Le Jailhouse Rock Café était une salle mythique de Montréal, active dans les années 1980 et 1990, qui accueillait des spectacles de punk, rockabilly et metal, et servait de point de ralliement pour la scène alternative locale.
JAILHOUSE ROCK CAFÉ
Le Jailhouse Rock Café était un club et une salle de concert situé au 30 Mont-Royal Ouest à Montréal dans le quartier du Plateau-Mont-Royal. Le lieu a ouvert ses portes en 1991 et s’est imposé comme un important centre de musique, d’art et de culture underground à Montréal.1
Le bâtiment du Jailhouse Rock Café a d’abord accueilli le Belmont Moving Picture Theatre de 1920 à 1957, puis un restaurant grec entre 1960 et 1983, et enfin le Bar La Terrasse de 1987 à 1990, avant de devenir le célèbre lieu de spectacles le Jailhouse Rock Café en 1991.1
Le Bar La Terrasse, fondé par Jacques Corbo, a été rebaptisé Jailhouse Rock Café en 1991. En 1993, Corbo a vendu l’établissement à Greg Kitzler, un employé, ainsi qu’à Ted N. et Damian H. L’année suivante, Kitzler a engagé Domenic Castelli, un ancien employé du Bar La Terrasse, comme programmateur principal. Cependant, en 1998, les propriétaires ont revendu le bar à Jacques Corbo en raison de l’incertitude causée par la guerre des motards au Québec, bien que le Jailhouse n’ait eu aucun lien avec ces groupes. Après la fin des tensions, Corbo a cédé le lieu aux frères Domenic et David Castelli, qui ont ensuite pris les rênes du café.1
Image: Les frères Castelli, The Gazette, 3 novembre 2001, une division Postmedia Network Inc.
Dans les années 1980 et 1990, le Bar La Terrasse et le Jailhouse Rock Café, étaient un lieu incontournable pour une vaste gamme de genres musicaux, notamment punk, ska, industriel, métal, hip-hop et gothique, et s’est rapidement imposé comme une halte régulière pour les artistes en tournée internationale. Domenic Castelli, à la fois hôte et promoteur, a joué un rôle clé dans l’organisation de nombreux concerts au Jailhouse. Son premier événement en tant que promoteur, en 1990, était un concert bénéfice pour l’organisation jeunesse montréalaise Head & Hands, mettant en vedette le groupe punk Ripcordz. Toutefois, son premier emploi au Bar La Terrasse consistait à nettoyer après les spectacles punk, avant de passer à l’organisation de concerts.1
De nombreux artistes acclamés par la critique se sont produits sur place, y compris des artistes locaux et internationaux : Grim Skunk, Jon Spencer Blues Explosion, Neko Case, Calexico, Nada Surf, Mike Watt, Peter & The Test Tube Babies, New Bomb Turks, The Kingpins, The Planet Smashers, Bionic, et Tricky Woo. En plus des concerts, le Jailhouse a organisé un large éventail d’événements, notamment des jams et des expositions d’art, des barbecues communautaires et des projections.1
« Le lieu était un espace de performance qui avait du cran, bas de gamme mais très fréquenté, où l’on pouvait entendre le rythme cardiaque de Montréal à travers le chaos des sons de guitares et des batteries » explique Domenic Castelli dans son livre The Jailhouse Rock Café Show Posters 1988-2001 Montreal. Le Jailhouse était niché au coin des rues Mont-Royal et Clark, juste à côté de l’ancienne Aréna Mont-Royal, ancien domicile des Canadiens de Montréal de 1920 à 1926, détruite par un incendie en 2000.
Google Maps: Jailhouse Rock Café (1990-2001), 30 avenue Mont-Royal Ouest, Montréal
Les portes de la terrasse du Jailhouse s’ouvraient dès que quelqu’un avait soif. La scène originale avait été construite juste à côté de l’entrée principale. La foule de plus de 18 ans entrait par l’avant tandis que les mineurs entraient par l’arrière. Les musiciens utilisaient le quai de chargement du bâtiment comme ‘’backstage party room’’. La plupart des groupes jouaient juste pour avoir de la bière gratuite. Si le Jailhouse était vide (sans clients), le son serait coupé et les musiciens n’auraient pas de bière du tout. Certains groupes sont encore fâchés à ce sujet. Les rideaux couvraient les fenêtres à partir de 02h45 du matin pour empêcher les autorités locales de faire irruption. Habituellement, tôt le samedi matin, les musiciens, le personnel et les restes du public pouvaient être vus quitter la salle du spectacle de la nuit précédente. Le petit déjeuner était généralement la pizzeria à un dollar de l’autre côté de la rue.2
Photos: Chris Kralik
Après la cessation d’activité du Jailhouse, les frères Castelli ont ouvert une autre salle de spectacle, le Jupiter Room, situé boulevard Saint-Laurent, qui resta en activité jusqu’en 2005. Après le Jupiter Room, Domenic Castelli continua à travailler comme stage-manager pour des concerts, cirques et autres événements.1
En 2020, Domenic Castelli a compilé un livre d’affiches de spectacles tenus au Jailhouse-Bar La Terrasse de 1988 à 2001. Le livre a été bien reçu et selon Cult Montréal, « il y a plein de joyaux dans ces pages pour garder le fervent fan de rock, Montréalais ou non, les yeux écarquillés d’histoire et de nostalgie. »1