Le Café St-Jacques a joué un rôle important pour l’émergence de la chanson québécoise et fut un lieu central de diffusion pour les premiers artistes francophones auteurs-compositeurs de la période précédant l’ouverture de la Place des Arts en 1963.
CAFÉ ST-JACQUES
CAFÉ ST-JACQUES
CAFÉ ST-JACQUES
CAFÉ ST-JACQUES
CAFÉ ST-JACQUES
1924-1974
1924-1974
1924-1974
1924-1974
1924-1974
Texte assemblé à partir d’archives de journaux

Café St-Jacques, 415 rue Sainte-Catherine Est, Montréal
Le Café Saint-Jacques était un important cabaret situé au 415 rue Sainte-Catherine Est à Montréal, à l’angle de la rue Saint-Denis, de 1924 à 1974.1,2
Le Café St-Jacques a joué un rôle important pour l’émergence de la chanson québécoise et fut un lieu central de diffusion pour les premiers artistes francophones auteurs-compositeurs de la période précédant l’ouverture de la Place des Arts en 1963.
C’est en 1929 que le propriétaire du Café Saint-Jacques, Eugène Dancoste, envisage l’agrandissement de son restaurant, fondé cinq ans plus tôt. Les spacieuses salles de l’ancienne école Saint-Jacques étaient l’endroit idéal. En effet, les réparations terminées, en quelques mois les classes sont transformées en une immense salle permettant d’accommoder 400 convives. La décoration de la salle, confiée à un artiste réputé, présente un coup d’œil remarquable tant par la nouveauté du décor que par le luxe. Les lumières adoucies éclairent les 60 tables où des fleurs naturelles sont déposées dans des vases d’argent. Que dire alors de la magnifique salle au troisième étage. Cette salle est bien éclairée par 12 vastes fenêtres. C’est une salle de bal, et de concert, pouvant contenir 600 personnes. Une scène occupe la partie septentrionale. La résonance y est parfaite.3
Le Café Saint-Jacques devient en peu de temps un endroit de réunion bien achalandé.3 Le Café Saint-Jacques est racheté par François Pilon en 1943.4 « J’ai commencé à y travailler en débarrassant les tables en 1927 lorsque j’avais 14 ans » se souvient-il.5 « Quand j’ai acheté l’établissement, c’était un restaurant. Un bon restaurant, d’ailleurs. Mais c’était le début de l’ère des cabarets, jusqu’à la fin de la guerre, et je l’ai transformé en cabaret. C’est ce qu’il est demeuré pendant environ 25 ans, avec diverses additions: la boite à chansons, la salle d’en-haut, le steak house Chez Francoy’s en bas. »6
Il y avait tant de choses à voir et à faire au Café Saint-Jacques qu’on pouvait y entrer à 5 heures l’après-midi et en sortir à 2 heures du matin sans avoir fait complètement le tour des activités.7
CKVL s’est installé pendant 20 ans au Café Saint-Jacques où on venait écouter un chanteur, voir un spectacle d’amateurs, participer à des concours.7 En 1949, on inaugurait la salle « Lounge Marine ».13
Jacques Normand, Doris Lussier, André Ruffiange, Jean Morin, les Scribes, Roger Baulu, Muriel Millard, Claude Séguin, Frenchie Jarraud, Marcel Giguère, Jean Rafa et combien d’autres ont usé leur fond de culotte sur les bancs de cette ‘’école du show-biz’’. Joël Denis y a fait ses débuts. Gilles Pellerin y a popularisé ‘’la mère à Roland’’ et ‘’c’est comme une manière de…’’.7
Félix Leclerc y a même chanté. Monique Leyrac y a joué la comédie. Les Quatre barbus, Varel et Bailly, Marie Dubas et sa ‘’Charlotte prie Notre-Dame’’, Francinet (le frère de Fernandel), Line Renaud, autant de vedettes européennes qui ont fait leurs classes dans ce cabaret québécois où le rire était grivois, les farces cochonnes et les numéros plus souvent qu’à leur tour carrément vulgaires. On aimait surtout s’amuser au Café Saint-Jacques et on riait beaucoup.7
Certains spectacles coûtaient cher, notamment les revues, celles que Muriel Millard et Jacques Normand présentaient dans la plus célèbre salle du Café Saint-Jacques appelée les Trois Castors. De tous les artistes québécois, le père Gédéon y tint le plus longtemps l’affiche. Ce cabaret vécut ses véritables années de gloire à partir de 1950 pendant deux décennies. François Pilon y a lancé presque toutes les vedettes montréalaises. C’est dans la salle les Trois Castors que des vedettes comme Jacques Normand, Charles Aznavour, Monique Aube, ont étés propulsées vers la gloire et le show-biz.8 Willie Lamothe, Fernand Robidoux, Clairette Oddera, Tex Lecor, Claude Valade, Ginette Ravel, Léon Lachance, André Roc, sont d’autres artistes qui ont animé le Café Saint-Jacques.7
Au premier étage, la salle de danse avait quelque chose de particulier: chaque table avait son téléphone. On s’invitait à danser par téléphone. Cette salle était surnommée ‘’Princesse’’ du nom des appareils téléphoniques mis à l’époque sur le marché par la compagnie Bell.7 Notons aussi, à différents moments au cours de son histoire, le Carnaval Lounge, la salle La Belle Époque, le Salon Far-Ouest, le Scribe, le Kazoo bar et la salle à atmosphère latine le El Bohio. François Pilon ne se gênait pas pour expérimenter de nouvelles thématiques.
En 1974, quelques mois avant sa fermeture, le Café Saint-Jacques n’était plus ce qu’il avait été. Depuis l’avènement des discothèques, sa popularité était en baisse. François Pilon vend l’immeuble et s’installe en Floride.
L’immeuble autrefois occupé par le Café Saint-Jacques est ravagé par les flammes le 9 décembre 1974 et démoli en 1975 pour faire place au pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM.9
François Pilon décède le 15 décembre 1988 à l’âge de 75 ans.10 Il a été le propriétaire du Café Saint-Jacques pendant 40 ans et un philanthrope pendant 12 ans en tant que fondateur du Chapitre François Pilon de la Fondation du Cœur du Québec. On se souviendra de la lutte homérique qu’il a menée pour la création d’un quartier français dans l’Est en tant que président-fondateur de l’Association du Quartier Français de Montréal.11,12