Le Théâtre Moulin Rouge, ouvert en 1910 au coin des rues Amherst et Sainte-Catherine à Montréal, était une salle de divertissement avec 350 sièges qui proposait des vues animées, des spectacles de vaudeville, et de la musique dirigée par Jean Goulet. Propriété de la « Independent Amusement Co. Ltd », il a été l’un des premiers théâtres de la chaîne qui a ensuite ouvert des salles comme le Strand et le Regent. Après avoir été rentable pendant une décennie, le Moulin Rouge a été démoli en 1925 et remplacé par le Théâtre Amherst.
Construit en 1911 au 1425, rue Alexandre-DeSève, à Montréal, le Théâtre Arcadia, avec sa façade en terre cuite blanche décorée de motifs floraux, a d’abord présenté des comédies légères, du vaudeville et des films. Sous la direction d’Henri Poitras, puis de France Film, et plus tard d’Henri Letondal avec sa troupe Les Comédiens Associés, il devient un lieu important pour le théâtre francophone, lançant les carrières de comédiens comme Jean Duceppe, Huguette Oligny et Janine Sutto, avant de fermer en 1950 avec l’arrivée de la télévision. Devenu un studio pour Télé-Métropole (aujourd’hui MATV/TVA), le bâtiment classé patrimonial pourrait être vendu, Québecor ayant annoncé en 2023 vouloir se départir de plusieurs immeubles.
Le Théâtre Gayety, situé au 86 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, a ouvert ses portes en 1912 et est devenu un lieu emblématique des arts de la scène montréalais. Construit par la Canadian Amusement et conçu par les architectes Ross & MacFarlane, il a d’abord présenté des spectacles de burlesque, attirant rapidement un large public. Après plusieurs changements de direction et de nom (Théâtre Radio-Cité, la Comédie-Canadienne), il est finalement devenu le Théâtre du Nouveau-Monde en 1972, reconnu comme une institution culturelle majeure au Québec, avant d’être partiellement ravagé par un incendie en août 2022.
Le Théâtre Strand, ouvert en 1912 au coin de Mansfield et Sainte-Catherine, comptait 800 places et fut l’un des premiers cinémas du centre-ville de Montréal. À l’époque du cinéma muet, le pianiste William Eckstein y accompagnait régulièrement les projections. Rebaptisé Théâtre Pigalle dans les années 1960, il a été démoli vers 1973, laissant place à un commerce de sport.
Le Ritz-Carlton Montréal, situé au 1228 rue Sherbrooke Ouest dans le quartier du Mille Carré Doré, est un hôtel de luxe ouvert en 1912 et connu comme « La Grande Dame de la rue Sherbrooke », étant le premier établissement à porter le nom de Ritz-Carlton en Amérique du Nord. Inauguré avec un bal prestigieux, il a été conçu par les investisseurs montréalais pour offrir un service exceptionnel, répondant aux exigences de César Ritz, ce qui lui a permis de se forger une réputation internationale, accueillant des personnalités célèbres tout au long de son histoire. Après une fermeture pour rénovation en 2006, l’hôtel a subi des travaux de 200 millions de dollars canadiens pour moderniser ses installations tout en préservant son héritage prestigieux.
Le Théâtre Dominion, construit entre 1913 selon les plans de l’architecte Joseph-Arthur Godin, a été commandé par la compagnie Confederation Amusement Limited, appartenant aux familles libanaises Lawand et Tabah. Initialement, d’après les plans de Godin, le Dominion devait s’appeler « Théâtre Le Jovial », mais ce nom fut finalement écarté. Le Dominion a été adapté pour le cinéma parlant en 1929, a accueilli des troupes de burlesque en 1932, puis est redevenu un cinéma jusqu’en 1965, après quoi il a été brièvement transformé en église avant de devenir le cinéma Figaro en 1966. Il devient le Théâtre des Variétés de Gilles Latulippe en 1967 puis La Tulipe depuis 2004.
Construit en 1913 dans un style Renaissance, le cinéma Impérial est un ancien super palace de trois étages, dont la façade ornée de terre cuite vernissée se distingue par sa composition classique. Ce bâtiment, qui a d’abord servi de théâtre de vaudeville avant de se consacrer aux projections de films, est reconnu pour son intérêt patrimonial et artistique, notamment grâce à la préservation de son décor intérieur élaboré par des artisans renommés. Depuis 1995, le cinéma Impérial, qui a évolué au fil des ans en intégrant des innovations techniques, continue d’accueillir des événements comme le Festival des Films du Monde, tout en conservant ses fonctions d’origine.
Après avoir été gravement endommagé par un incendie, le Nationoscope est transformé en théâtre en 1909 par ses nouveaux propriétaires. En 1912, Julien Daoust s’y installe avec sa troupe et rebaptise le lieu Théâtre Canadien, qui deviendra plus tard le Canadien-Français, présentant des mélodrames et quelques comédies à un rythme hebdomadaire. Après plusieurs changements de direction, Paul Cazeneuve prend la tête du théâtre en 1918, rejoignant la troupe de Georges Legrand et introduisant un répertoire comique novateur.
Le Jardin de Danse, ouvert en 1914 à Montréal, était une salle de bal renommée pour ses cours de danse moderne, notamment le one-step, la valse-hésitation et la maxixe, dirigés par Angie Weimers et Philip Masi. Il a accueilli des orchestres populaires comme The Melody Kings et le Clef Club Orchestra de Fred Irvin, ainsi que des artistes tels que le pianiste Billy Munro. Rebaptisé Arcadia Ball Room en 1928, la salle a été détruite par un incendie en 1929.
