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Théâtre National (Montréal)

Aussi appelé Théâtre National Français, puis Le National, ce théâtre inauguré en 1900 sur la rue Sainte-Catherine Est a été un pilier du théâtre francophone, du vaudeville et du burlesque à Montréal — de Julien Daoust et Paul Cazeneuve à La Poune (Rose Ouellette), puis à la renaissance scénique des années 1990 et à Belle et Bum.

1. Présentation

Conçu par Albert Sincennes et Elzéar Courval pour une compagnie francophone émergente, le Théâtre National Français ouvre le 12 août 1900 au 1440 rue Sainte-Catherine Est (aujourd’hui 1220). Construit par l’imprésario Julien Daoust, il est repris quelques semaines plus tard par Georges Gauvreau, qui rouvre officiellement le 4 septembre 1900. [1]

Contexte (125 ans). Une exposition sonore et une exposition virtuelle (« Mémoires du Théâtre National ») ont été conçues sous le commissariat et la plume d’Ève-Catherine Champoux, avec une mise en récit axée, notamment, sur la fondation (Daoust), les premières mises en scène spectaculaires, l’arrivée du cinéma, la période burlesque et le passage du Conservatoire. [10]

2. Origines (1900) & premières années

Dans la foulée du Monument-National (1893), le National devient une scène de création pour des œuvres canadiennes-françaises originales. Un service de sonnette électrique relie la salle au Restaurant Des Deux Frères pour rappeler la fin des entractes. [1], [6], [8], [10]

Faust, coûts de lancement et cession rapide

Les dépenses liées à la construction et à la mise en œuvre de la première pièce, Faust, laissent Julien Daoust sans ressources suffisantes pour soutenir l’exploitation. Après seulement deux semaines d’activité, il cède l’entreprise à Georges Gauvreau, homme d’affaires et restaurateur, qui consolide la relance du théâtre et en stabilise l’administration. [10]

3. Le premier âge d’or : Gauvreau & Cazeneuve (1901–années 1910)

Paul Cazeneuve, une direction artistique « totale »

Dès mars 1901, Gauvreau fait appel à Paul Cazeneuve, Américain d’origine française, pour assurer la direction artistique du National. Son mandat est immense : établir la programmation hebdomadaire, concevoir la mise en scène et les effets scéniques, embaucher les artistes, distribuer les rôles — tout en se réservant fréquemment les personnages de premier plan. [10]

Une mission maintenue : scène aux artistes canadiens-français

Gauvreau et Cazeneuve conservent l’essence du projet de Daoust : offrir une scène aux artistes canadiens-français, interprètes comme dramaturges. Cazeneuve met sous contrat des comédiennes et comédiens d’ici et ouvre la porte à la création rapide de textes dramatiques d’auteurs locaux. Le Théâtre National s’impose alors comme une pierre angulaire de l’essor du théâtre québécois. [10]

4. Julien Daoust : précurseur du théâtre québécois

Biographie condensée

Julien Daoust naît en 1866 à Saint-Polycarpe (Montérégie). Il débute au théâtre à l’adolescence aux côtés de Blanche de la Sablonnière (dite la « Sarah Bernhardt canadienne »), puis quitte le Québec en 1890 pour une carrière à New York, où il joue en français comme en anglais pendant environ huit ans. De retour à Montréal, constatant la faible place accordée aux artistes canadiens-français sur les scènes professionnelles (rôles vedettes souvent confiés à des artistes venus de France), il fait construire le Théâtre National pour valoriser le travail des artistes d’ici. [10]

Un homme de théâtre complet (acteur, auteur, metteur en scène)

Daoust est un acteur acclamé, mais aussi un auteur prolifique et un metteur en scène audacieux. Il maîtrise plusieurs genres (mélodrame, comédie en un acte, drame patriotique, revue d’actualité), ses drames religieux comptant parmi ses plus grands succès. Il innove en dramaturgie, scénographie et mise en scène, et organise des tournées auprès des communautés francophones des États-Unis. [10]

Innovations remarquées (1898, 1907…)

Parmi les jalons souvent cités : une représentation de Cyrano de Bergerac (Rostand) donnée en 1898 en Amérique, des expérimentations de décors reposant sur des projections au début du XXe siècle, et l’usage précoce d’un parler populaire (aujourd’hui associé au « joual »), plusieurs décennies avant sa consécration sur scène. Même si son nom est parfois éclipsé dans les récits populaires, son rôle de « traceur de chemin » est déterminant pour comprendre l’évolution du théâtre québécois. [10]

5. Le public, la troupe et la cadence : « pensions » & discipline

Un quartier populaire, des billets abordables

Le Théâtre National s’inscrit au cœur d’un quartier francophone populaire (ouvriers et familles). Pour assurer l’achalandage, Gauvreau et Cazeneuve maintiennent une politique tarifaire abordable : divertissement, mais aussi éducation artistique pour un public à qui peu de luxe est accessible. Cela n’empêche pas la présence, certaines soirées, de notables (sénateurs, consuls, maires, professeurs, etc.) observés dans les loges lors de premières ou d’événements attendus. [10]

Le système des « pensions » : une troupe stable

Pour soutenir un rythme de nouveau spectacle chaque semaine, la direction adopte le système des pensions : mise sous contrat d’un peu plus d’une dizaine d’interprètes pour la durée d’une saison, constituant une troupe stable et équilibrée. Les artistes sont engagés selon des « emplois » (premier comique, jeune première, vilain, premier dramatique, seconds rôles, etc.), facilitant la distribution… au prix d’un travail de définition des personnages souvent réduit par le manque de temps. [10]

Une cadence impensable aujourd’hui

Les représentations sont quotidiennes (souvent deux par jour) tandis que la troupe apprend et répète déjà le spectacle suivant. Un témoignage rapporté par Joseph-Philéas Filion (via Jean Béraud) décrit un horaire hebdomadaire rigoureux : répétitions matinales, répétitions de nuit, générale dominicale, préparation des costumes et décors — le nouveau spectacle débutant « toujours le lundi soir ». [10]

6. Louis Guyon : dramaturgie patriotique (1902–1903)

Louis Guyon (1853–1933), issu d’une famille ouvrière franco-américaine, s’établit enfant à Montréal et suit une formation technique (machiniste). Actif dans les mouvements syndicaux, il se distingue aussi comme inspecteur des manufactures. En parallèle, il écrit pour les milieux de théâtre amateur avant de se tourner vers des pièces patriotiques inspirées de l’identité canadienne-française. [10]

Denis le Patriote (1902)

