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LA TÊTE DE L'ART
La Tête de l’Art était situé au 1451 rue Metcalfe à Montreal de 1962 à 1963 [1].
La première tentative pour présenter des musiciens de jazz sur une base régulière dans les boîtes montréalaises avait vu le jour en 1958 lorsqu’un contrebassiste à temps partiel appelé John Cordell a créé la Montreal Jazz Society. Elle a successivement convaincu des propriétaires de boîtes de nuit de mettre au programme un trio de jazz un soir par semaine [1].
La véritable inspiration derrière les soirées de la Montreal Jazz Society pendant plus d’un an fut René Thomas, un guitariste belge qui s’était récemment établi à Montréal avec sa famille. John Cordell et René Thomas ont tous deux quitté la Montréal Jazz Society en 1960. Les rênes ont été repris par Hans Kunst [1].
Au cours de l’hiver de 1961-1962, l’organisme a présenté des soirées de jazz à divers endroits plusieurs soirs par semaine. Avant l’été suivant, les soirées avaient déjà été déplacées à La Tête de l’Art, une boîte de nuit située au-dessus du restaurant le Pied de Cochon, rue Metcalfe, au centre-ville. Hans Kunst et un batteur du nom de Guy Lachapelle sont devenus gérants de la boîte et ont commencé à faire venir des musiciens de jazz américains pour jouer avec des sections rythmiques locales quatre soirs par semaine [1].
C’est ainsi qu’en 1962, Montréal a vu naître sa première vraie boîte de jazz [1].
Par la suite, la Montreal Jazz Society ne faisait pratiquement que servir de nom à la programmation jazz de La Tête de l’Art. Les jams sessions organisées ont été abandonnées. Cet hiver-là, Kunst et Lachapelle ont commencé à présenter des ensembles de jazz entièrement américains dans la boîte. Ce changement d’orientation s’est avéré coûteux, cependant, et la boîte a dû fermer ses portes pendant un mois, au printemps de 1963, en raison de problèmes financiers [1].
Elle a rouvert en force, invitant plusieurs autres ensembles américains de premier plan, y compris le très influent John Coltrane Quartet, mais elle a bientôt abandonné cette pratique pour de bon. La musique était accueillie de manière très enthousiaste par la communauté du jazz locale, mais les coûts de la présentation d’ensembles américains de ce niveau sur une base régulière étaient trop élevés [1].
La Tête de l’Art à tout de même fait la preuve qu’il y avait un public pour le jazz pur dans les boîtes de nuit de Montréal [1].
Références
[1] Une histoire du jazz à Montréal, John Gilmore, 1988










