THÉÂTRE CAPITOL
Pendant plus de cinquante ans, le Capitol a apporté la magie d'Hollywood et des grands noms du divertissement sur scène, contribuant à l'image de la rue Sainte-Catherine comme centre de divertissement.
Le Capitol était l’un des théâtres les plus grandioses et luxueux jamais construits à Montréal. Il était désigné comme « Le plus grand théâtre du Canada » dans les publicités des journaux le jour de son ouverture en 1921.
Ce texte a été assemblé à partir d’archives de journaux | 8 août 2024 |
Théâtre Capitol, 1927
Les salles de cinéma du Québec, Pierre Pageau, Les Éditions GID, p.45
Dans le passé, avant l’arrivée de la télévision, les gens allaient au cinéma. Ils y allaient souvent, une fois par semaine ou plus, et ne s’asseyaient pas dans des salles de cinéma rectangulaires comme aujourd’hui. Ils s’asseyaient dans de grands théâtres opulents avec des noms comme Loews, Palace ou Capitol, qui dégageaient une vie et une aura propres et faisaient presque partie du spectacle autant que l’aventure romantique à l’écran.1,2
Le Théâtre Capitol, avant l’agrandissement de la rue McGill College (côté gauche)
Mais ensuite est arrivée la télévision, et les gens ont découvert qu’ils pouvaient rester chez eux et regarder gratuitement ce qu’ils devaient auparavant payer 0.25 $ ou 0.50 $. Les grands théâtres à Montréal, ainsi que dans toutes les autres villes d’Amérique du Nord, se sont retrouvés gravement sous-utilisés — 100 personnes un vendredi soir dans un théâtre conçu pour 2 000. Ainsi, au cours des années 1960 et 1970, les grands théâtres ont commencé à disparaître. Certains ont été divisés et sont devenus des complexes de salles de cinéma rectangulaires. D’autres ont été reconvertis en salles de concert. Mais la plupart, étant situés au centre-ville sur des terrains très prisés, ont été détruits et réduits en décombres et poussière comme ce fut le cas pour le Théâtre Capitol en 1973, l’un des plus grands des théâtres opulents de Montréal.1,2
Théâtre Capitol, rue Sainte-Catherine Ouest
Le Théâtre Capitol, situé sur la rue Sainte-Catherine Ouest, entre McGill College et Mansfield, était une véritable merveille de l’architecture moderne. Construit en 1921 pour Famous Players par la société Atlas et l’architecte new-yorkais Thomas Lamb, le Capitol était l’un des théâtres les plus luxueux et richement décorés de Montréal à l’époque. On y a présenté, du cinéma, du vaudeville, de la musique, de la danse. Sa nécrologie le qualifiait de « plus bel exemple de l’opulence des palais de cinéma des années 1920 à Montréal. »3,4,5,6,7,8
Dane Lanken, critique de cinéma pour le Montreal Gazette, qualifiait le Capitol comme l’un des plus imposants théâtres jamais bâtis dans la ville. « Le Capitol était le plus vaste, le plus spectaculaire et presque le plus grand [le Loews ayant été le plus grand]. De nos jours, il est rare de se retrouver dans un cinéma avec 50 pieds d’espace au-dessus de sa tête, mais c’était assurément le cas au Capitol. »9
La presse, 29 avril 1977, BAnQ
Érigé au coût de 1 million de dollars (soit 16 million de dollars en valeur de 2024), il comptait 2 500 sièges et se distinguait par un plafond lumineux exceptionnel. À l’intérieur, le marbre abondait. La section musicale du théâtre incluait un orchestre de 27 musiciens dirigé par M. John Arthur et des orgues puissants, dont l’installation avait coûté 54 000 $ (soit 858 000 $ en valeur de 2024). À l’époque, Montréal comptait quatre théâtres de cette envergure : le St-Denis, l’Impérial, le Loews et le Capitol.3,4,5,10
La presse, 5 septembre 1925, BAnQ