Dans l’esprit de la mission nationaliste de Daoust poursuivie par Gauvreau et Cazeneuve, le National présente dès l’automne 1902 la pièce Denis le Patriote. Deux jours avant l’ouverture, La Presse publie un long article présentant l’auteur et son œuvre; les critiques du lendemain de la première (15 septembre) laissent croire à une réception favorable — tout en évoquant, comme souvent à l’époque, des attractions de variété (par exemple une troupe d’acrobates) associées au programme. [10]

Jos Montferrand (1903) et publication (1923)

L’année suivante, Guyon propose une pièce centrée sur Jos Montferrand, déjà figure de légende nationale. Les encarts et critiques témoignent d’un enthousiasme perceptible. Signe d’un rayonnement certain, la pièce est publiée en 1923, accompagnée d’informations et de photographies liées à la création. [10]

7. Paul Gury (Loïc Le Gouriadec) : théâtre moral & grands succès (1918–1923)

Un théâtre « hygiéniste » et moraliste d’après-guerre

Paul Gury (pseudonyme de Loïc Le Gouriadec) prend la direction artistique du Théâtre National en 1918. Dans le contexte de l’après-Première Guerre mondiale, il entreprend une trilogie de pièces à visée moraliste, ciblant des « fléaux » perçus comme menaçant l’ordre social et la santé publique : Les dopés (1919, drogue), Les esclaves blanches (1921, prostitution) et surtout Le mortel baiser (syphilis), qui devient son plus grand succès. [10]

Le mortel baiser : un phénomène scénique (1920–1923)

Créé une première fois durant la Semaine sainte 1920, Le mortel baiser reste à l’affiche trois semaines au National avant d’être immédiatement repris au Théâtre canadien-français pour au moins cinq semaines. Remis en scène à plusieurs reprises à Montréal, le spectacle fait même l’objet d’une tournée européenne en 1923. [10]

8. Maria Chapdelaine (1923) : adaptation & traces d’archives

Dans le sillage du succès du roman de Louis Hémon, Paul Gury (Loïc Le Gouriadec) signe une adaptation théâtrale de Maria Chapdelaine, créée au Théâtre National en février 1923. Les annonces de presse de l’époque témoignent de l’enthousiasme et du plaisir de voir la culture canadienne-française mise à l’honneur sur scène. [10]

Un tapuscrit de l’adaptation se trouve dans le fonds Paul-Gury à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (P841, S3, D1), avec une dédicace manuscrite datée de 1940. [10]

9. Le cinéma au National : vues animées, entractes & survivance

Un théâtre né à l’aube du cinéma

Le Théâtre National ouvre cinq ans après les premières projections des frères Lumière en France. À Montréal, dès 1897, le parc Sohmer propose des projections en plein air sous la supervision de l’électricien Léo-Ernest Ouimet. [10]

Gauvreau, Ouimet et l’intégration des « vues animées » (dès 1901)

Propriétaire du restaurant Aux deux frères mitoyen, Georges Gauvreau repère rapidement l’occasion : après l’acquisition du théâtre, il inclut des projections de « vues animées » aux entractes à partir de 1901. Ouimet — qui a aussi conçu un système électrique réputé très sophistiqué — opère de nouveau le projecteur. Il demeure employé de Gauvreau jusqu’à l’ouverture, en 1906, de son propre cinéma : l’Ouimetoscope, à proximité immédiate du National. [10]

Les premières projections : format, bonimenteur, orchestre

Gauvreau affirme que le National est parmi les premiers théâtres francophones à proposer des vues animées dès 1901 : attractions ponctuelles d’entracte mêlant courts films, conférences historiques et chansons illustrées. Les projections, muettes, peuvent être accompagnées d’un orchestre et d’un bonimenteur (explication de l’action, lecture — parfois traduction — des titres et intertitres). Dès 1903, les vues animées s’intègrent plus régulièrement à la programmation, tout en restant associées aux entractes. [10]

Hypothèse de survivance : le projecteur comme bouée

On peut avancer que les vues animées — puis le cinéma — contribuent à maintenir la salle en activité durant les périodes où le théâtre devient moins rentable. Autrement dit : dans certains cycles de crise, le National doit peut-être une part de sa survivance à son écran et à ses projecteurs. [10]

La Création du monde (1915) : décors en projections

À l’automne 1915, Julien Daoust reprend brièvement la direction artistique et crée une œuvre biblique, La création du monde. Les coupures de presse notent l’effet des « effets électriques » et la singularité des décors : plutôt que des toiles peintes, Daoust recourt à un dispositif de projection (lanterne / appareil venu de New York), installé en fond de scène derrière un rideau, produisant des décors entièrement faits de projections. Le succès public et critique est suggéré par une présence d’environ deux semaines à l’affiche. [10]

Funérailles de Wilfrid Laurier (1919) : film d’Ouimet et diffusion rapide

Les funérailles de sir Wilfrid Laurier ont lieu à Ottawa le 22 février 1919. Ouimet filme la cérémonie, distribuée par Pathé et projetée à Montréal dans un délai très court. La direction du National se félicite d’une exclusivité « à l’est de Saint-Denis », mais la lecture des journaux de l’époque indique aussi des projections ailleurs (Maisonneuve, Saint-Denis, Loew’s, Regent, etc.). Le National semble toutefois se distinguer par une initiative promotionnelle (photogravure 18 × 14 po). [10]

France-Film (dès 1934) : burlesque + films français

À partir de 1934, sous la propriété / exploitation de France-Film (présidée par Joseph-Alexandre DeSève), la programmation associe burlesque et projections : avant chaque spectacle, deux films français (encore appelés des « vues ») sont proposés, en programmation hebdomadaire renouvelée (comme en témoignent les publicités d’époque). [10]

Du cinéma chinois au Cinéma du Village (années 1980–1993)

Au début des années 1980, une famille d’origine chinoise rachète le National et le transforme en cinéma de films chinois. La couverture médiatique québécoise se raréfie et la publicité disparaît presque complètement des journaux francophones; une trace mentionne notamment la projection de The Coldest Winter in Peking (film taïwanais anticommuniste, alors banni en Chine et à Hong Kong). En 1984, le lieu devient le Cinéma du Village, d’abord pensé comme art & essai gai / cinéma de répertoire, avant un basculement vers des films érotiques gais, jugés plus rentables; l’entreprise perdure environ dix ans. [10]

10. Second âge d’or : burlesque & La Poune (années 1920–1953)

Du théâtre « hebdo » au burlesque

À partir des années 1920, la direction artistique devient plus instable et la salle glisse vers des formes de variétés : sketches, courtes pièces, chansons, danse, comédies de situation — un ensemble que l’on associe au burlesque. Très apprécié du public (notamment du Faubourg à m’lasse), le genre est souvent méprisé par une part de l’élite, et la critique le fréquente de moins en moins. Reconstituer cette histoire exige alors de croiser publicités, fonds d’archives et travaux de recherche spécialisés. [10]