Ce théâtre, premier du circuit France-Film, a ouvert en 1912 sous le nom de Colonial et a changé plusieurs fois de nom au fil des années, devenant finalement le Cinéma de Paris en 1931. Après avoir été géré par Famous Players sous différents noms, il revient à France-Film en 1945 avant de fermer en 1960. À la fin des années 1970, il est transformé en club de strip-tease appelé Supersexe, qui a fermé en 2017.
Inauguré le 4 mars 1916, le Théâtre St-Denis, avec ses 3 000 sièges, était alors la plus grande salle au Canada, accueillant des projections de cinéma muet et des spectacles d’opérette. Dans les années 1920, il a accueilli de prestigieux orchestres internationaux et des compositeurs renommés, comme Maurice Ravel, tout en réintroduisant le film parlant en 1929. Depuis 2022, le théâtre poursuit sa transformation avec la création du Studio-Cabaret et prévoit des rénovations futures pour moderniser ses installations tout en préservant son patrimoine architectural.
Construit en 1869 pour la Société biblique auxiliaire de Montréal, le bâtiment fut transformé en théâtre Gaiety en 1909, selon les plans des architectes Mitchell & Crighton. Rénové en 1917 par l’architecte Joseph Raoul Gariepy, il rouvrit sous le nom de théâtre Holman, puis fut rebaptisé System Theatre en 1922. Ce petit cinéma du centre de Montréal, ayant fonctionné entre 1909 et 2000, termina son parcours comme cinéma pornographique, après une histoire variée de presque un siècle.
Le Loews, inauguré en 1917 à Montréal, était un cinéma emblématique avec 2 855 sièges, restant le plus grand théâtre canadien jusqu’aux années 1970, lorsqu’il a été converti en cinq petites salles. Conçu par l’architecte Thomas Lamb et fondé par Marcus Loew, le théâtre a accueilli à la fois des projections exclusives et des spectacles de stars internationales, comme Cab Calloway et Duke Ellington, avant de devenir exclusivement un cinéma en 1940. Fermé en 1999, le bâtiment a été transformé en divers espaces de loisirs et de commerce, et sera remplacé par une tour à condominiums en 2024.
Le Venetian Gardens, ouvert en 1919 au 602 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, était célèbre pour son décor somptueux et ses espaces de détente élégants. En plus des danses, il offrait des spectacles, devenant rapidement un lieu de divertissement populaire avec des performances de jazz, dont celles de Bennie Krueger. Après douze ans de succès, malgré un incendie en 1923, l’établissement a fait faillite en 1931, et le cabaret Chez Maurice de la rue St-Alexandre s’y est relocalisé en 1932.
Le Blue Bird, ouvert en 1920 au 323 rue de Bleury, fut le premier cabaret de luxe à Montréal, inspiré des établissements prestigieux de New York, Londres et Paris, avec une capacité de 600 personnes et une terrasse sur le toit. Malgré ses débuts prometteurs, il fit faillite en 1921 et fut rebaptisé Claridge, mais celui-ci ferma également peu après. Aujourd’hui, l’immeuble Wilder, rénové et agrandi, abrite les Grands Ballets Canadiens de Montréal et l’École de danse contemporaine de Montréal.
Le Blue Bird a rapidement fait faillite en 1921, un an après son ouverture, et fut rebaptisé le Claridge, qui ferma à son tour quelques mois plus tard après avoir perdu sa licence d’alcool. L’établissement a ensuite connu plusieurs transformations, devenant le cabaret Rector’s en 1922, puis la rôtisserie Piccadilly, et bien plus tard, le dance club SONA en 1996, fondé par DJ Tiga. Aujourd’hui, l’édifice Wilder, entièrement rénové et agrandi, abrite les Grands Ballets Canadiens de Montréal et l’École de danse contemporaine de Montréal.
Le Théâtre Capitol, construit en 1921 sur la rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, était un chef-d’œuvre de l’architecture moderne et l’un des plus somptueux théâtres de la ville. Avec ses 2 500 sièges, son plafond lumineux et ses installations musicales impressionnantes, il a accueilli cinéma, vaudeville, concerts et spectacles divers jusqu’à sa démolition en 1973. Le Capitol, après une dernière soirée émotive marquée par une vente aux enchères de ses trésors, a laissé place à une tour de bureaux, mettant fin à une époque d’opulence culturelle.
Le Palace Theatre, situé au centre de Montréal, a ouvert le 14 mai 1921 sous le nom d’Allen Theatre avant d’être rebaptisé Palace en 1923. Il a marqué l’histoire du cinéma canadien en devenant le premier théâtre à projeter un film parlant en 1928 et à être équipé pour le CinemaScope en 1953. Après plusieurs transformations, notamment en multiplex en 1981, il a fermé définitivement en 2000 avant de devenir un parc d’attractions éphémère, puis des bureaux et un restaurant en 2016.
Les frères John et William Krausmann, originaires d’Elora en Ontario, ont ouvert deux restaurants à Montréal, le « Krausmann’s Cafe » en 1901 et le « Krausmann’s Lorraine Cafe & Grill » en 1921, reflétant leurs origines germaniques dans leurs menus. Après la mort de John et la vente du restaurant de William en 1927, les établissements ont changé de mains et de vocation, devenant des lieux de danse et de soupers-spectacles, notamment sous la gestion de Raymond Minguet en 1939. Dans les années 1980, sous la direction de Claude Lapointe, puis plus tard sous celle de Michel Côté et Jean Clermont, les restaurants ont été relancés en tant que brasseries avant de devenir le « Brisket Montréal – Salon Krausmann » en 2007.






