Les Foufounes Électriques (1983-) était auparavant connu sous les noms de Clochards Célestes (1980-1982) et Zoobar (1982-1983). L’établissement se trouve au 87 rue Sainte-Catherine Est à Montréal.
LES FOUFOUNES ÉLECTRIQUES
Le bar Les Foufounes Électriques est un célèbre établissement situé au cœur du Red Light District de Montréal. Fondé en 1983, il est devenu un lieu emblématique de la scène alternative et underground de la ville. Les Foufounes Électriques sont réputés pour leurs spectacles de musique Live, mettant en vedette des groupes locaux et internationaux de divers genres tels que le punk, le rock, le métal, le ska, et bien d'autres. Ils offrent également une ambiance unique avec son décor éclectique et ses murs ornés de graffiti. Au fil des années, le bar est devenu un véritable lieu de rassemblement pour les amateurs de musique alternative, les artistes, et les passionnés de culture alternative à Montréal. Son nom, qui peut sembler quelque peu énigmatique, est devenu une partie intégrante de la culture musicale de la ville et est souvent abrégé en "Les Foufs" par les habitués.
Texte assemblé à partir d’archives de journaux
Dernière mise à jour du texte | 23 avril 2024 |
Les Foufounes Électriques, 97 rue Sainte-Catherine Est, Montréal
Les Clochards Célestes (1980-1982)
Les Clochards Célestes, par son nom, son passé et sa localisation, se voulait un rendez-vous culturel pour la « faune » montréalaise. « On veut par là s’attirer les punks, les straights ou les travestis comme il s’en trouve déjà dans la clientèle. On accepte tout le monde peu importe son habillement ou son attitude face à la vie » expliquait le fondateur Michel Perreault à La Presse en 1981.1
Les Clochards Célestes, 97 rue Sainte-Catherine Est, Montréal
À Montréal, et dans une certaine mesure un peu partout à travers le Québec, on a vu naître puis mourir un bon nombre de salles de spectacles. Ainsi a-t-on vu naître et mourir des salles comme le El Casino (1977-1979) ou le Pretzel Enchainé (1979-1982). D’autres salles sont venus cependant prendre la relève, et depuis que l’Outremont ne présentait plus de spectacles, le Théâtre St-Denis semblait davantage utilisé. On a aussi vu naître le Club Montréal (futur Spectrum) pour les artistes rock anglais et l’Arlequin (futur Olympia), deux salles de bonnes dimensions. Dans le même temps, l’Atelier Continu fermait ses portes. Mais ce fut du côté des petites salles qu’il y a eu davantage d’expérience, grâce souvent à des formules très flexibles, mariant théâtre, musique, chansons et spectacles de variété. Ainsi sont nées quelques petites boîtes comme le Bijou dans le Vieux-Port, Le Transit en face de l’Imprévu sur la Place Jacques-Cartier, et, en 1980, le cabaret Les Clochards Célestes sur Sainte-Catherine. Des cafés-théâtres et divers types de petites salles se sont ainsi multipliés, démontrant une certaine vitalité du monde du spectacle québécois, à l’heure où les artistes d’ici qui pouvaient rassembler plusieurs milliers de spectateurs se faisaient de plus en plus nombreux.2
En janvier 1981, Michel Perreault, le leader du groupe Bâton Rouge, salue la foule et annonce une toune de Chuck Berry. C’est le premier contrat du groupe au bar les Clochards Célestes et ça parait. Mais ils déplacent de l’air et font preuve de beaucoup de bonne volonté. Et le public, 211 personnes assises comme le permet le règlement, semble satisfait. Après tout, il n’y a pas de prix d’entrée. Et la bière à 1$, c’est pas tous les jours qu’on rencontre ça. Et comme l’explique Michel Perreault, 30 ans, le patron des Clochards Célestes, le nouveau bar-spectacle où se produit ce « happening », c’est bien mieux que les cassettes de la rue Saint-Denis, où tu paies ta bière 1.75$ L’argument économique est de poids. D’autant plus que les Clochards Célestes, le nom, est tiré d’un roman de Jack Kerouac.3
