Le Café Provincial était une boîte de nuit qui a contribué à faire la renommée des nuits de Montréal.
CAFÉ PROVINCIAL
CAFÉ PROVINCIAL
CAFÉ PROVINCIAL
CAFÉ PROVINCIAL
CAFÉ PROVINCIAL
1928-1980
1928-1980
1928-1980
1928-1980
1928-1980
Texte assemblé à partir d’archives de journaux
Le Café Provincial (1949-1978) était une boîte de nuit située au 1166 rue St-Hubert, coin Dorchester (aujourd’hui le boulevard René-Lévesque), qui a contribué à faire la renommée des nuits de Montréal.1
Le Café Provincial ouvre ses portes le 6 avril 1949. Le propriétaire s’appelle Leo Demers et le gérant Robert ‘’L’homme qui ne dort jamais’’ Desjardins. Une excellente cuisine française est servie sous l’habile direction du Chef Albert Panizza.2,3 Le soir de son inauguration, le Café Provincial présente Émile Prud’homme, le plus virtuose de tous les accordéonistes de Paris, les chanteuses Suzanne Pays et Mireille Charpentier, et comme artiste invitée Murielle Millard, la grande vedette de la radio et des cabarets.2 Parmi la foule des convives, on remarque de nombreux propriétaires et garçons de table des autres cabarets de Montréal.4
On a pu voir en spectacle au Café Provincial, entre autres, les sœurs siamoises américaines Daisy et Violet Hilton en 1949 qui ont également été de grandes vedettes de music-hall américain et dont on se souvient surtout aujourd’hui pour leur apparition dans le film Freaks (1932).5,6
En 1952, un hold-up est commis au Café Provincial. Cinq bandits armés se sont introduits dans les bureaux et se sont emparés d’une somme de $5,000 après avoir ligoté le gardien de nuit et éventré le coffre-fort.7
À l’automne 1952, le Café Provincial est détruit par un incendie.8 Le coût de reconstruction est de $100,000.9 On inaugure le nouvel immeuble en 1954.10 Il est maintenant de quatre étages et offre aussi un vaste stationnement à ses clients.11
En janvier 1955, le Café Provincial inaugure son nouveau lounge Rendez-Vous, et en mars, on annonce l’ouverture, à l’étage, du nouveau Théâtre Amphitryon qui comprend 150 places.12,13
En mai 1955, le Café Provincial est vendu à Claude Hamel et Jerry Johnson.14
Le Provincial inaugure son nouveau Bistro du boulevard en juillet 1955.15
En 1956, la Jewel Box Revue au Café Provincial est acclamé par toutes les critiques des grands journaux de Montréal comme étant la meilleure, la plus populaire, la plus réussie, depuis de nombreuses années.16 On ne s’y retrouve plus dans ce spectacle de personnification féminine (spectacle de drag). On se demande si l’on vit dans un monde à l’envers où les femmes sont des hommes, et des hommes, des femmes. C’est un spectacle qui fait salle comble tous les soirs.17
En 1957, le café devient la propriété de Roger Parenteau qui demeura propriétaire du Café Provincial pendant plus de 30 ans. Il fait rénover ses trois lounges et change la politique quand aux spectacles. Il invite sa clientèle à prendre part à une fête au Café Provincial: Au lounge Ma Chouette, Jackie Lynn, chanteuse et animatrice; au lounge Martinique, les Trois Clefs; au Bistro, Maurice Tremblay présente André DeCourval et son canard savant. Pour le plaisir des danseurs, six orchestres assurent de la musique continuelle.18,19,20
Aussi en 1957, le second plancher du Café Provincial devient la nouvelle ‘’étable’’ de la troupe de Paul Berval, le Beu qui Rit, une troupe humoristique qui intégrait chansons et parodies. Le 13 novembre 1957, la troupe du Beu Qui Rit est en grande première au Café Provincial. Jamais une première fût plus brillante ni plus animée. Une salle remplie à craquer de gens venus là pour s’amuser ne furent pas déçus. La revue est l’une des meilleures jamais présentées par la troupe.21 Le succès ne pouvait durer indéfiniment et la décision de troquer l’ancienne salle du Beu qui Rit pour un plus grand local au dessus du Café Provincial n’est pas adopter par le public.22
Pendant toute une décennie (années 1960), quotidiennement, de jour et de soir, 300 fanatiques de la fameuse émission La Dame de Cœur, diffusée sur CJMS, se réunissaient religieusement, si l’on peut dire, pour jaser avec l’animateur André Rancourt. Pour draguer d’une manière originale, aussi, puisque les tables étaient munies d’interphones; ceux-ci permettaient aux clients de communiquer avec les voisins et de se faire les clins d’œil nécessaires. Ce système a fait beaucoup jaser à Montréal. Le soir, de 23h à minuit, la station radiophonique diffusait de la musique Live du Café Provincial. C’était de la musique facile et sur laquelle les plus de 30 ans aimaient danser. André Rancourt s’empresse de rappeler que Ginette Reno a commencé là, à l’âge de 15 ans, sa brillante carrière de chanteuse.1
En 1969, s’ouvre à l’étage du Café Provincial le Farago Rock Saloon, de Johnny Farago, pour les adeptes du rock & roll et du western. Il occupe le local de l’ancienne discothèque du chanteur Robert Demontigny, la Cinopthèque (1966-1969).23
En 1970, fini le western au Café Provincial : le Farago Rock Saloon fait place au club Au Lovers. L’inauguration officielle de la nouvelle boîte a eu lieu le 9 septembre 1971 au second étage du Café Provincial.24
En 1978, après avoir dirigé sa propre brasserie pendant de nombreuses années, l’ex-capitaine du Canadiens, Henri Richard, s’associe à deux amis pour acheter le Café Provincial. Sous la direction de nouveaux propriétaires, il est question que le café change de nom pour le Club #16.25
En 1980, le comédien Roger Giguère achète le Club #16 et y exploite un restaurant, discothèque et bar-salon.26
En 1983, la mode du show intime et des orchestres de danse étant passée, la boîte de nuit est vendue à un marchand de motocyclettes: Le Centre de La Moto. Celui-ci, pour faire visible, peint les murs extérieurs en jaune criard, ce qui n’a pas particulièrement ennobli Montréal.1
L’immeuble est démoli est 1991.1