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Montréal Concert Poster Archive

HOUSE OF JAZZ

La Maison du jazz (House of Jazz) — surtout connue sous sa première appellation chez Biddle’s Jazz and Ribs était situé au 2060 rue Aylmer à Montréal.

Georges Durst était le restaurateur le plus prolifique au Québec ayant conçu, depuis les années 60, plusieurs bars et restaurants thématiques à succès dont la chaîne Cage aux Sports. Son originalité et sa passion pour le divertissement, les antiquités exceptionnelles, les arts musicaux et visuels lui ont valu le titre de « Roi de la vie nocturne ».

Il a fondé le Biddle’s en 1981 en collaboration avec le contrebassiste Charlie Biddle. Le club a été renommé “Maison du Jazz” après le décès de Charlie Biddle en 2003.

Grand admirateur et proche ami du pianiste de jazz montréalais Oliver Jones, Georges Durst a décidé de rebaptiser en 2018 ses deux Maison du jazz à Laval et Montréal: “La Maison du Jazz Oliver Jones”. Georges Durst décéda en 2018.

La succursale lavaloise situé au 1639 boulevard de l’avenir est toujours en opération tandis que celle de la rue Aylmer de Montréal a fermé ses portes en 2020.

GEORGES DURST

En 1957, à bord du bateau qui navigue en direction du Canada, Georges Durst rêve aux paysages sauvages. L’ingénieur forestier de 22 ans ne se doute guère qu’il va bâtir, dans ce pays riche en opportunités, son empire… dans la jungle urbaine. La compagnie Irving Pulp & Paper qui l’embauche licencie, en un jour, 8 000 employés. Notre jeune Alsacien doit rapidement changer de cap, et se déniche un emploi de bagagiste dans un hôtel des Laurentides. Puis, il devient barman au Troïka, populaire restaurant russe montréalais. Naît alors sa passion pour le divertissement.

À 29 ans, il ouvre son propre bar, le « Don Juan », en association avec Johnny Vago, vieux routier du métier. Fort d’un premier succès, Durst ne tarde pas à ouvrir une deuxième boîte de nuit, face au légendaire « Club Playboy » de la rue Aylmer: « George’s », lequel sera rebaptisé « Maxwell », puis « Biddle’s », berceau du « House of Jazz » originale. On vient de partout pour participer à ses tournois de backgammon, nouveau dada, à l’époque, des membres du jet set. Il se démarque par son habileté à créer des décors étonnants et des ambiances irrésistibles.

Énigmatique et fascinant à la fois, notre ardent défricheur renoue toutefois avec la nature en baladant, à l’aube, ses élégants fauves, sur le Mont-Royal. Au cours des années 1970, le dynamique entrepreneur domine la vie nocturne québécoise avec une vingtaine d’établissements très en vogue. Son flair à détecter les tendances musicales et à développer des artistes de haut calibre se confirme. Tous se souviennent, en particulier, de « Dominique’s » où Gino Vanelli a fait ses premières armes, et de « Tiffany », tremplin du bassiste Charlie Biddle, sur la très mondaine rue Crescent. On ne s’étonne pas que les Joe Dassin et David Bowie, entre autres stars, aient choisi d’y tenir leurs cocktails de presse. Arrivent les années 1980, les baby boomers s’assagissent. Toujours aussi visionnaire, Durst met davantage l’emphase sur la restauration jumelée à divers types de divertissement. Il innove en combinant, sous le même toit, trois établissements dans le pittoresque Vieux-Montréal ; ainsi, on vient dîner au restaurant français « Les Serres » (musique classique) ; puis, on prend le digestif au « Bijou » (groupes Soul, jazz, Rhythm & Blues) avant d’aller danser au « Monte Carlo », club privé chéri de Pierre Elliott Trudeau et Charles Aznavour. En 1986, le « Monte Carlo » prend l’allure d’un restaurant slave où les convives savourent leur caviar et vodka, éblouis par les violons langoureux des musiciens gitans : Omar Sharif et son fils Tarek viennent inaugurer le désormais célèbre « Zhivago ».

Par ailleurs, la recette vedette de poulet et côtes levées à la mode louisianaise de « Biddle’s » devient le fer de lance de son réseau de restaurants « La Cage aux Sports ».

En dix ans, Georges Durst en construit 43, ce qui lui vaut, en 1987, le titre de « Meilleur créateur d’emplois au Canada », et en 1993, celui de « Restaurateur de l’année » au pays. Ces établissements permettent au fervent collectionneur d’art qu’il est d’exposer ses multiples trésors, découverts aux quatre coins du globe. Que dire des avions (grandeurs natures) suspendus au plafond des « Cage aux Sports » !

Autre exploit inédit pour un restaurateur québécois : il réussit à inscrire son entreprise à la Bourse de Montréal sous le nom de « Sportscène ». Homme d’affaires accompli, Georges Durst se consacre, parallèlement, à diverses autres entreprises touchant aux domaines de l’immobilier (ex : L’Usine Mont-Royal), de la finance, de la haute technologie (Saratoga ATM / Electronic Solutions – symbole boursier ‘SAR’) et du cinéma (Ciné-Cité St-Hubert et Décors Paramount).

Partout, il fait sa marque avec ses stratégies de marketing innovatrices. Philanthrope, il contribue fréquemment à des campagnes de financement au profit de divers organismes. On apprécie, tout particulièrement, sa propension à vouloir aider la relève, en parrainant de jeunes restaurateurs et des musiciens en herbe. À bord de l’avion, en 2006, en direction des Philippines, il pense à tous ses futurs établissements qui porteront le nom de Maison du Jazz : à Hong Kong, en Asie, à Moscou de concert avec Vladislav Tretiak, à Paris et autres parties du monde.

Georges Durst décède en 2018.

Références
https://www.lavraievie.ca/le-reve-ultime-de-georges-durst/

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