Les Clochards Célestes, c’est l’ancien Café Pal dans les années 1950-1960, et l’ancien Café Vic, du temps où Vic Cotroni, le chef de la mafia montréalaise, en était le propriétaire. Le Café Pal était fermé depuis 1970 quand Perreault et une dizaine d’autres jeunes, plus précisément le groupe qui organisait les Fêtes de la Saint-Jean dans le quartier du centre-ville, ont décidé de le faire revivre.3
Montréal-Matin, 10 mai 1957, BAnQ
Vincenzo Cotroni, fondateur de la famille mafieuse Cotroni, Wikipedia
Montréal-Matin, 13 novembre 1957, BAnQ
« C’est pas possible comment c’était sale quand on est rentrés, raconte Perreault, il y avait des pigeons morts partout. » Le grand ménage a débuté à la mi-septembre 1980 et les Clochards Célestes ont vendus leur première bière à 1$ le 26 décembre 1980. Mais le deuxième étage ressemblait encore à un véritable chantier de construction. Perreault voulait pouvoir utiliser toute la vieille bâtisse de 9,600 pieds carrés d’ici le printemps.3
« On veut qu’il se passe quelque chose sept jours par semaine, de deux heures de l’après-midi à la fermeture » explique Perreault. « Pour le moment, on se contente de la musique de Bâton Rouge et d’autres groupes, mais éventuellement on veut y présenter du théâtre, des parades de mode, y exposer des tableaux. N’importe quelle forme d’expression culturelle. Il y a tellement d’artistes à Montréal! »3
Mais ce n’est pas avec la bière à 1$ que l’on va attirer les grands noms et, à vrai dire, Perreault n’y tiens pas du tout: « Ça pourrait devenir un « salon des refusés », explique-t-il, mais un endroit où il se passerait quelque chose, contrairement à la rue Saint-Denis ou au Vieux-Montréal où il ne se passe plus rien. » Pour arriver, il dit compter sur le volume. « Il faut remplir la place. »3
Mais la remplir avec qui? En janvier 1981, les 211 règlementaires avaient autour de 20 ans et semblaient arriver droit du Faubourg. « Mais on veut aussi attirer du monde du quartier, explique Perreault, d’ailleurs, les travestis du coin ont commencé à venir faire leur tour en début de soirée. Et ils reviennent plus tard, après avoir fait leurs clients…ils viennent ici pour les machines à boules… »3
Paradots, 17 & 18 février 1982, Les Clochards Célestes. Contribution: Paradots
Perreault affirme avoir reçu beaucoup d’aide du monde du quartier. « Il y a une grosse population de chambreurs dans le coin, un paquet de monde qui ne savent pas quoi faire de leurs corps, qui sont sur le bien-être, le chômage et qui sont venus nous aider. Il y en a qui travaillent bénévolement avec nous. »3
Et pourquoi se planquer sur Sainte-Catherine, à côté de la Main? « Parce qu’on vient de ce quartier-ci et qu’il se passe des choses ici qu’il faut voir. Parce qu’il va falloir arrêter de voir le coin comme une porcherie, arrêter de lever le nez dessus. »3
En mars 1982, avant de disparaître pour de bon, après sept années d’existence et deux ans et demi d’absence, le bar la Grande Passe de la rue Ontario s’unît au bar les Clochards Célestes donnant naissance à une nouvelle boîte, le Zoobar.4
American Devices, 16 et 17 novembre 1982, Zoobar. Crédit flyer: Rick Trembles
Zoobar (1982-1983)
Depuis son ouverture en 1982, la petite boîte caverneuse est devenu un complexe salle de concert-café-galerie-terrasse (et même un salon de tatouage), qui peut accueillir jusqu’à 1 400 personnes en été. « Un monde en soi » selon le patron Norman Boileau, qui est là depuis les débuts. Pour un bar, la longévité est exceptionnelle, les atouts aussi: l’emplacement, la clientèle bigarrée, l’espace. C’est le groupe de jazz la G.U.M. (Grande Urchestre de Montréal) qui a eu l’honneur d’inauguré le Zoobar en mars 1982. Les responsables de la salle parlaient aussi d’expositions de peintures, de vernissages, de happenings, et de toutes sortes de spectacles intéressants. C’est ainsi que tous les arts de la scène ont pu trouver leur place au Zoobar, où c’est pas trop cher, peu confortable, mais prometteur. On a présenté le groupe Abbittibbi, en avril 1982, et on espérait que le Zoobar devienne peut-être un tremplin pour la relève québécoise.6
Le Zoobar fait faillite et en mai 1983 Normand Boileau, François Gourd et Bernard Paquet louent le local et fondent les Foufounes Électriques.5
Les Taches, 14-15 novembre 1983, Foufounes Électriques, Montréal. Crédit flyer: Alain Karon
Les Foufounes Électriques (1983-aujourd’hui)
Les Foufounes Électriques est un bar situé sur la rue Sainte-Catherine à Montréal, largement reconnu comme le temple de l’underground montréalais. Connu sous le nom de « Foufs » par les locaux, le club est la plus ancienne salle de rock alternatif de la ville. D’abord un lieu d’expression de la culture punk, il s’y est développé une tradition de « peinture en direct » où des artistes réalisent une œuvre sous forme de performance. Avec le temps, « Les Foufs » sont devenues une véritable institution de la culture underground québécoise, au point d’être comparées au célèbre CBGB, de New-York.7
« Les Foufounes Électriques » peut se traduire par « les fesses électriques ». Le nom de Foufounes Électriques apparaît en 1983, après que le bar ait été nommé Clochards Célestes (inspiré d’un roman de Jack Kerouac) puis Zoobar. Le nom a pour origine une habitude des fondateurs d’exposer leurs fesses peintes et imprimées, sur des écrans de vieux téléviseurs.8,9,10
Contribution: Josselin Aubé
L’endroit est fondé en 1983 dans un petit local de la rue Sainte-Catherine par Normand Boileau, François Gourd et Bernard Paquet. Sa localisation, en plein Red light montréalais, non loin de l’Université du Québec à Montréal et de l’ancien Square Berri, favorise sa popularité auprès de la faune underground. Les Foufs ont connu de nombreuses expansions au fil des années; ainsi, la terrasse du rez-de-chaussée fut construite sur un ancien terrain vague.11
Serge Boisvert et André Bourbonnais, Le staff des Foufounes Électriques: Été 1991, Ciel Variable
Le bar fut brièvement forcé de fermer ses portes pendant près de 4 mois en 1995 (14 février 1995-15 juin 1995), à cause de la perte de son permis d’alcool, d’une accumulation de dettes, du harcèlement et de la méfiance des autorités municipales (78 effractions allant du tapage nocturne à la présence d’armes à feu). S’ensuivit un tollé de la clientèle et de nombreux artistes locaux. Enfin, un nouvel investisseur permit au bar de reprendre ses activités. Le bar a été victime de répression policière sérieuse au cours des années 1990: « À l’époque, les Foufs avaient la police au cul. »11,12,13,16,17
Nirvana, 17 avril 1990, Foufounes Électriques, Montréal. Crédit flyer: Billy Mavreas
Chéque des Productions Goliath à Nirvana, 17 avril 1990. Crédit image: Productions Greenland
Depuis son ouverture, le bar fait figure d’épicentre de la culture punk, gothique et alternative de Montréal. Plusieurs artistes mondialement reconnus s’y sont produits sur scène, incluant Nirvana, Marianne Faithful, Green Day et Queens of the Stone Age, ce qui permet la comparaison avec le mythique bar new-yorkais CBGB. Jadis théâtre de discussions et de révoltes culturelles, les Foufs ont vu grandir des pionniers de l’alterno québécois comme Grim Skunk, Groovy Aardvark et Overbass, et ont accueilli des artistes internationaux tels que Nirvana, Hole et les Smashing Pumpkins avant même qu’ils ne deviennent connus.14
Les Foufounes Électriques ont aussi permis l’émergence de nombreux artistes, comme Vilain Pingouin, Tragically Hip, les Cowboy Junkies et Jean Leloup.15
Jean Leloup, 12 octobre 1989, Foufounes Électriques.
Remi Lemée. Cote : P833,S5,D1989-0382, Fonds La Presse – Archives nationales à Montréal, Id 667361,
À ses débuts, le bar était situé sur un seul étage (au premier), et on n’y retrouvait qu’un comptoir et une petite scène de spectacle. Avec le temps, Les Foufounes Électriques prennent de l’expansion: le bar se retrouve maintenant sur quatre étages (sous-sol, rez-de-chaussée, premier étage et second étage, où se trouvent une mezzanine et des bureaux administratifs). Le bar dispose de quatre stations de distribution de produits alcoolisés, deux scènes de spectacles et un restaurant affilié. En 2008, le bar pouvait accueillir plus de 2 000 personnes.9
La culture de l’établissement que représente les Foufounes Électriques tend à appartenir à plusieurs groupes tels que; « les Beatniks, les Hippies, les New Waves, les Punks, les Grunges, les Skinheads, les Gothiques, les Ravers, les Emos, etc. »9
Avec l’aide du populaire DJ / promoteur de spectacles Sylvain Houde et du producteur de spectacles Dan Webster, les Foufounes Électriques ont rejoint les rangs des principales salles de spectacle au Canada.9
Facebook, Montréal Concert Poster Archive, 18 mars 2024
Michel Larouche, surnommé le Gros Michel à cause de sa corpulence impressionnante, était l’un des piliers des Foufounes Électriques qu’il a vu grandir depuis sa formation. D’abord portier, il est devenu responsable du bar le jour. Diplômé de l’université en Communications, il a travaillé dans les bars depuis l’âge de 17 ans, aussi bien ici qu’aux États-Unis et en Europe. Amateur de moto, il avait plein de morceaux d’acier dans le corps à la suite d’accidents. Il a souvent servi de garde-du-corps pour des groupes rock en tournée comme les Stones, Pink Floyd, Emerson, Lake and Palmer, Bérurier Noir, etc. Il logeait chez lui, dans son 9 et demi du faubourg à mélasse, les groupes invités aux Foufounes Électriques. C’était le genre de bonhomme qui donnait de la personnalité à un bar, une sorte de nounou expert en musique alternative.18 Le Gros Michel est décédé le 21 août 1991 d’un arrêt cardiaque. Michel Larouche, en plus de s’être occupé des Foufs, était également un membre fondateur de la Ligue Anti-Fasciste mondiale (L.A.M.) qu’il a beaucoup contribué à faire connaître, et faisait partie de son conseil d’administration en plus d’être un pilier du Rassemblement pour l’Amitié Mondiale (R.A.M.).19
La Presse, 5 mai 1990, BAnQ
Une rumeur suggérait qu’il pourrait y avoir plus derrière la mort de Michel.20
« L’idée que la mort de Michel pourrait avoir été le résultat d’un règlement de comptes semble absurde », explique Sylvain Binette, un ami de Michel. « Je ne me suis jamais mêlé de quoi que ce soit lié aux motards et aux relations internes de Michel avec eux, mais j’étais proche de beaucoup des parties impliquées. S’il y avait eu le moindre doute sur la cause de sa mort, il y aurait certainement eu des représailles d’une manière ou d’une autre, j’en suis sûr. La vérité est que le Gros Michel avait déjà des problèmes cardiaques. J’ai personnellement été témoin d’au moins trois crises d’angine un ou deux ans précédent sa mort. L’idée que les motards auraient élaboré un tel plan pour se débarrasser de quelqu’un leur donne trop de crédit, à mon avis. La rumeur qui circulait le plus à l’époque était la possibilité d’un suicide. Son frère Richard a toujours fermement nié cela en se basant sur le fait que Michel avait un agenda rempli de projets pour les deux années à venir. Mais quelque part dans sa vingtaine (il est mort à 34 ans), son médecin lui avait dit que s’il voulait vivre pour voir son 40e anniversaire, il devrait faire des changements drastiques dans son mode de vie. Des choses comme suivre un régime, arrêter les drogues et cesser de boire. Devenir sain, ce qui pour Le Gros Michel signifiait la même chose que lui voler toute sa personnalité. L’homme était un ogre, un animal de fête qui ne connaissait pas la signification de la retenue, l’incarnation du Live Fast Die Young. Je pense qu’il pensait qu’il continuerait jusqu’à ce que son corps lâche. En ce qui me concerne, le bar des Foufounes Électriques est pratiquement la Maison que Michel a construite. Il était le centre d’attention dans un lieu débordant de personnages. Il était cette force canalisatrice qui donnait aux Foufs ce sentiment d’appartenance. Bien sûr, à condition que vous étiez dans ses bonnes grâces! Il aimait et détestait avec la même passion. Ses amis formaient le groupe le plus loyal que vous pourriez rencontrer (nous nous appelions La Famille), et il n’est pas surprenant qu’une telle figure polarisante se fasse des ennemis fervents. »20
Selon Marianne Palardy, Les Foufounes Électriques ont passé d’une sous-culture underground à une sous-culture overground; c’est-à-dire qu’elle fut d’abord underground, mais qu’elle est sortie de son obscurité afin d’être diffusée à un plus large public. Le bar, longtemps un lieu où tous n’étaient pas bienvenus, était surtout ouvert aux marginaux; il est aujourd’hui ouvert à tous sans discrimination.9
1899, LES DÉBUTS DU COIN DE RUE
Bien avant la construction des immeubles qui abritent aujourd’hui les Foufounes Électriques et le restaurant vietnamien Pho Thanh Long, rue Sainte-Catherine, angle De Bullion (autrefois appelée la rue Cadieux), se trouvait le tout premier café-concert français de style parisien à Montréal: L’Eldorado Café-Concert (1899-1901), suivi du Théâtre de l’Opéra Comique (1901) et du Théâtre des Nouveautés (1902-1916). Le théâtre fut complètement détruit par un incendie en 1920.21,22
Eldorado Café-Concert, 222-224-226 rue Cadieux (De Bullion), angle Sainte-Catherine, Montréal,
Archives de la Ville de Montréal
Il y avait à Montréal, autrefois, une rue Cadieux. Elle jouissait d’une réputation quelque peu spéciale. Lorsque l’actrice américaine Mae West a entrepris d’écrire une pièce de théâtre mettant en scène le monde de la prostitution en 1926, c’est à Montréal, plus précisément dans la rue « Caidoux », qu’elle a décidé de la camper. Et ce n’était pas un hasard. La rue Caidoux faisait en fait référence à la rue Cadieux, comme s’appelait à l’époque la rue De Bullion, dans le Red Light de Montréal. La population qui l’habitait et les passants qui y faisaient leur promenade, lui avaient conféré un cachet tout à fait particulier. Après que Mae West eut été arrêtée à broadway à cause du contenu lubrique de cette pièce, qui s’intitulait d’ailleurs Sex, la Ville de Montréal décida de changer le nom de la rue pour De Bullion en 1927. Au siècle dernier, presque chaque porte de la rue De Bullion abritait un bordel. On en trouvait au moins 26 au sud de la rue Sainte-Catherine et au moins autant, sinon plus, au nord.21,22