L’arrivée de La Poune (1936) : un contrat devenu règne

Avant La Poune, la scène burlesque du National accueille notamment Joseph et Manda Parent, Pic-Pic et Tizoune, ainsi qu’Olivier Guimond (père). Mais c’est Rose Ouellette, dite La Poune, qui marque l’histoire : arrivée à l’été 1936 pour un contrat de 10 semaines, elle reste finalement 17 ans. Les sources soulignent qu’à son arrivée, rien ne laisse présager, dans la presse, l’ampleur du tournant historique en cours : « une troupe sous contrat parmi d’autres »… jusqu’à la légende. [4], [10]

La conduite des spectacles : ordre stable, saisons longues

Pendant 17 ans (souvent évoqués comme 42 semaines sur 52), La Poune et sa troupe présentent des soirées à structure récurrente : ouverture avec la troupe, drame en un acte, courts sketches (« bits »), attractions (chansons, danse, prestidigitation, acrobaties), puis grande comédie finale. Un cahier manuscrit conservé dans le fonds Gilles-Latulippe (BAnQ), associé à la saison 1945–1946, aide à documenter ces conduites; bien qu’il ne nomme pas toujours explicitement le Théâtre National, des recoupements (dates, artistes) permettent d’y rattacher le contenu, puis de confirmer via coupures de presse. [10]

Galas, revues… et le xylophone

Des soirées de gala et des revues ponctuent la routine : fin de guerre, fêtes du calendrier, passage à la nouvelle année. La Poune y joue parfois du xylophone. Selon un récit biographique (et corroborations iconographiques), elle aurait acquis l’instrument d’un musicien de passage, l’aurait « usé » à force d’usage, puis l’aurait remplacé — l’un de ces xylophones se retrouvant aujourd’hui dans les collections du Musée de la civilisation (Québec). [10]

Alys Robi au National : apprentissage et fidélité

Alys Robi croise La Poune à Québec à l’été 1936, alors âgée de 13 ans. Peu après, elle se rend à Montréal et demande à intégrer la troupe; La Poune lui donne sa chance et l’héberge. La chanteuse soutient être restée environ trois ans au National, même si son nom n’apparaît pas toujours dans les publicités hebdomadaires. Elle reviendra saluer l’équipe lors de soirées spéciales (par exemple à son retour d’Angleterre en 1945, selon ses propres récits). [10]

Le burlesque comme théâtre musical

Les chansons occupent une place centrale : selon certains témoignages, le burlesque québécois peut être pensé « d’abord » comme un théâtre musical. Des photographies d’archives montrent l’intégration de numéros chantés, parfois au micro, au sein même des sketchs — signe de conventions scéniques alors normales (rupture d’action, duo chanté, etc.). [10]

Ambiance des coulisses : une mémoire parfois relayée par la littérature

Certaines descriptions littéraires (non-historiographiques) ont contribué à transmettre l’atmosphère des coulisses des années 1940. Elles ne constituent pas des preuves au sens strict, mais, croisées à des photos d’archives et à des témoignages, elles peuvent aider à « faire sentir » l’effervescence du lieu. (Ex. une évocation de coulisses « bruyantes », envahies par une faune venue saluer les artistes). [10]

11. Après 1953 : télé, cabarets & transformations

En 1953, Ouellette quitte une salle désormais concurrencée par la télévision et les cabarets. L’imprésario Jean-Marie Grimaldi prend le relais; parallèlement, il achète et transforme le Gayety (ex-salle de Lili St-Cyr) en Théâtre Radio-Cité avec Michael Costom, sans enrayer l’essor du petit écran. Il tente brièvement de relancer le National (avril 1958) avant que d’autres exploitants prennent le bail (1960 : Yvan Dufresne & Jean Bertrand). [9]

Suivent des métamorphoses successives : nickelodéon, vaudeville, cinéma chinois, salle de classe, le mal-nommé O’National (faillite après un mois), puis le Cinéma du Village, d’abord orienté « art & essai gai » avant de basculer vers l’érotique (1984–1993). [1], [4], [5], [6], [7], [10]

12. Le Conservatoire (1968–1973) : une école dans le « vieux National »

Un Conservatoire nomade, puis le refuge du National

Le Conservatoire d’art dramatique de Montréal a longtemps été nomade (Palais du commerce, au-dessus de Valiquette, étages supérieurs du Monument-National, sous-sol de la bibliothèque Saint-Sulpice…). Sous l’impulsion de Guy Beaulne, directeur national des conservatoires, l’institution s’installe au Théâtre National. De l’autre côté de Sainte-Catherine, une ancienne manufacture accueille bureaux et salles d’enseignement. [10]

Un théâtre fatigué… mais formateur

À la fin des années 1960, le National est décrit comme un bâtiment éprouvé : « il a vu neiger ». Des récits évoquent même, à l’occasion, de la neige tombant sur la scène. Malgré la poussière, l’absence d’eau chaude et l’état général, les cohortes y vivent trois années de formation rigoureuses et déterminantes, transformant ce lieu imparfait en « maison » d’apprentissage. [10]

Le théâtre d’été (1971) : gratuité et Perspectives-Jeunesse

À l’été 1971, la cohorte entrée à l’automne 1970 poursuit l’activité malgré la saison des vacances grâce à une subvention Perspectives-jeunesse. Deux pièces gratuites sont montées : Superdrogstore et le miroir maléfique (après-midis, public jeunesse) et Mardi la verte (soirées, public plus âgé). [10]

Ouverture à la dramaturgie québécoise : Portés disparus (1972)

Fin 1971, François Cartier (direction du Conservatoire) demande à Marcel Dubé d’écrire une pièce sur mesure pour la cohorte finissante : Portés disparus. Dans un Québec en pleine révolution théâtrale (1968 : Cid maghané, L’Osstidcho, Les Belles-sœurs), ce geste marque une ouverture importante, répondant aussi aux revendications des élèves : « pouvoir employer leurs mots sur scène ». Le texte n’est pas édité; subsistent coupures, photos, un programme conservé, et les souvenirs des participant·es. [10]

Dernier exercice public au National : Alcide 1er (1973)

