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Montréal Concert Poster Archive

ALBERTA LOUNGE

Alors que la Petite-Bourgogne était l'épicentre de la scène jazz montréalaise à l'époque de Sin City, Oscar Peterson entame en 1947 une résidence à l’Alberta Lounge, à l'angle des rues De la Gauchetière et Peel. Peterson y fut découvert par le légendaire imprésario de jazz américain Norman Granz en 1949, puis fit ses débuts américains au Carnegie Hall plus tard cette année-là.

L’Alberta Lounge est le club de jazz à Montréal où la superstar du jazz Oscar Peterson fut découverte.

L’Alberta Lounge était situé au 1059 rue Windsor à Montréal, face à la gare Windsor, de 1947 à 1959.1

Archives du Musée McCord / Anonyme. St. George Episcopal Church. Construction: 1869 / William Tutin Thomas (1829-1892)

Maurice Gauthier, le propriétaire et le fondateur de l’Alberta Lounge, a réussi a faire de cette salle un endroit unique en son genre. L’Alberta Lounge ressemble à un salon. Il est richement décoré et meublé. Des fauteuils luxueux entourent de jolies petites tables. Des photographies représentant les plus belles images de la province de l’Alberta arborent les murs. De plus, Maurice Gauthier a doté l’Alberta Lounge du grand pianiste Oscar Peterson.2

Un public nombreux se rend tous les soirs à l’Alberta Lounge pour y entendre Oscar Peterson, le célèbre pianiste que l’on a désigné comme le roi du ‘’boogie-woogie’’ à Montréal.3

Alberta Lounge, 1059 rue Windsor, Montréal, 7 janvier 1949, The Gazette

De 1947 à 1949, les prestations hebdomadaires de son trio qui se produit à l’Alberta Lounge sont retransmises à la radio. Cette émission diffusée sur les ondes de CJAD donne une nouvelle dimension à la carrière du pianiste lorsque l’impresario américain Norman Granz, fondateur de la fameuse étiquette « Verve Records », l’entend jouer dans un taxi en direction de l’aéroport.4

« Des musiciens américains, en visite au Canada, m’ont parlé de ce fabuleux jeune pianiste » explique Norman Granz, « mais je n’ai jamais pris la peine de l’écouter. Puis, un soir, après avoir visité Montréal pour préparer un concert, je me dirigeais à l’aéroport en taxi quand j’ai entendu de la musique jouer à la radio. J’ai demandé au chauffeur de quel album il s’agissait et il m’a répondu : “Ce n’est pas un disque. C’est en direct, c’est Live — c’est un trio qui joue à l’Alberta Lounge”. J’ai dit: “Stop le taxi! On retourne en ville!”. Oscar m’a dit plus tard qu’il avait vu une paire de chaussures en suède entrer à l’Alberta Lounge ; il avait entendu dire que je travaillais toujours avec des chaussures en suède et avait deviné que ça devait être moi. Nous avons parlé et je l’ai persuadé de venir faire une apparition avec nous au Carnegie Hall à New York, en septembre 1949. »5 De grosses pointures comme Charlie Parker et Lester Young figurent au programme, mais c’est le jeune colosse montréalais de 1,86 m et de plus de 100 kg qui vole la vedette avec sa technique éblouissante.4

En 1959, l’Alberta Lounge, qui a longtemps siégé au coin de la rue Windsor (aujourd’hui Peel) et de la rue Osborne, est le théâtre d’un meurtre-suicide lorsqu’un homme jaloux abat un rival romantique puis lui-même à l’intérieur du bar. Deux autres femmes ont été abattues mais non tuées lors d’une soirée pour marquer le 30e anniversaire de Bertha Boiteaux travaillant au bar. De plus, le bar est perquisitionné par la police et perd son permis d’alcool. C’est une fin macabre pour l’Alberta Lounge et pour la rue Osborne. À la fin des années 50, les gestionnaires de la mairie ont lancé un projet coûteux d’expropriation, de démolition, de réacheminement et d’extension, mais ils ont rapidement perdu tout intérêt et abandonné le projet au coût d’une rue remplie d’histoire.4

Autrefois le lieu de l’Alberta Lounge. Aujourd’hui l’Ave. des Canadiens-de-Montréal. Google Earth, 2024
Sources
[1] Les archives nous indiquent deux adresses: Alberta Lounge 1086 Osborne, The Gazette, 12 novembre 1947 et 1059 Windsor, The Gazette, 7 janvier 1949
[2] L’Alberta Lounge, salon intime et luxueux, Le Canada, 12 décembre 1947
[3] Oscar Peterson au Alberta Lounge, Don D’Amico, Montréal-Matin, 13 juillet 1948
[4] http://coolopolis.blogspot.com/2012/12/osborne-st-so-awesome-they-had-to.html
[5] Oscar Peterson still fabulous, The Gazette, 17 février 1973
Nous avons assemblé ce texte en utilisant les sources mentionnées ci-dessus. Nous avons traduit en français les sources provenant d’articles de journaux en anglais. Les temps de conjugaison ont parfois été modifiés pour créer une cohérence du texte dans son ensemble.

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