Plus de 3 000 invitations ont été envoyées pour l’inauguration du Capitol le 2 avril 1921. Devant un public sélect, un programme varié a été présenté, comprenant des vues animées, de la musique, des extraits d’opéras, de la pantomime et des danses. Léo-Ernest Ouimet, le fondateur du premier cinéma au Canada (le Ouimetoscope) et président-directeur général de Specialty Film Import Ltd, a prononcé le discours d’ouverture. Le film projeté était « Forbidden Fruit », un film muet américain réalisé par Cecil B. DeMille, accompagné de l’orchestre du Capitol et suivi de bobines récentes sur le Vieux-Québec. Pour l’occasion, les actrices vedettes américaines Elsie Ferguson, Hope Hampton et Alice Brady étaient présentes, offrant une soirée digne de Broadway sous la bannière de Famous Players.3,4,10
The Gazette, 2 avril 1921
Avant le début de la représentation, le public a eu l’occasion de visiter l’ensemble du théâtre, guidé par les directeurs qui leur ont fait découvrir tous les recoins de l’établissement. De nombreuses personnalités furent ensuite reçues au Ritz-Carlton, au St-James Club, au Hunt’s Club et au cabaret Ciro’s. Il y a eu de la danse après le repas.4,5
Pendant plus de cinquante ans, le Capitol, un cinéma bilingue, a apporté la magie d’Hollywood et des grands noms du divertissement sur scène, contribuant à l’image de la rue Sainte-Catherine comme centre de divertissement.11,12
HOLD-UP, 1934
Le 18 avril 1934, un hold-up a eu lieu au Théâtre Capitol. Moins de cinq minutes se sont écoulées entre le moment du braquage audacieux et l’arrestation du suspect par le sergent détective. Avant le hold-up, une somme de 800 $ (soit 17 803 $ en 2024) avait été transférée dans le coffre du Capitol. Dix minutes plus tard, le suspect, Elphèse Montpetit, s’est présenté avec un sac dans une main et un revolver dans l’autre, demandant à la caissière : « Remplissez le sac ! ». Mlle Evelyn Bernier, la caissière, a mis l’argent en sa possession dans le sac. Le voleur, nerveux, a alors rangé son revolver et son sac dans ses poches avant de fuir. Une voiture de patrouille, remarquant une petite foule autour du guichet, a alerté le sergent, qui a commencé à chercher le suspect. Ayant reçu une description vague, le sergent a arrêté Montpetit sur la rue Metcalfe. Ce dernier était en possession dans son sac de seulement 22 $ de l’argent volé (soit 484 $ en 2024) et de son revolver rouillé et déchargé. Montpetit, âgé de 29 ans, était marié et père de trois enfants. Il a purgé une peine de cinq mois de prison.13,14
HOLD-UP, 1951
Le 6 août 1951, un autre hold-up a eu lieu au Capitol. Un gentleman blond moustachu a dérobé 1 920 $ (soit 22 093 $ en 2024) après être entré dans le bureau du directeur en passant derrière le portier et la caissière. Le directeur Bill O’Loghlin a informé les détectives que le voleur avait attendu un certain temps dans le hall avant de passer à l’action.15
The Gazette, 7 mai 1953
HOLD-UP, 1953
Le 6 mai 1953, à l’heure de pointe, deux jeunes voleurs ont braqué le Capitol et se sont enfuis avec 95 $ (soit 1 076$ en 2024). Il s’agissait du deuxième vol pour la caissière Madeleine Leathead. Peu avant cinq heures, les deux individus se sont approchés du guichet. L’un d’eux a remis une note à Mlle Leathead indiquant : « C’est un hold-up ! ». Le directeur Bill O’Loghlin a expliqué que la faible somme volée était due à la tranquillité habituelle d’un mercredi soir.16
HOLD-UP, 1953
Le 15 juillet 1953, un hold-up en plein jour a eu lieu au Capitol, se concluant par l’arrestation du voleur à la Gare Centrale. Le vol a été perpétré par un jeune homme en état de nervosité remarquable, qui tentait de s’enfuir avec 34 $ (soit 385 $ en 2024) volés au Capitol lorsqu’il a été capturé après une poursuite et des échanges de tirs. « J’ai vu une foule poursuivre un jeune homme et j’ai entendu un policier crier ‘Arrêtez-le !’, alors je l’ai arrêté », a déclaré Henry Abbott, vendeur d’assurances. Le hold-up s’est produit lorsque le jeune homme s’est présenté au guichet du théâtre, a remis une note à la caissière, et a reçu 34 $. Interrogé sur les raisons pour lesquelles plusieurs hold-ups se produisaient en plein jour et en centre-ville où la circulation est dense, le capitaine-détective Roméo Longpré a expliqué que les bandits croyaient pouvoir se fondre dans la foule pour échapper à la capture.17
