Le Café Top Hat, situé au 720 rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, a ouvert ses portes en décembre 1945 et a connu une transformation significative en 1949 sous la direction d’Hubert Côté, offrant des spectacles de qualité avec des orchestres et des artistes renommés. Pendant une dizaine d’années, il attirait les amateurs de danse et de musique jusqu’à ce qu’il ferme en septembre 1959 à la suite d’un avertissement du gouvernement sur la réglementation des clubs de nuit. Le Top Hat, laissé inoccupé et à louer, a été détruit par un incendie en mai 1960, et le site est désormais occupé par un magasin.
Le Café La Bohème, situé au 1418 rue Guy à Montréal, a ouvert ses portes en janvier 1946 et a fermé en octobre 1975, étant connu pour sa proximité avec le Théâtre Her Majesty’s. Au cours des années 1950, il était un lieu prisé des amateurs de sports, attirant de nombreuses célébrités après les événements sportifs. Cependant, il a également été sous surveillance policière en raison d’incidents violents et de problèmes liés à la délivrance de permis d’alcool. Dans les années 1960, le café est devenu un point de rencontre pour les musiciens de jazz (la salle Jazztek), alternant des performances live avec de la musique rock sur jukebox, et a vu émerger des groupes célèbres. Après avoir changé plusieurs fois de nom et de concept, il est finalement devenu le bar gai Apollon en 1980 avant de brûler en 1987 ; l’emplacement est désormais occupé par le bâtiment John Molson de l’Université Concordia depuis 2009.
Le cabaret Quartier Latin, fondé par le chanteur d’opéra Gustave Longtin le 27 décembre 1946, était le premier cabaret français de l’ouest de Montréal, situé au 1177 rue de la Montagne. Il a accueilli de nombreux artistes, dont Charles Aznavour et Edith Piaf, et a servi de lieu de divertissement prisé pour l’élite montréalaise. Après un incendie en 1951, il a rouvert sous une nouvelle administration et a commencé à attirer les amateurs de jazz avec des performances de musiciens célèbres comme Duke Ellington et Charlie Parker. Au début des années 1960, le Quartier Latin a commencé à se diversifier en proposant des spectacles de drag et de danse orientale, devenant un lieu de divertissement populaire dans un contexte de difficultés financières pour les cabarets montréalais. Finalement, le Quartier Latin a fermé ses portes en 1969, et l’immeuble a depuis été occupé par divers restaurants, dont Il Campari Centro depuis 1996.
En 1947, les frères Martin transforment leur cabaret, le Café Val d’Or, en restaurant pour contourner les restrictions sur leur permis d’alcool, créant ainsi le Faisan Doré. