Le Théâtre Gayety, inauguré en 1912, était une salle de spectacle majeure de Montréal, reconnue pour ses spectacles burlesques et sa contribution à la scène théâtrale locale. Après plusieurs changements de vocation et de propriétaires, il est renommé Comédie-Canadienne en 1957 sous l’impulsion de Gratien Gélinas. En 1972, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) s’y installe définitivement, en faisant un haut lieu du théâtre francophone en Amérique du Nord. Modernisé en 1997, le TNM conserve aujourd’hui son prestige malgré un incendie survenu en 2022 lors de travaux d’agrandissement.
Image: The Gazette, 2 janvier 1915, division Postmedia Network Inc.
Le Grand Café Parisien, ouvert en 1886 à Montréal à l’angle des rues Sainte-Catherine et Saint-Dominique, a été l’un des premiers nightclubs de la ville. Cet établissement, initialement un hôtel-restaurant offrant une cuisine française raffinée, est devenu un lieu de divertissement 24 heures sur 24, où l’alcool pouvait être servi à toute heure grâce à sa licence hôtelière. En 1911, il se retrouva au cœur d’une controverse judiciaire lorsqu’un homme noir fut refusé dans la grande salle, un incident qui fit les manchettes et fut tranché en faveur du café. En 1915, un incendie détruisit complètement l’établissement, mettant fin à son histoire. Aujourd’hui, l’emplacement abrite l’Hôtel Villa et le Café Gaufre Mignonne, avec le MTelus à proximité, un lieu de concerts prisé.
Image: Montreal Herald, 8 mars 1915
Inauguré en 1900, le Théâtre National Français a été un haut lieu du théâtre francophone à Montréal, accueillant notamment des productions originales sous la direction de Georges Gauvreau. Après plusieurs décennies de succès, notamment sous la direction de La Poune (Rose Ouellette) de 1936 à 1953, le théâtre a souffert de la montée de la télévision et a connu divers usages, allant du cinéma chinois au cinéma porno gay. Rénové en 1995, il a retrouvé sa vocation de salle de spectacles avant d’être rebaptisé Le National en 2006, conservant son ambiance historique après une restauration. Depuis, il accueille une variété d’événements culturels et sert de plateau à l’émission Belle et Bum de Télé-Québec depuis 2011.
Image: Le Canada, 8 août 1915, BAnQ
Le Jardin de Danse, ouvert du 9 mai 1914 au 31 décembre 1927, était une salle de bal située au 1223 rue de Bleury à Montréal et appartenait à Silvertino Maloney. Dès son ouverture, il proposait des leçons de danse moderne animées par Angie Weimers et Philip Masi, enseignant des danses comme le one-step, la valse-hésitation et la maxixe, ainsi que des concours de tango et de fox-trot. Le pianiste Billy Munro y fit ses débuts en 1917, et l’orchestre The Melody Kings ainsi que le Clef Club Orchestra de Fred Irvin y performèrent également. En janvier 1928, le Jardin de Danse devint l’Arcadia Ball Room, qui fut détruit par un incendie le 6 février 1929, laissant seulement les murs du bâtiment debout.
Image: The Gazette, 11 septembre 1915, division Postmedia Network Inc.
La salle Windsor, située à Montréal à l’angle des rues Peel et Dorchester (aujourd’hui René-Lévesque), était une salle de 1300 places attenante à l’hôtel du même nom. Construite en 1890, elle fut un important lieu de concerts jusqu’à sa démolition en 1906. Le premier Orchestre symphonique de Montréal y donna ses concerts de 1894 à 1903, et elle accueillit aussi l’orchestre du Metropolitan Opera sous la direction d’Anton Seidl en 1896. De nombreuses célébrités s’y produisirent, dont Eugène Ysaÿe, Ignacy Paderewski, Yvette Guilbert et Emma Albani. Après sa destruction, certains concerts continuèrent d’être donnés dans le grand hall de l’hôtel Windsor, qui porta également le nom de salle Windsor.
Image: The Gazette, 23 octobre 1915, division Postmedia Network Inc.
Le Théâtre Colonial, ouvert en 1912, a changé de nom plusieurs fois au cours des décennies : Connaught en 1915, Regal en 1920, puis Roxy dans les années 1920. Le 14 février 1931, il a été rebaptisé Cinéma de Paris, avant de passer sous la gestion de Famous Players en 1941, avec un nouveau nom, Newsreel, puis Victory en 1943. En 1945, il est redevenu Cinéma de Paris sous France-Film et a fermé en 1960. Le bâtiment a ensuite été transformé en club de strip-tease, le Supersexe, à la fin des années 1970, avant de fermer en 2016.
Image: The Gazette, 20 novembre 1915, division Postmedia Network Inc.