The Montreal Star, 8 août 1964
THE BEATLES A HARD DAYS NIGHT, 1964
Environ 1 000 adolescents encerclaient un quadrilatère du centre-ville de Montréal attendant qu’on ouvre les portes du Théâtre Capitol qui offrait la première représentation du film « A Hard Day’s Night » des Beatles, le 7 août 1964.18,19
Le film commençait à 10h du matin, mais la file d’attente avait commencé à se former tard la veille. La direction du Capitol avait engagé plusieurs patrouilleurs d’agences privées pour superviser la file d’attente, ainsi qu’une douzaine de policiers montréalais. Des milliers d’adolescents enthousiastes attendaient l’ouverture des portes pour voir le film des Beatles. C’était la plus bruyante et l’une des plus grandes foules dont se souvienne le directeur général du Capitol, en 1964, Phil Maurice. Maurice (autrefois gérant du cabaret Chez Maurice) a déclaré que le Théâtre Capitol était plein à capacité — 2 700 sièges — lorsque le film a commencé: « Les Beatles-maniaques ont révélés s’être mieux comportés que n’importe quelle foule que j’ai jamais vue. J’ai souvent vu ce genre de chose, mais généralement avec des adultes et avec moins d’excitation. Vous vous souvenez des apparitions de Red Skelton, Joan Bennett, Anne Baxter, Ann Sothern ? » Le lieutenant de police Jean Lavigne a déclaré : « Plus de 50 jeunes se sont joints à la file pendant la nuit. À 8h30, les milliers de jeunes en délire s’étendaient de l’entrée du théâtre jusqu’à l’avenue McGill College, puis jusqu’à la rue Cathcart, à l’ouest jusqu’à la rue Mansfield, puis remontaient et se dirigeaient à l’est le long de la rue Sainte-Catherine. « Je ne suis pas en position de commenter sur les Beatles, a dit Lavigne, mais ces jeunes sont corrects ! » Il n’y a eu aucun incident.20
Rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal, 1964
VAN MORRISON & EDGAR WINTER, 1971
En 1971, Famous Players a mis son Théâtre Capitol à la disposition des collèges Dawson et Vanier pour des concerts de rock et de pop dans le cadre de leurs festivals d’hiver.
The Montreal Star, 13 février 1971
Le 22 février 1971, le chanteur Van Morrison, bien connu pour son hit « Brown Eyed Girl », a donné un concert au Capitol dans le cadre du festival d’hiver du collège Dawson. Le spectacle a commencé avec 45 minutes de retard, réduisant ainsi le temps de performance de Morrison. Malheureusement, la sonorisation du Capitol était défaillante. Dès le début, le système audio a rencontré des problèmes, et malgré les efforts pour corriger la situation, le son était déformé par la distorsion, mal équilibré entre les instruments, et affecté par l’acoustique particulière de la salle. Morrison a fait preuve de beaucoup de patience, mais la voix était complètement altérée et l’orchestre désordonné. Bien que le spectacle ait été accompagné d’un light show réussi malgré ses moyens modestes, les éclairages ont été critiqués par un journaliste de La Presse comme étant « les plus laids que j’aie vus récemment ». De nombreux spectateurs ont quitté le spectacle déçus.21,22
Le lendemain du spectacle de Van Morrison, c’était au tour du collège Vanier d’organiser son festival d’hiver au Théâtre Capitol, et malgré les nombreux défis rencontrés, ils ont réussi à le mener à bien. Un trio de Floride nommé Tin House a ouvert le spectacle, affrontant un son presque impossible à délivrer. Ensuite sont arrivés Edgar Winter et son groupe White Trash. Miraculeusement, le système de sonorisation a subi une transformation complète. Le son était clair comme du cristal et parfaitement équilibré. C’était le concert rock de l’année.23,24,25
Carte Postale du Théâtre Capitol, 1972
LE CAPITOL, PALAIS DU ROCK EN 1973