Le Conservatoire quitte le National à la fin de l’année scolaire 1973 (bail non renouvelé pour les locaux d’enseignement). Les conservatoires de musique et d’art dramatique sont réunis à l’édifice Ernest-Cormier (ancien palais de justice; actuelle Cour d’appel du Québec). Au National, le dernier exercice public est La vie exemplaire d’Alcide 1er, le pharamineux, et de sa descendance proche, pièce d’André Ricard. Des planches-contacts conservées dans les archives de l’institution donnent une vision du déroulement et de la mise en scène, malgré les limites de lecture des détails. [10]

Archives et mémoire : rareté des traces

Les sources accessibles pour cette période sont limitées : le Conservatoire n’a pas encore systématisé l’enregistrement de ses productions. Quelques photographies subsistent; la recherche s’appuie sur BAnQ, certains fonds, les archives internes du Conservatoire et les souvenirs d’ancien·nes élèves. [10]

13. Renaissance (1995), centenaire (2000) & relance (2006)

Le 25 mars 1995, réouverture « grande manière » : Alys Robi inaugure la nouvelle vie d’un National restauré par Michel Astraudo et Gilles Laplante, à l’esthétique respectueuse de l’âme des lieux. [1], [2]

Le centenaire 2000 est célébré plus modestement qu’espéré faute de subvention dédiée, mais reste marqué par un rassemblement d’anciens : « les vieux de la vieille ». [3]

En 2006, la salle est rafraîchie en un temps record par Larivée, Cabot, Champagne et rebaptisée Le National : peinture, bancs, sono, éclairage, loges — tout en préservant l’ambiance d’époque. Depuis, elle accueille une large palette d’artistes (de Robert Charlebois à Vampire Weekend, Caribou, Simple Plan, Half Moon Run, etc.) et l’émission Belle et Bum (depuis 2011). [4], [6]

14. Chronologie rapide

  • 12 août 1900 — Inauguration du Théâtre National Français (Sincennes & Courval; 670 pl.). [1]
  • 4 sept. 1900 — Réouverture sous Georges Gauvreau. [1]
  • mars 1901Paul Cazeneuve prend la direction artistique; programmation hebdomadaire intensive. [10]
  • 1901–1903 — « Vues animées » aux entractes; intégration croissante à la programmation. [10]
  • 1900–1910 — Rythme hebdomadaire; troupe stable (pensions); discipline forte. [10]
  • 1915La création du monde : décors par projections (Daoust). [10]
  • 1918–1923 — Paul Gury : théâtre moral; Le mortel baiser (1920) devient un succès. [10]
  • 1923Maria Chapdelaine (adaptation scénique au National). [10]
  • années 1920 — Virage variétés / burlesque; critique élitiste se raréfie. [10]
  • 1936–1953 — Direction Rose Ouellette (La Poune) : apogée burlesque. [4], [10]
  • dès 1934 — France-Film : burlesque + films français en amont des spectacles. [10]
  • 1953–1960 — Grimaldi, Radio-Cité, puis reprises et baux. [9]
  • 1968–1973 — Le Conservatoire d’art dramatique occupe le National. [10]
  • 1984–1993Cinéma du Village (art & essai gai → érotique). [7], [10]
  • 25 mars 1995 — Réouverture : spectacle d’Alys Robi. [1], [2]
  • 2000 — Centenaire (5@7 historique). [3]
  • 2006 — Rénovation & rebranding : Le National. [4]
  • depuis 2011 — Tournage de Belle et Bum. [6]
  • 24 nov. 2025 — Exposition « Mémoires du Théâtre National » (125 ans) + expo virtuelle. [10]

15. Propriétaires & locataires

Selon L’Annuaire théâtral, la propriété appartient à une famille canadienne-française (1900–1949), lignée foncière retraçable jusqu’en 1843 (Allen Robertson → Peter McMahon → Joseph Brière). En 1949, cession à Théâtre Frontenac Ltée, qui respecte les baux en cours (France-Film, 1934–1949; Ideal Tea Room, 1946–1951; divers locaux 1212–1224). En 1955 : Ciné World Canadian Ltée, puis 1957 : Arcadie Corporation. En 1978, vente à Kuo Hsiung Chu et Lin Cheung Tsui, qui en font un cinéma chinois. [9], [10]

Locataires et directions notables : Julien Daoust, Albert Sincennes, Georges Gauvreau, Paul Cazeneuve, Paul Gury, Olivier Gélinas, Louis-Honoré Bourdon, Joseph Cardinal, Jean-Marie Grimaldi, Yvan Dufresne, Jean Bertrand, etc. [9], [10]

16. Notes & sources

  1. Alan Hustak, « Curtain up on new venue, Century-old theatre comes back to life », The Gazette, 20 mars 1995.
  2. Jean Beaunoyer, « Le Théâtre National renaît », La Presse, 28 février 1995.
  3. Francine Grimaldi, « Modeste 100e anniversaire », La Presse, 4 août 2000.
  4. Émilie Côté, « Le Théâtre National reprend vie », La Presse, 9 février 2006.
  5. « Le O’National ferme ses portes », Montréal-Matin, 12 janvier 1977.
  6. Site officiel du National — section historique (et/ou pages « Belle et Bum »).
  7. André-Constantin Passiour, « Un village en perpétuelle transformation », Fugues, 26 mars 2024.
  8. « Restaurant des Deux Frères », Théâtre National en Français, 6 octobre 1902.
  9. Denis Carrier, « Les administrateurs du Théâtre National », L’Annuaire Théâtral, automne 1988 – printemps 1989.
  10. Ève-Catherine Champoux, Mémoires du Théâtre National (exposition virtuelle / commémoration des 125 ans du Théâtre National), pages thématiques « Le premier âge d’or », « Le cinéma », « Le second âge d’or : le burlesque », « Le conservatoire (1968–1973) » et « À propos », 2025 (site officiel). Source : https://theatrenational125ans.ca/s/expo/page/a-propos
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Collection: Alexandre St-Jean

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Source: Greenland

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Collection: Waggy Dew

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Collection: Waggy Dew

ISIS PELICAN TOMBS
ISIS PELICAN TOMBS

Collection: Stéphane Depelteau

SUBB PROPAGANDHI STRIKE ANYWHERE GREEN DAY THE BRAVERY CKY FAKE PROBLEMS SOCIAL DISTORTION CIVET THE JOHNSTONES THE REAL DEAL
SUBB PROPAGANDHI STRIKE ANYWHERE GREEN DAY THE BRAVERY CKY FAKE PROBLEMS SOCIAL DISTORTION CIVET THE JOHNSTONES THE REAL DEAL

