L’Eldorado, ouvert de 1899 à 1901, fut le premier café-concert français de style parisien à Montréal, situé au 222, 224, 226 rue Cadieux, aujourd’hui la rue De Bullion. Avec une capacité de 500 places, il proposait une variété de spectacles, tels que des farces, des sketches et des chansons comiques, attirant rapidement un public fidèle et diversifié. Malheureusement, l’Eldorado ferma ses portes après l’abolition des café-concerts en mai 1901 et fut ensuite remplacé par le Théâtre de l’Opéra Comique sur le même site.
L’Aréna de Montréal (en anglais Montreal Arena) connue également sous le nom d’Aréna de Westmount (Westmount Arena), ouverte en 1898, a hébergé les Wanderers de Montréal et les Canadiens de Montréal à partir de 1911. Les Canadiens y ont remporté la Coupe Stanley en 1916. L’aréna a été détruite par un incendie en 1918, entraînant la disparition des Wanderers, tandis que les Canadiens ont continué leurs activités dans l’Aréna Jubilée. L’aréna a également accueilli de nombreux spectacles musicaux.
Antoine Godeau et Léon Petitjean fondent le Théâtre des Variétés (à ne pas confondre avec le TDV de Gilles Latulippe) en novembre 1898, l’une des premières troupes entièrement professionnelles du Canada français, avec l’ambition de créer un théâtre « français » à Montréal. Initialement installé dans la Salle Sainte-Catherine, rue Sainte-Catherine, le théâtre se distingue par la qualité de ses représentations, ses décors et ses aménagements raffinés. Malgré un succès certain, la troupe déménage rue Saint-Maurice en 1900 avant de fermer en 1901, suite au départ de plusieurs comédiens pour le Théâtre National; l’édifice sera reconverti en église en 1903.
Her Majesty’s Theatre, situé au 1425 rue Guy à Montréal, a ouvert ses portes le 7 novembre 1898 et a fonctionné jusqu’à sa démolition en 1963, devenant un important lieu de concerts, opéras et ballets durant près de 65 ans. Avec son architecture inspirée de la Renaissance italienne et du style rococo, le théâtre possédait une façade en brique et un élégant portique, offrant un hall principal richement décoré et des espaces pour les spectateurs. Il a accueilli de nombreux artistes célèbres tels que Louis Armstrong, Edith Piaf et Joan Baez, et est aujourd’hui remplacé par le Pavillon EV de l’Université Concordia.
Le Théâtre de la Renaissance, établi d’abord rue Saint-Maurice puis rue Sainte-Catherine en 1900, était étroitement lié au Théâtre des Variétés, les deux troupes partageant artistes et espaces. Dirigée initialement par Louis Labelle, la troupe a vu l’arrivée de Léon Petitjean et Antoine Godeau avant de connaître des tensions internes, notamment avec l’acteur Julien Daoust, qui quitte pour fonder le Théâtre National en 1900. Le Théâtre de la Renaissance cesse ses activités en 1901, et l’espace est repris par le Théâtre de la Gaieté Française jusqu’en 1905.
À sa création en 1900, le Palais-Royal était un café-concert situé sur le boulevard Saint-Laurent. Après l’interdiction des cafés-concerts en 1901, il devient un théâtre de 600 places rue De la Gauchetière, où il rencontre un franc succès avec des spectacles d’opérettes et de comédies. Malgré une vive concurrence et une fusion avec la troupe de l’Opéra-Comique, l’établissement cesse ses activités en 1905, mais son esprit survit brièvement sous la direction de Jean Carême au Théâtre Bijou.
Le Klondyke Music Hall était situé au 1456 rue Sainte-Catherine Est à Montréal, à l’angle de la rue Montcalm, et était dirigé par Louis Poiré. En juillet 1900, il a présenté un programme attrayant avec dix-huit numéros de vaudeville et la comédie « Le Divorce de Duchaudfroid », attirant des milliers de spectateurs avec un droit d’entrée de seulement 0,05 $. Cinq mois plus tard, le théâtre a été transformé en Théâtre Delville par les frères Charles et Fleury Delville, qui ont élargi la programmation pour inclure des opérettes et des comédies, avant que l’ancien Théâtre Delville ne devienne le Ouimetoscope en 1906, marquant l’ouverture du premier véritable cinéma au Canada.
