LES FOLIES BERGÈRES
1950-1951
Les Folies Bergères était un cabaret des années 1950 situé dans le Quartier Red Light de Montréal; une zone géographique où les cabarets et commerces illicites étaient actifs dès les milieu du 19e siècle [1].
Ouverture Folies Bergères, Montréal-Matin, 22 mars 1950 (BAnQ)
Les Folies Bergères était situé au 1224 boulevard Saint-Laurent et fut en opération du 22 mars 1950 au 11 avril 1951 [2][3].
L’établissement était auparavant occupé par le cabaret El Patio, depuis 1948 [4].
Charlemagne Landry, The Gazette, 6 décembre 1940 newspapers.com
Le propriétaire des Folies Bergères était Charlemagne Landry, entrepreneur, avocat et ex-candidat à la mairie de Montréal [5][6][7].
Folies Bergères, The Gazette, 9 mai 1950 newspapers.com
En tant qu’importante ville francophone du monde, Montréal se devait d’avoir un cabaret conçu dans le goût des grandes boîtes de Montmartre et de Montparnasse et capable d’offrir au public des spectacles composés d’artistes européens dans l’atmosphère luxueuse et enjoué des cabarets parisiens [8].
Ouvertures Les Folies Bergères, Le Canada, 20 mars 1950 (BAnQ)
Brillante ouverture, Le Canada, 24 mars 1950 (BAnQ)
Le 22 mars 1950 a lieu l’ouverture officielle du plus ‘’fashionable’’ cabaret-théâtre du Canada, Les Folies Bergères. Une foule considérable est présente le soir de l’inauguration et la direction reçoit plusieurs bouquets de fleurs et de nombreux messages de félicitations. Les invités constatent que la cuisine du Chef Nick Morara est une révélation. Le spectacle est de toute première qualité. L’orchestre est sous la direction de Johnny Laurendeau [9]. À l’affiche: Les Marvelos, des prestidigitateurs; les De Marlos, duo de danseurs; Pierre Cartier, un célèbre Parisien; Jimmy Rae, un comédien-acrobate; Bob Dixon, une vedette franco-américaine, et les Donn Arden Girls, les plus jolies femmes jamais présentées dans un spectacle au Canada. La mise en scène est réalisée par Donn Arden et Ronn Fletcher; deux célèbres metteurs en scène du cabaret Lido de Paris. Les Folies Bergères acquièrent, en quelques heures seulement, une grande popularité pour leurs jolies danseuses et leurs numéros de vaudeville variés et sensationnels [10].
Les Folies Bergères, Montréal-Matin, 24 mars 1950 (BAnQ)
La décoration de la salle, confiée à Jean Hébert, place les Folies Bergères au rang des plus beaux cabarets d’Amérique [11]. Bordé d’un superbe tapis bleu royal qui couvre tout le parquet, la piste de danse est surélevée pour que le spectacle soit bien visible de partout. Le balcon, disposé en demi-cercle autour de la salle, s’étend jusqu’au bord même de la piste. Les motifs de décoration qui ornent les murs sont sculptés en relief sur des fonds de couleur bleu, or et rose. La niche de l’orchestre est enfoncée au bout de la piste de danse entre deux jolis escaliers convergeant en courbe vers le centre de la scène. Ces escaliers fournissent aux danseuses un trajet spectaculaire pour leur arrivée sur la piste [12].
Les Folies Bergères, Montréal-Matin, 21 février 1951 (BAnQ)
Sur la scène des Folies Bergères se succèdent comédiens, chanteurs, danseurs, acrobates, ventriloques, sculpteurs, contortionnistes, et même chiens et singes savants [13].
L’artiste qui se démarque le plus sur la scène des Folies Bergères est, sans aucun doute, le chanteur français Henri Salvador. Recueillant toujours les meilleures éloges des critiques et du public, Henri Salvador offre un spectacle qui plaît à la fois aux anglophones et aux francophones bien qu’il soit, en grande partie, offert en français. Pour chaque chanson française qu’il fait, il a une traduction en anglais et sa superbe pantomime peut être appréciée par tous les spectateurs. Sa représentation est remplie de comédie, du début à la fin, et il mérite les applaudissements les plus forts et les plus longs qui puissent être offerts par un public [14][15].
Folies Bergères faillite, La Presse, 14 avril 1951 (BAnQ)
Le cabaret Folies Bergères est mis en faillite 13 mois après son ouverture, le 11 mars 1951 [3]. Le cabaret Casino Français prend sa place [16].
Après la fermeture de son cabaret les Folies Bergères, Charlemagne Landry devient co-propriétaire de différents clubs dont le Café Minuit [17]. C’est là qu’il rencontre le duo de chanteurs et humoristes québécois Les Jérolas, composé de Jean Lapointe et Jérôme Lemay, et dont il va gérer la carrière de 1955 à 1974 [18][19]. Outre sa longue carrière d’avocat (60 ans), Charlemagne Landry oeuvre pendant de nombreuses années dans le domaine artistique. Il décède le 25 octobre 2003 [20].