Collection: Alexandre St-Jean

ATTICUS METAL TOUR
ATTICUS METAL TOUR

Source: Marc Beauchamp

Lieu: National

2008
BLACK DAHLIA MURDER SOILENT GREEN MISERY INDEX GWAR SOILWORK KREATOR EXODUS
BLACK DAHLIA MURDER SOILENT GREEN MISERY INDEX GWAR SOILWORK KREATOR EXODUS

Collection: Alexandre St-Jean

COEUR DE PIRATE
COEUR DE PIRATE

Source: Laurent Boutin

Lieu: National

2007
DILEMME FRED BELLEY
DILEMME FRED BELLEY

Collection: Alexandre St-Jean

ISIS JESU ZOZOBRA
ISIS JESU ZOZOBRA

Source: Greenland

ISIS JESU ZOZOBRA
ISIS JESU ZOZOBRA

Collection: Stéphane Depelteau

2006
LES WAMPAS LE NOMBRE
LES WAMPAS LE NOMBRE

Source: Laurent Boutin

LES GEORGES LENINGRAD
LES GEORGES LENINGRAD

Source: Laurent Boutin

Lieu: National

LES BREASTFEEDERS
LES BREASTFEEDERS

Source: Laurent Boutin

Lieu: National

IRVING FIELDS
IRVING FIELDS

Source: Laurent Boutin

Lieu: National

GORILLA BISCUITS COMEBACK KID MURPHY’S LAW
GORILLA BISCUITS COMEBACK KID MURPHY’S LAW

Source: Serge Beaudoin

ISIS MARE NADJA
ISIS MARE NADJA

Collection: Stéphane Depelteau

2001
LES ABDIGRADATIONNISTES
LES ABDIGRADATIONNISTES

Source: Matt Komart

1976
JAMES MCDONALD CAPITAINE NO GERBER ZELLER PAGLIARO TOUBADOU LEWIS FUREY THE STRAWBS
JAMES MCDONALD CAPITAINE NO GERBER ZELLER PAGLIARO TOUBADOU LEWIS FUREY THE STRAWBS

Source: La presse, 4 décembre 1976, E. Arts et lettres, BAnQ

Lieu: O’National

OUVERTURE O’NATIONAL : PAUL & PAUL ET LES MIMES ÉLECTRIQUES
OUVERTURE O’NATIONAL : PAUL & PAUL ET LES MIMES ÉLECTRIQUES

Source: Mainmise, 1976, décembre, BAnQ

Lieu: O’National

1961
BILL HALEY AND HIS COMETS
BILL HALEY AND HIS COMETS

Source: Montréal-Matin, 21 août 1961, BAnQ

FERNAND GIGNAC CLAUDE BLANCHARD
FERNAND GIGNAC CLAUDE BLANCHARD

Source: Montréal-Matin, 24 avril 1961, BAnQ

1959
TI-GUS ET TI-MOUSSE
TI-GUS ET TI-MOUSSE

Source: Montréal-Matin, 19 janvier 1959, BAnQ

1946
LA POUNE
LA POUNE

Source: La Presse, 7 septembre 1946, BAnQ

1944
LA POUNE
LA POUNE

Source: La Presse, 20 mai 1944, BAnQ

1915
FAUST : THÉÂTRE NATIONAL
FAUST : THÉÂTRE NATIONAL

Inauguré en 1900, le Théâtre National Français a été un haut lieu du théâtre francophone à Montréal, accueillant notamment des productions originales sous la direction de Georges Gauvreau. Après plusieurs décennies de succès, notamment sous la direction de La Poune (Rose Ouellette) de 1936 à 1953, le théâtre a souffert de la montée de la télévision et a connu divers usages, allant du cinéma chinois au cinéma porno gay. Rénové en 1995, il a retrouvé sa vocation de salle de spectacles avant d’être rebaptisé Le National en 2006, conservant son ambiance historique après une restauration. Depuis, il accueille une variété d’événements culturels et sert de plateau à l’émission Belle et Bum de Télé-Québec depuis 2011.

 

Image: Le Canada, 8 août 1915, BAnQ

1912
PIERRE ET THÉRÈSE : THÉÂTRE NATIONAL FRANÇAIS
PIERRE ET THÉRÈSE : THÉÂTRE NATIONAL FRANÇAIS

Inauguré en 1900, le Théâtre National Français a été un haut lieu du théâtre francophone à Montréal, accueillant notamment des productions originales sous la direction de Georges Gauvreau. Après plusieurs décennies de succès, notamment sous la direction de La Poune (Rose Ouellette) de 1936 à 1953, le théâtre a souffert de la montée de la télévision et a connu divers usages, allant du cinéma chinois au cinéma porno gay. Rénové en 1995, il a retrouvé sa vocation de salle de spectacles avant d’être rebaptisé Le National en 2006, conservant son ambiance historique après une restauration. Depuis, il accueille une variété d’événements culturels et sert de plateau à l’émission Belle et Bum de Télé-Québec depuis 2011.

 

Image: Montréal Musical, 5 décembre 1912

 

Théâtre National (Montréal)

Also known as the Théâtre National Français, and later Le National, this theatre inaugurated in 1900 on Sainte-Catherine Street East has been a pillar of French-language theatre, vaudeville, and burlesque in Montreal — from Julien Daoust and Paul Cazeneuve to La Poune (Rose Ouellette), and on to the stage revival of the 1990s and Belle et Bum.

1. Overview

Designed by Albert Sincennes and Elzéar Courval for an emerging Francophone company, the Théâtre National Français opened on August 12, 1900 at 1440 Sainte-Catherine Street East (today 1220). Built by impresario Julien Daoust, it was taken over a few weeks later by Georges Gauvreau, who officially reopened it on September 4, 1900. [1]

Context (125 years). A sound exhibition and a virtual exhibition (“Mémoires du Théâtre National”) were developed under the curatorship and writing of Ève-Catherine Champoux, with storytelling focused, among other topics, on the founding (Daoust), early spectacular staging innovations, the arrival of cinema, the burlesque era, and the Conservatoire’s presence. [10]

2. Origins (1900) & early years

In the wake of the Monument-National (1893), Le National became a creation stage for original French-Canadian works. An electric bell system connected the auditorium to the neighboring Des Deux Frères restaurant, calling patrons back at the end of intermissions. [1], [6], [8], [10]

Faust, launch costs, and a rapid transfer

The expenses tied to construction and to mounting the first production, Faust, left Julien Daoust without the resources needed to sustain operations. After only two weeks of activity, he transferred the enterprise to Georges Gauvreau, a businessman and restaurateur, who stabilized the theatre’s management and finances. [10]