Le Théâtre National Français a été inauguré le 12 août 1900, conçu par les architectes Albert Sincennes et Elzéar Courval, et était destiné à accueillir une des premières compagnies de théâtre francophone de Montréal. Malgré les défis financiers rencontrés par l’imprésario Julien Daoust, le théâtre a rapidement rouvert sous la direction de Georges Gauvreau, qui a programmé plus de 300 pièces entre 1900 et 1910, mettant en avant des œuvres canadiennes-françaises. Après plusieurs transformations au fil des décennies, le National a retrouvé sa vocation de salle de spectacles en 1995, et depuis, il a accueilli de nombreux artistes et événements, célébrant ainsi son héritage culturel.
À la fin de l’année 1900, les frères Charles et Fleury Delville, duettistes français populaires, acquièrent le Klondyke Music Hall et le transforment en théâtre, où ils présentent opérettes, drames, comédies et vaudeville à partir du 31 décembre. Leur première production, « Montréal à la cloche », écrite par Charles Delville et lancée le 4 février 1901, propose une revue locale de deux heures qui résume l’actualité de 1900, tout en évitant les imitations caricaturales pour ne pas froisser le public. Considéré comme le père de la revue locale, Charles Delville ouvre la voie au théâtre burlesque des décennies suivantes.
Le Théâtre de la Gaieté Française, auparavant le Théâtre de la Renaissance, s’est spécialisé dans l’opéra comique et l’opéra bouffe, attirant une clientèle aisée vers l’Est de Montréal. Dirigé par H. Gariépy et soutenu par des commerçants locaux, le théâtre situé au 1054 rue Sainte-Catherine a vu plusieurs personnalités, dont Louis Labelle et Otto Zimmerman, contribuer à son succès. Georges Gauvreau, du Théâtre National, a pris les commandes en 1902, et le théâtre a cessé ses activités après 1905.
Le Théâtre des Nouveautés, administré par la Société anonyme des théâtres de Montréal et propriété de Gonzalve Desaulniers, Zénon Fontaine et Rodolphe Demers, ouvrit le 3 février 1902 avec les comédiens Kelm et Darcy comme figures clés de la direction. En 1906, il passa sous la direction de la Compagnie des Théâtres de Montréal, qui acquit les actifs de la Compagnie d’Opéra comique de Montréal et abolit le système d’abonnement tout en supprimant l’orchestre pendant les entr’actes pour favoriser les discussions entre le public. Après six saisons, le théâtre ferma en 1908, probablement en raison de problèmes de gestion, mais une organisation du même nom continua d’y opérer comme cinéma entre 1909 et 1916, et le Théâtre National adopta brièvement ce nom entre 1922 et 1923.
Le 1er janvier 1906, Léo-Ernest Ouimet inaugura le Ouimetoscope à l’angle des rues Sainte-Catherine et Montcalm à Montréal, la première salle au Canada dédiée exclusivement au cinéma. Les projections avaient lieu à la Salle Poiré. En 1907, sa capacité fut augmentée de 500 à 1200 places, et un système de climatisation fut ajouté. Après avoir vendu le Ouimetoscope en 1922, il ferma en 1924, et Ouimet passa plusieurs années à Hollywood avant de revenir à Montréal en 1933, où il travailla pour la Commission des liqueurs jusqu’à sa mort le 2 mars 1972.
En 1905, l’immeuble du Palais-Royal est acquis par Humphrey, Bradford et Barton, puis vendu en 1906 à Ferdinand Tremblay qui y fonde le théâtre Bijou Français sous la direction d’Émile Bélanger. Le théâtre, rénové et inauguré en novembre 1906 avec une nouvelle troupe de vaudeville français, se distingue par sa devise « Du rire, toujours du rire ». Malgré son succès initial, le Bijou ferme en 1907 et, en 1908, il est transformé en synagogue, comme le montre une photographie prise à l’angle de De la Gauchetière et Saint-Dominique.
Le parc Dominion, ouvert en 1906 à Longue-Pointe, Montréal, était un grand parc d’attractions souvent comparé à Coney Island. Propriété de la Suburban Tramway & Power, il comptait une centaine d’attractions, dont des montagnes russes, une grande roue et le populaire manège « Shoot the Chute ». Fermé en 1937, ce parc offrait aussi des spectacles de cirque, attirant des foules grâce à ses manèges palpitants et ses pavillons thématiques.
Le Théâtre Bennett, inauguré en 1907 et rebaptisé Orpheum en 1910, était un auditorium de 1 100 places à Montréal, accueillant principalement des spectacles de vaudeville américain et des récitals à partir de 1920. De nombreux artistes renommés, comme Clara Butt, Percy Grainger et l’Orchestre de Montréal, s’y sont produits jusqu’à la fin des années 1920. Passé sous la gestion de Consolidated Theatres en 1930, il a servi de cinéma puis de salle de théâtre avant d’être démoli en 1965 pour laisser place à un immeuble de bureaux.
Inauguré le 24 février 1908 à l’angle nord-est des rues Sainte-Catherine et Saint-Urbain, le Théâtre Casino offrait des projections de films, des spectacles de vaudeville, ainsi que des concours d’amateurs présentés les mardis et vendredis. Situé près du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine, il était réputé pour son élégance et son offre variée, incluant des pièces bouffes et des variétés américaines, sous la gestion de J.-Ovide Denis et Bennett. En 1916, sous la direction de J.O. Dubois, le théâtre a également servi à des projections de films de propagande militaire pendant la Première Guerre mondiale, accompagnées de fanfares pour encourager le recrutement. Le Théâtre Casino a aussi été le premier théâtre à ouvrir les dimanches, à partir du 15 octobre 1916.
Ouvert en 1908 sous le nom de Théâtre Princess, il a été renommé Le Parisien en 1963 et a subi des rénovations, fermant son balcon supérieur. En 1975, après d’autres travaux, il a rouvert avec cinq écrans, puis a été divisé en sept écrans en 1989. Après un incendie en 2002 et des dommages importants, le cinéma a continué à diffuser des films en français avant de fermer définitivement le 12 avril 2007. C’est au Théâtre Princess à Montréal, où Harry Houdini a subi un coup mortel en coulisse en 1926. Houdini est mort neuf jours après le coup, d’une appendicite, s’éteignant le 31 octobre 1926, à l’âge de 52 ans.
Le Gaiety Theatre, situé au 539 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, dans la même artère que le Gayety mais plus à l’ouest, a ouvert en 1909 comme salle de cinéma, typique de l’architecture Art Déco du début du 20e siècle. En 1917, il fut rénové par l’architecte Joseph Raoul Gariepy et renommé Holman Theatre, puis rebaptisé System Theatre en 1922. À la fin des années 1970, il est devenu un cinéma pour adultes sous le nom de Ciné 539 avant d’être transformé en magasin.
Le Théâtre Orpheum, situé au 525 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, était une salle de 1 100 places inaugurée le 18 août 1907 sous le nom de Théâtre Bennett, avant de devenir l’Orpheum en 1910. D’abord dédié aux spectacles de vaudeville américain, il a commencé à accueillir dès 1920 des récitals et des pièces françaises grâce à son acoustique exceptionnelle. Après avoir été converti en cinéma en 1930, puis loué au Théâtre du Nouveau Monde en 1957, il a hébergé des productions notables comme L’Opéra de quat’sous avec Monique Leyrac en 1961, avant d’être démoli pour laisser place à un immeuble de bureaux dans les années 1960.













