émettre de bruit audible provenant d’appareils sonores – tels que le système de son et les amplificateurs des musicien(ne)s, conformément à l’article 9 du Règlement sur le bruit du Plateau-Mont-Royal. Nous devons donc suspendre nos activités pour le moment », a indiqué la direction dans un communiqué envoyé aux médias.10