3. First golden age: Gauvreau & Cazeneuve (1901–1910s)

Paul Cazeneuve: a “total” artistic director

As early as March 1901, Gauvreau brought in Paul Cazeneuve, an American of French origin, as artistic director. The scope of his role was enormous: set the weekly programming, design staging and scenic effects, hire performers, cast roles — while also frequently keeping leading parts for himself. [10]

A mission upheld: a stage for French-Canadian artists

Gauvreau and Cazeneuve maintained the essence of Daoust’s project: to provide a stage for French-Canadian artists, both performers and playwrights. Cazeneuve put local actors under contract and quickly made room for the creation of new dramatic texts by local authors. The Théâtre National thus became a cornerstone in the rise of Quebec theatre. [10]

4. Julien Daoust: a pioneer of Quebec theatre

Condensed biography

Julien Daoust was born in 1866 in Saint-Polycarpe (Montérégie). He began in theatre as a teenager alongside Blanche de la Sablonnière (the “Canadian Sarah Bernhardt”), then left Quebec in 1890 for a career in New York, performing in French and English for roughly eight years. Back in Montreal, noting how little space French-Canadian artists held on professional stages (with leading roles often awarded to performers from France), he built the Théâtre National to showcase local talent. [10]

A complete theatre-maker (actor, playwright, director)

Daoust was an acclaimed actor, as well as a prolific writer and an audacious director. He worked across genres (melodrama, one-act comedy, patriotic drama, current-affairs revue), with religious dramas among his biggest successes. He innovated in dramaturgy, scenography, and staging, and organized tours for Francophone communities in the United States. [10]

Noted innovations (1898, 1907…)

Milestones often cited include a North American staging of Cyrano de Bergerac (Rostand) in 1898, early-20th-century experiments with projected scenery, and the early use of popular speech (now associated with “joual”) decades before its breakthrough on stage. Even if his name is sometimes eclipsed in popular narratives, his role in “clearing the path” is essential to understanding Quebec theatre’s evolution. [10]

5. Audience, troupe, and pace: “pensions” & discipline

A working-class neighborhood, affordable tickets

The Théâtre National stood in the heart of a French-speaking working-class district (workers and families). To secure attendance, Gauvreau and Cazeneuve maintained an affordable ticket policy: entertainment, but also a form of artistic education for people with limited access to luxury. At times, however, the audience also included prominent figures (senators, consuls, mayors and former mayors, professors, and other notables) spotted in the boxes on opening nights or for highly anticipated shows. [10]

The “pensions” system: a stable troupe

To sustain a new show every week, management adopted the pensions system: contracting a little more than a dozen performers for an entire season, forming a stable and balanced troupe. Artists were hired by “emploi” (what we would call casting today) — first comic lead, ingénue, villain, first dramatic lead, supporting roles, etc. — which simplified casting, while also limiting character work due to the tight schedule. [10]

A pace unthinkable today

Performances ran daily (often twice a day) while the troupe simultaneously learned and rehearsed the next show. A testimony relayed by Joseph-Philéas Filion (via Jean Béraud) describes a strict weekly routine: morning rehearsals, night rehearsals, a Sunday general rehearsal, and time set aside for costumes and scenery — with the new show “always” opening on Monday night. [10]

6. Louis Guyon: patriotic dramaturgy (1902–1903)

Louis Guyon (1853–1933), born into a Franco-American working-class family, moved to Montreal as a child and pursued technical training (as a machinist). Active in union movements, he also stood out as a factory inspector. In parallel, he wrote for Montreal’s amateur theatre circles, before turning to patriotic plays inspired by French-Canadian identity. [10]

Denis le Patriote (1902)

In the spirit of Daoust’s nationalist mission, carried forward by Gauvreau and Cazeneuve, the National staged Denis le Patriote in the fall of 1902. Two days before opening, La Presse ran a lengthy article introducing the author and his work. Reviews following the premiere (September 15) suggest a favorable reception — while also mentioning, as was common at the time, variety attractions (for instance a troupe of New York acrobats) likely presented during intermission. [10]

Jos Montferrand (1903) and publication (1923)

The following year, Guyon presented a play centered on Jos Montferrand, already elevated to national-legend status. Ads and reviews convey palpable enthusiasm. A sign of its reach: the play was published in 1923, with information and photographs tied to its creation. [10]

7. Paul Gury (Loïc Le Gouriadec): moral theatre & major hits (1918–1923)

“Hygienist” and moral theatre after the war

Paul Gury (pen name of Loïc Le Gouriadec) became artistic director of the Théâtre National in 1918. In the post–First World War context, he wrote a trio of moralizing plays meant to raise awareness about “new” social ills seen as threatening public health and social peace: Les dopés (1919, drugs), Les esclaves blanches (1921, prostitution), and above all Le mortel baiser (syphilis), which became his greatest success. [10]

Le mortel baiser: a stage phenomenon (1920–1923)

First presented during Holy Week in 1920, Le mortel baiser stayed on the National’s bill for three consecutive weeks, then was immediately revived at the Théâtre canadien-français for at least five more weeks. Frequently restaged across Montreal, the show even toured Europe in 1923. [10]

8. Maria Chapdelaine (1923): adaptation & archival traces

Following the success of Louis Hémon’s novel, Paul Gury (Loïc Le Gouriadec) wrote a stage adaptation of Maria Chapdelaine, premiered at the Théâtre National in February 1923. Contemporary press notices reflect excitement and, especially, the pleasure of seeing French-Canadian culture honored on stage. [10]

A typescript of the adaptation is held today in the Paul-Gury fonds at Bibliothèque et Archives nationales du Québec (P841, S3, D1), with a handwritten dedication dated 1940. [10]

9. Cinema at the National: moving pictures, intermissions & survival

A theatre born at cinema’s dawn

The Théâtre National opened five years after the Lumière brothers’ earliest film screenings in France. In Montreal, as early as 1897, Parc Sohmer offered outdoor projections supervised by electrician Léo-Ernest Ouimet. [10]

Gauvreau, Ouimet, and the integration of “moving pictures” (from 1901)

As owner of the neighboring Aux deux frères restaurant, Georges Gauvreau quickly saw an opportunity: after acquiring the theatre, he began adding “moving picture views” during intermissions from 1901. Ouimet — credited with designing a particularly sophisticated electrical system for the venue — once again ran the projector. He remained employed by Gauvreau until opening his own cinema in 1906: the Ouimetoscope, very near the National. [10]

Early screenings: format, lecturer, orchestra

Gauvreau claimed the National was among the first Francophone theatres to present moving pictures as early as 1901: special intermission attractions mixing short films, historical lectures, and illustrated songs. Because films were silent, screenings could be accompanied by an orchestra and by a bonimenteur (a lecturer who explained the action and read — sometimes translating — titles and intertitles). By 1903, moving pictures became more regular within the weekly offering, while still tied to intermissions. [10]