Ajoutez à la liste des lieux de concerts rock le Forum, l’Université de Montréal (CEPSUM) et l’Aréna Paul-Sauvé le nom du Théâtre Capitol. En avril 1973, l’impresario Donald K. Donald (Don Tarlton) a annoncé avoir conclu un accord avec Famous Players pour louer le théâtre historique de la rue Sainte-Catherine, le Capitol, deux fois par mois pour ses productions.26
The Gazette, 10 avril 1973
Le premier spectacle au Capitol organisé par Donald K. Donald a été celui du groupe de rock le plus populaire d’Angleterre à l’époque, Slade, le 24 avril 1973. « Je louais des salles auprès de United Theatres à travers le Canada », a expliqué Tarlton. « Les installations scéniques au Capitol étaient excellentes. » Tarlton a précisé que le Capitol restait un cinéma, sauf les soirs de concert. Le 24 mai 1973, DKD a présenté Seals & Crofts, qui avaient un single populaire intitulé « Summer Breeze ». Le 11 juin 1973, Tarlton a prévu présenté Dr. Hook au Capitol (le spectacle a été annulé). Cette annonce survenait après la récente nouvelle qu’un nouveau promoteur de rock était arrivé en ville. Martin Haber, basé à New York, qui avait commencé à programmer des spectacles et a amené B.B. King et John Lee Hooker au Capitol le 10 mai 1973.26
The Montreal Star, 5 mai 1973
LOU REED, 1973
Cela n’arrivait pas très souvent, mais une nuit par an, l’underground de Montréal refaisait surface. Il a montré le bout de son nez et une partie de son corps lors du concert de Lou Reed au Capitol le 17 mai 1973. Reed était la figure emblématique de l’underground new-yorkais, qui, avouons-le, était généralement en avance d’un an ou deux sur celui des autres villes. Cependant, l’avant-garde montréalaise n’avait pas à rougir, compte tenu de certains personnages présents ce soir-là. Un homme est venu déguisé en Mr. Peanut, un autre en bouteille de ketchup Heinz, et un couple est arrivé en baignoire et douche, tandis que la scène gay a pris un peu d’air frais. Lou Reed est monté sur scène en cuir. Sa superbe interprétation de « Heroin » a probablement été le point culminant du spectacle. L’atmosphère d’unité était palpable, et le son ainsi que les éclairages étaient excellents. Le Théâtre Capitol s’est approché de l’expérience immersive totale. Lorsque l’on parle de l’underground d’une ville, on ne parle pas de la scène de drogue, mais d’un mouvement en avance sur son temps, environ 20 ans devant la société en général, centré sur les arts. La chanson que les gens étaient venus écouter était bien sûr « Walk On The Wild Side », la première fois que l’underground avait fait surface sur les ondes de radios mainstream. « I said, Hey Babe, take a walk on the wild side », chantait Reed dans une provocation sexuelle directe envers les hétéros. « And the coloured girls go, Doo, do-doo, do-doo, do-do-doo », et le public chantait en chœur. C’était une véritable alchimie.27
The Montreal Star, 15 septembre 1973
KING CRIMSON et OCTOBRE, 1973
Le 20 septembre 1973, le concert de King Crimson au Capitol se tenait à guichets fermés. La soirée « King Crimson-Octobre » avait attiré un public conquis, et le Capitol était à son meilleur — un vénérable palais du rock. King Crimson, un groupe britannique, était probablement le groupe de prog-rock le plus important à ce moment et leur public à Montréal était nombreux. Le groupe québécois Octobre a presque volé la vedette lors de la première partie avec ses improvisations très réussies. « Quand on a fait la première partie de King Crimson au Capitol, le promoteur Donald K. Donald nous a donné 60 $ chacun », se rappelle Pierre Flynn. « Le directeur technique de King Crimson s’est mis à rire quand il nous a vu arriver avec notre p’tit équipement. Leur équipe nous a quand même bien traités, et on a eu un rappel. À la fin, les gars de King Crimson nous regardaient jouer, et le directeur technique nous levait son pouce. On avait gagné notre point. » Ce concert avait placé les deux groupes sur la scène rock de l’époque en pleine expansion au Québec.27,28,29,30,31
