La Patriote était une boîte à chansons qui fut avant 1972 le seul établissement du genre au Québec à présenter des auteurs-compositeurs-interprètes sept soirs par semaine
LE PATRIOTE
Le cabaret Le Patriote était un lieu emblématique de la vie nocturne et artistique de Montréal. Situé dans le quartier Centre-Sud de l'arrondissement de Ville-Marie, Le Patriote était un cabaret qui proposait une programmation variée incluant des spectacles de musique, de théâtre, de comédie, de danse et d'autres formes d'expression artistique. Le Patriote est souvent associé à la culture québécoise et francophone, offrant une plateforme aux artistes locaux tout en accueillant également des artistes internationaux. Avec son atmosphère chaleureuse et intimiste, le cabaret a attiré un public diversifié en quête de divertissement et de découvertes artistiques.
Texte assemblé à partir d’archives de journaux
Image: Le Patriote, 1966 (BAnQ)
Le Patriote était situé au 1474 rue Sainte-Catherine Est à Montréal. Il a été en opération de 1965 1 à 1983.2
La Patriote était une boîte à chansons ouverte par Yves Blais et Percival Bloomfield et qui fut avant 1972 le seul établissement du genre au Québec à présenter des auteurs-compositeurs-interprètes sept soirs par semaine.3
Une trentaine d’artistes et de chansonniers québécois se sont partagé la vedette le 15, 16 et 17 janvier 1965, au gala d’ouverture du Patriote. La direction de cette salle de variété offrait à ses clients (de 16 ans et plus) un service impeccable, une piste de danse très vaste et la garantie d’un spectacle de choix sept soirs par semaine. Cette salle voulait faire connaître les talents de tous les artistes et chansonniers du Québec tout en donnant à ses clients l’occasion de passer des soirées agréables et reposantes.1
Installée au deuxième étage d’un immeuble vétuste sur la rue Sainte-Catherine, la salle, décorée d’une façon rustique avec des filets de pêche, pouvait accueillir environ 300 personnes. Une autre salle de quelque 170 places à l’étage supérieur fut aménagée en mai 1965 pour le théâtre d’essai : Le Patriote-en-Haut, appelé aussi Le Patriote à Clémence (1968-74). 3 Gilbert Chénier, Marc Favreau et Clémence Desrochers occupaient le troisième étage du Patriote à partir du 1 novembre 1968.4
Croyant fermement à la culture québécoise, les organisateurs réussirent à imposer les nouveaux talents et à présenter ceux déjà établis en leur donnant une scène chaleureuse pour s’exprimer. On évalue à plus de 5000 le nombre de Québécois qui ont auditionné au Patriote. C’est Yves Blais qui a découvert, par exemple, Jacqueline Barrette, Claude Dubois, Louise Forestier, Diane Juster, Alain Lamontagne et Claude Landré. Le Patriote accueillit également de nombreux artistes étrangers, dont Barbara, Gilbert Bécaud, Frida Boccara, Pierre Brasseur, Eddie Constantine, Jacqueline Dulac, Marie Laforêt, Nana Mouskouri, Serge Reggiani, Michel Simon, Marina Vlady et Roger Whittaker.3
En 1969, les propriétaires ouvrirent deux autres boîtes du même nom, à Sainte-Agathe et à Hull, mais la dernière ne survécut que quelques saisons.3
Malgré son succès, Le Patriote de Montréal connut des difficultés financières qui l’obligèrent à fermer ses portes en 1980.3
André Lejeune, auteur, compositeur et interprète, s’est porté acquéreur de la salle Le Patriote en 1983 afin de proposer non seulement de faire revivre les belles heures du spectacle québécois d’antan, mais d’adapter la formule à une présentation encore plus à la portée de la masse. Rebaptisé Le Patriote à Lejeune, la salle est inaugurée le 18 janvier 1983 avec la présentation du spectacle de Claude Landré.5 André Lejeune ferme la salle 6 mois plus tard, en juin 1983.2
En 1991, Le Patriote existait toujours à Sainte-Agathe, mais sous une nouvelle administration, son style se rapprochant davantage du café-concert.3
L’immeuble à Montréal est aujourd’hui le complexe Sky dans le village.