A survival hypothesis: the projector as lifeline

One can argue that moving pictures — and later full cinema programming — helped keep the hall active during periods when staging theatre was no longer profitable. In other words: in certain downturns, the National’s endurance may owe a great deal to its screen and projectors. [10]

La création du monde (1915): projected scenery

In the fall of 1915, Julien Daoust briefly returned as artistic director and created a biblical work, La création du monde. Press clippings emphasize the “electrical effects” and the unusual scenery: rather than painted backdrops, Daoust used a projection device (lantern / apparatus brought from New York) placed upstage behind a curtain, producing sets made entirely of projections. The show’s success is suggested by a run of about two consecutive weeks. [10]

Sir Wilfrid Laurier’s funeral (1919): Ouimet’s film and rapid screening

The funeral of Sir Wilfrid Laurier took place in Ottawa on February 22, 1919. Ouimet filmed the ceremony, distributed by Pathé and screened in Montreal within a very short window. The National’s management touted an exclusivity “east of Saint-Denis,” but period newspapers indicate screenings elsewhere as well (Maisonneuve, Saint-Denis, Loew’s, Regent, etc.). The National does appear to have distinguished itself with a promotional initiative (an 18 × 14 inch photogravure). [10]

France-Film (from 1934): burlesque + French films

From 1934, under France-Film (headed by Joseph-Alexandre DeSève), programming paired burlesque and film. Before each burlesque show, two French films (still called “views”) were presented, with weekly changes reflected in contemporary advertising. [10]

From Chinese cinema to Cinéma du Village (1980s–1993)

In the early 1980s, a family of Chinese origin bought the National and converted it into a cinema dedicated to Chinese-language films. Quebec media coverage then waned and program advertising largely disappeared from Francophone papers; one trace mentions the screening of The Coldest Winter in Peking (a Taiwanese anti-communist film, banned at the time in China and Hong Kong). In 1984, the venue became the Cinéma du Village, initially envisioned as gay art-house / repertory cinema, before shifting toward gay erotic films, seen as more profitable; the enterprise lasted about ten years. [10]

10. Second golden age: burlesque & La Poune (1920s–1953)

From weekly drama to burlesque

From the 1920s on, artistic leadership became less stable and the hall shifted toward variety forms: sketches, short plays, songs, dance, and situation comedy — a blend associated with burlesque. While beloved by audiences (especially in the Faubourg à m’lasse), the genre was often dismissed by elite critics, and critical coverage dwindled. Reconstructing this history requires cross-reading paid ads, archival fonds, and specialized scholarship. [10]

La Poune arrives (1936): a contract that became a reign

Before La Poune, the National’s burlesque scene featured, among others, Joseph and Manda Parent, Pic-Pic and Tizoune, and Olivier Guimond (Sr.). But it is Rose Ouellette, known as La Poune, who defined the venue’s legend: arriving in summer 1936 on a 10-week contract, she ultimately stayed 17 years. Sources note that at the time, her arrival made little noise in the press — “just another contracted troupe” — until history proved otherwise. [4], [10]

Show “conduct”: a stable running order, long seasons

For 17 years (often summarized as 42 weeks out of 52), La Poune and her troupe delivered evenings with a recurring structure: full-troupe opening, a one-act drama, short sketches (“bits”), attractions (songs, dance, sleight of hand, acrobatics), and a final full-length comedy. A handwritten notebook in the Gilles-Latulippe fonds (BAnQ), associated with the 1945 season, helps document these running orders; although it does not always name the Théâtre National explicitly, cross-checking (dates, performers) supports the link, and press clippings can confirm details. [10]

Galas, revues… and the xylophone

Gala nights and revues punctuated the routine: the end of the war, calendar holidays, the turn of the year. La Poune sometimes played a xylophone. According to biographical accounts (supported by images), she bought the instrument from a visiting musician, wore it out through constant use, and replaced it — with one of these xylophones now held in the collections of the Musée de la civilisation (Québec City). [10]

Alys Robi at the National: apprenticeship and loyalty

Alys Robi met La Poune in Quebec City in summer 1936, when she was only 13. Soon after, she went to Montreal and asked to join the troupe; La Poune gave her a first chance and housed her. The singer later claimed she remained about three years at the National, even if her name did not always appear in weekly ads. She continued visiting the National team on special evenings (for example, on her return from England in 1945, in her own accounts). [10]

Burlesque as musical theatre

Songs played a central role: in some testimonies, Quebec burlesque is described first and foremost as musical theatre. Archival photographs show sung numbers — sometimes at a microphone — embedded within sketches, suggesting conventions that were normal at the time (a break in the action, a featured duet, etc.). [10]

Backstage atmosphere: memory sometimes carried by literature

Certain literary depictions (not strictly historical sources) helped transmit the feel of 1940s backstage life. They are not evidence in a research sense, but when paired with photos and testimonies, they can help convey the venue’s effervescence. (For example, evocations of noisy backstage corridors crowded with people coming to greet performers.) [10]

11. After 1953: TV, cabarets & transformations

In 1953, Ouellette left a hall increasingly challenged by television and cabarets. Impresario Jean-Marie Grimaldi took over; in parallel, he bought and converted the Gayety (formerly Lili St-Cyr’s venue) into Théâtre Radio-Cité with Michael Costom, without slowing the rise of the small screen. He briefly attempted to relaunch the National (April 1958) before other operators took the lease (1960: Yvan Dufresne & Jean Bertrand). [9]

A series of metamorphoses followed: nickelodeon, vaudeville, Chinese cinema, classroom space, the ill-fated O’National (bankrupt after a month), then the Cinéma du Village, initially oriented toward gay art-house before shifting to erotic programming (1984–1993). [1], [4], [5], [6], [7], [10]

12. The Conservatoire (1968–1973): a school in the “old National”

A nomadic Conservatoire, then the National as refuge

The Conservatoire d’art dramatique de Montréal was long nomadic (Palais du commerce, above Valiquette, the upper floors of Monument-National, the basement of the Saint-Sulpice Library…). Under Guy Beaulne, national director of the conservatoires, the institution moved into the Théâtre National. Across Sainte-Catherine Street, a former factory was adapted to house administrative offices and teaching studios. [10]

A worn theatre… but a formative home

By the late 1960s, the National was described as a building that had “seen snow.” Some accounts even evoke snow occasionally falling onto the stage. Despite dust, lack of hot water, and overall condition, cohorts experienced three rigorous and decisive years of professional training, turning an imperfect place into a beloved home of learning. [10]