Théâtre Capitol, Montréal, P833,S4,D2051, BAnQ
FERMETURE DU CAPITOL, 1973
En 1973, Famous Players a indiqué que le Théâtre Capitol n’avait pas été rentable depuis au moins dix ans. L’entreprise a donc décidé de démolir le théâtre pour faire place à une tour de bureaux.7
Le 11 novembre 1973, il y avait 25 objets à vendre aux enchères du Théâtre Capitol : des vases chinois, des tableaux, des copies de grands maîtres, une statue en marbre d’une déesse grecque, des chandeliers et des lampes. Tout était à vendre. Même après l’enchère, il suffisait de faire une offre pour obtenir des portes vitrées, des rampes ou tout ce qui était encore accroché aux murs. On vidait le Capitol. Le lendemain, on coupait l’eau et on retirait les bancs. Le week-end suivant, on commençait la démolition de ce cinéma vieux de 52 ans.32
Tom Cleary, Théâtre Capitol, Montréal, P833,S4,D2051, BAnQ
Tom Cleary, animateur de la soirée de ventes aux enchères, avait été placier au Capitol à l’âge de 17 ans, au moment de l’ouverture du cinéma en 1921. « J’étais payé 1 $ par soir. Ce n’était pas beaucoup, c’est vrai, mais je voyais tous les films et les spectacles gratuitement. » Les plus anciens cinémas de Montréal étaient conçus comme des salles de spectacles. Le Capitol, qui avait récemment accueilli Rory Gallagher, Chick Corea, Dr. John, John Mayall, Mireille Mathieu et d’autres artistes, servait de salle pour les tournées. « Les représentations commençaient à 13 heures à l’époque », se souvient Cleary. « Il y avait du vaudeville, de l’opérette, de la danse classique et des séances de cinéma muet. L’orchestre comptait 16 musiciens. Contrairement aux autres salles, le Capitol n’avait pas de piano pour accompagner les films, mais un organiste. »32
C’est dans un désordre total et une confusion complète qu’on disait adieu à une époque. Les hôtesses portaient des robes à la mode des années 1920, les placiers des canotiers et des vestons rayés rouges et blancs. Le champagne coulait à flots, et une jeune fille se baignait dans une baignoire remplie de champagne. « Le Capitol était le plus beau et le plus riche des théâtres de Montréal. Le seul autre théâtre presque aussi beau et riche ne devait ouvrir que six mois plus tard, il s’agissait de l’Allen, devenu le Palace. »32
Théâtre Capitol, Montréal, P833,S4,D2051, BAnQ
Monsieur Cleary a quitté le Capitol en 1926 avec une montre en cadeau de reconnaissance, qu’il possède toujours en 1973 au moment de la fermeture. Il est devenu assistant-gérant du Palace, est revenu au Capitol, puis est parti pour diriger les guichets de l’Orpheum. Tom Cleary a été directeur de la publicité chez Famous Players avant de prendre sa retraite à 70 ans.32
Le dernier film projeté au Capitol a été « The Stone Killer » mettant en vedette Charles Bronson. L’hypnotiseur Reveen a donné le dernier spectacle.32
The Gazette, 28 septembre 1973
Les membres du public présents pour le dernier acte du Capitol n’étaient pas satisfaits. Des huées ont éclaté lorsque la maquette de la future tour de bureaux qui allait remplacer le Théâtre Capitol a été présentée sur scène. La soirée s’est terminée par un dernier rideau et le chant de « Auld Lang Syne ». Peu de gens restaient dans le théâtre. L’une des rares personnes restantes est montée calmement sur scène et a versé son verre de champagne sur la maquette du nouveau bâtiment de 23 étages.7
Théâtre Capitol, BAnQ
Le cinéma Capitol a été démoli en décembre 1973, ainsi que le cinéma Pigalle (anciennement le Strand), ainsi que tous les immeubles entre McGill Collège et Metcalfe sur le versant sud de la rue Sainte-Catherine, à l’exception du restaurant Dunn’s et du Cinéma de Paris.32
The Gazette, 25 février 1984
Le site a été dégagé pour un projet polyvalent de 21 millions de dollars sur Sainte-Catherine, le Centre Capitol (aujourd’hui la Tour Rogers).33