Le Café St-Michel était un important cabaret des années 1940 qui a eu un impact majeur sur l’histoire du jazz de Montréal et du Canada.
CAFÉ ST-MICHEL
Le Café St-Michel était un établissement emblématique situé sur la rue de la Montagne dans le quartier de la Petite-Bourgogne à Montréal. C’est à l’intersection de la rue Saint-Antoine et de la rue de la Montagne, durant les années 1940, que se trouvait le point focal du jazz à Montréal que l’on surnommait « the corner ». Le Café St-Michel et le Rockhead’s Paradise s’y trouvaient. Le Café St-Michel était connu pour sa longue histoire et sa place importante dans la vie sociale et culturelle de la communauté locale. C'est au Café St-Michel que le be-bop est introduit au public montréalais pour la première fois.
Texte assemblé à partir d’archives de journaux
Le Café St-Michel (1940-1953) était un important cabaret des années 1940 qui a eu un impact majeur sur l’histoire du jazz de Montréal et du Canada.1 Il a été en opération du 6 mai 1940 au 15 octobre 1953 et était situé au 770 rue de la Montagne dans le quartier de la Petite-Bourgogne.2,3
Café St-Michel, 770 rue de la Montagne, Montréal
Les années 1940 ont été la période de l’âge d’or du jazz à Montréal. C’est à l’intersection de la rue Saint-Antoine et de la rue de la Montagne que se trouvait le point focal du jazz à Montréal, que l’on surnommait « the corner ».3 Le Café St-Michel et le Rockhead’s Paradise s’y trouvaient.
The Gazette, 22 mai 1950, newspapers.com
L’orchestre de Louis Metcalf, le « Louis Metcalf International Band », a largement contribué à faire connaitre le Café St-Michel au public lorsqu’il y était le « house band », entre 1946 et 1949. Son groupe a été l’un des premiers groupes multi-ethnique à Montréal. Il mettait en vedette des musiciens locaux de diverses origines, d’où le nom « International Band ». C’est le groupe de Louis Metcalf qui a introduit le be-bop au public montréalais. Le groupe jouait du be-bop lors des répétitions en après-midi, entre les spectacles, et après les heures d’achalandage où d’autres musiciens venaient « jammer » et entendre de la musique. Lorsqu’ils étaient en ville, des musiciens comme Duke Ellington se joignaient au groupe après les heures de pointe et le pianiste montréalais Oscar Peterson visitait fréquemment l’endroit après ses propres spectacles. Les fans locaux et les touristes du Canada et des États-Unis ont afflué pour entendre les musiciens expérimenter cette nouvelle expression musicale passionnante dont le Café St-Michel était le laboratoire.3
Café St-Michel
Le Café St-Michel a connu différents propriétaires au cours de ses 13 années d’existence. C’est Maurice Jasmin qui fonde le restaurant St-Michel en 1940.4 Celui-ci est vendu à Lucien Jobin et Armand Côté qui rouvrent sous le nom de Café St-Michel le 19 octobre 1945.5,6 Le café passe entre les mains de Maurice Turgeon peu de temps après, le 1er février 1948.7,8 C’est Marcel Clark, l’hôte du Café St-Michel, qui devient le dernier des propriétaires à partir du 24 mars 1951.9
The Gazette, 16 octobre 1953, newspapers.com
Le 15 octobre 1953, la police fait une descente au Café St-Michel : elle annule sa licence et saisit tout l’alcool de l’établissement.10 L’inspecteur Louis Lévesque déclare alors que le Café enfreint les lois provinciales sur l’alcool. Le raid survient après une autre descente policière effectuée plus tôt la même année, entraînant la fermeture du Rockhead’s Paradise, qui a tout de même pu rouvrir en 1962.11
Après une tentative infructueuse de réouverture du Café St-Michel en 1961, c’est le cabaret Harlem Paradise qui ouvre ses portes dans le même immeuble en 1962.12,13