Summer theatre (1971): free shows and Perspectives-Jeunesse

In 1971, the cohort that entered in fall 1970 devised a plan to keep working at the Théâtre National through the summer, normally reserved for holidays. A Perspectives-jeunesse grant made it possible to mount and present two free public productions: Superdrogstore et le miroir maléfique (afternoons, for children) and Mardi la verte (evenings, for older audiences). [10]

Opening to Quebec dramaturgy: Portés disparus (1972)

At the end of 1971, François Cartier, director of the Conservatoire, asked playwright Marcel Dubé to write a piece tailored to the graduating cohort: Portés disparus. In a Quebec theatre scene undergoing revolution (1968: Cid maghané, L’Osstidcho, Les Belles-sœurs), this marked an important shift, responding to student demands to “use their own words” on stage. The text was never published; only limited traces remain — clippings, photos, a program kept by Christine Raymond, and participant memories. [10]

Last public exercise at the National: Alcide 1er (1973)

The Conservatoire ultimately left the Théâtre National at the end of the 1973 school year when the landlord refused to renew the lease for teaching spaces. The music and drama conservatoires were then unified in the Ernest-Cormier building (former courthouse; now the Quebec Court of Appeal). At the National, the last public exercise was La vie exemplaire d’Alcide 1er, le pharamineux, et de sa descendance proche, a play by Quebec author André Ricard. Contact sheets preserved in the institution’s archives offer a partial view of the show’s sequence and staging, despite their limited readability. [10]

Archives and memory: scarce traces

Accessible sources for this period remain limited: the Conservatoire had not yet systematized recording of productions. A handful of photos survive; research draws on BAnQ digital archives, selected fonds, internal Conservatoire archives, and former students’ recollections. [10]

13. Revival (1995), centennial (2000) & relaunch (2006)

On March 25, 1995, the theatre reopened “in grand style”: Alys Robi inaugurated the new life of a restored National, renovated by Michel Astraudo and Gilles Laplante, with an aesthetic respectful of the venue’s spirit. [1], [2]

The 2000 centennial was celebrated more modestly than hoped due to the lack of a dedicated subsidy, but it was still marked by a gathering of “old hands.” [3]

In 2006, the venue was refreshed in record time by Larivée, Cabot, Champagne and renamed Le National: paint, benches, sound system, lighting, dressing rooms — while preserving an old-time atmosphere. Since then it has hosted a wide range of artists (from Robert Charlebois to Vampire Weekend, Caribou, Simple Plan, Half Moon Run, etc.) and the TV show Belle et Bum (since 2011). [4], [6]

14. Quick timeline

  • Aug. 12, 1900 — Inauguration of the Théâtre National Français (Sincennes & Courval; 670 seats). [1]
  • Sept. 4, 1900 — Official reopening under Georges Gauvreau. [1]
  • Mar. 1901Paul Cazeneuve becomes artistic director; intensive weekly programming. [10]
  • 1901–1903 — “Moving pictures” during intermissions; growing integration into programming. [10]
  • 1900–1910 — Weekly pace; stable troupe (“pensions”); strict discipline. [10]
  • 1915La création du monde: projected scenery (Daoust). [10]
  • 1918–1923 — Paul Gury: moral theatre; Le mortel baiser (1920) becomes a hit. [10]
  • 1923Maria Chapdelaine (stage adaptation at the National). [10]
  • 1920s — Shift to variety / burlesque; elite critical coverage declines. [10]
  • 1936–1953Rose Ouellette (La Poune) era: burlesque peak. [4], [10]
  • from 1934 — France-Film: burlesque + French films before shows. [10]
  • 1953–1960 — Grimaldi, Radio-Cité, then new leases/tenants. [9]
  • 1968–1973 — The Conservatoire d’art dramatique occupies the National. [10]
  • 1984–1993Cinéma du Village (gay art-house → erotic). [7], [10]
  • Mar. 25, 1995 — Reopening: Alys Robi show. [1], [2]
  • 2000 — Centennial (historic 5@7). [3]
  • 2006 — Renovation & rebrand: Le National. [4]
  • since 2011Belle et Bum recorded at the venue. [6]
  • Nov. 24, 2025 — “Mémoires du Théâtre National” exhibition (125th) + virtual exhibition. [10]

15. Owners & tenants

According to L’Annuaire théâtral, the property belonged to a French-Canadian family (1900–1949), with a real-estate lineage traceable back to 1843 (Allen Robertson → Peter McMahon → Joseph Brière). In 1949, it was transferred to Théâtre Frontenac Ltée, which honored existing leases (France-Film, 1934–1949; Ideal Tea Room, 1946–1951; various storefronts 1212–1224). In 1955: Ciné World Canadian Ltée, then 1957: Arcadie Corporation. In 1978, the building was sold to Kuo Hsiung Chu and Lin Cheung Tsui, who turned it into a Chinese cinema. [9], [10]

Notable tenants and leadership: Julien Daoust, Albert Sincennes, Georges Gauvreau, Paul Cazeneuve, Paul Gury, Olivier Gélinas, Louis-Honoré Bourdon, Joseph Cardinal, Jean-Marie Grimaldi, Yvan Dufresne, Jean Bertrand, etc. [9], [10]

16. Notes & sources

  1. Alan Hustak, “Curtain up on new venue, Century-old theatre comes back to life”, The Gazette, March 20, 1995.
  2. Jean Beaunoyer, “Le Théâtre National renaît”, La Presse, February 28, 1995.
  3. Francine Grimaldi, “Modeste 100e anniversaire”, La Presse, August 4, 2000.
  4. Émilie Côté, “Le Théâtre National reprend vie”, La Presse, February 9, 2006.
  5. “Le O’National ferme ses portes”, Montréal-Matin, January 12, 1977.
  6. Le National official website — history section (and/or “Belle et Bum” pages).
  7. André-Constantin Passiour, “Un village en perpétuelle transformation”, Fugues, March 26, 2024.
  8. “Restaurant des Deux Frères”, Théâtre National en Français, October 6, 1902.
  9. Denis Carrier, “Les administrateurs du Théâtre National”, L’Annuaire Théâtral, Fall 1988 – Spring 1989.
  10. Ève-Catherine Champoux, Mémoires du Théâtre National (virtual exhibition / 125th commemoration of the Théâtre National), thematic pages “Le premier âge d’or”, “Le cinéma”, “Le second âge d’or : le burlesque”, “Le conservatoire (1968–1973)” and “À propos”, 2025 (official site). Source: https://theatrenational125ans.ca/s/expo/page/a-propos

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