CAFÉ LA BOHÈME
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Le Café La Bohème était situé au 1418 rue Guy à Montréal. Il a été ouvert du 12 janvier 1946 [1] au 10 octobre 1975 [2] et faisait face au Théâtre Her Majesty’s.
La Presse, 11 janvier 1946
Le Café La Bohème était la propriété de Yvon Roberts & frères, aussi propriétaires du restaurant Au Petit Robinson [3].
Montréal-Matin, 12 octobre 1950
Durant les années 1950, l’endroit était populaire auprès des amateurs de sports. Après chaque évènement sportif important, vous pouviez être certain d’y retrouver des célébrités du monde du sport [4].
La Presse, 15 avril 1948
Durant la deuxième moitié des années 1950 et le début des années 1960, la police avait régulièrement le Café La Bohème dans sa mire. Il faisait partie d’une liste de clubs à surveiller par le service de police [5]. Les policiers y ont effectué plusieurs descentes et arrestations [6][7][8]. Un homme y a même perdu la vie en 1948 suite à une altercation avec un policier [9]. La ville de Montréal a refusé le renouvellement de leur permis d’alcool à quelques reprises.
Lee Gagnon Quartet, La Jazztek, Capitol Records (1967)
Plusieurs boîtes montréalaises ont flirté avec le jazz durant la fin des années 1960: le New Penelope, le Dream Lounge, le Playboy Club, le Café Campus, le Oliver’s, le Winston Churchill Pub, le Downbeat, le Jazz Hot, le Caesar’s Palace, l’Esquire. Un seul endroit a toutefois servi de lieu de ralliement aux musiciens jazz montréalais: le Café La Bohème. L’endroit avait adopté une formule originale faisant alterner le jazz joué Live avec de la musique rock sur un jukebox pour faire danser ses clients.
Télé-Radiomonde, 17 décembre 1966
La salle Jazztek — pour jazz discothèque — y fut lancée le 6 décembre 1966 et continua d’être un lieu de diffusion du jazz mainstream durant les années 1970.
Montreal Star, 18 octobre 1969
C’est là que le guitariste Nelson Symonds est allé travailler après son départ du Black Bottom (accompagné du batteur Norman Marshall Villeneuve et du bassiste Charlie Biddle); c’est là aussi que le pianiste Pierre Leduc a dirigé un quartette expérimental très respecté des amateurs pendant deux ans à la fin des années 1960. Finalement, c’est également là qu’est né le big band montréalais qui a eu la plus longue existence. Tout au long des années 1960, le saxophoniste Lee Gagnon avait réuni des musiciens intéressés à répéter ensemble et à jouer de temps en temps des arrangements pour un ensemble de 10 musiciens. Vic Vogel était un membre fidèle de cette formation dans laquelle il jouait du trombone, du tuba et du piano tout en contribuant à nombre d’arrangements [10].
The Gazette, 11 octobre 1975
La Café La Bohème devient le Café Le Mixeur le 11 octobre 1975 [11] pour ensuite devenir le Norman Jean’s Bistrotheque [12]. Se transforme, pour la dernière fois, en bar Apollon le 15 décembre 1980 [13].
Contribution image: Richard Bugs Burnett
L’Apollon était l’un des premiers, sinon le premier bar de danseurs à Montréal [13]. L’Apollon passe au feu le 27 juillet 1987 [14].
Google Earth, rue Guy, Montréal, 2022
L’immeuble et ceux des alentours sont rasés et on y trouve désormais le building John Molson de l’Université Concordia depuis 2009.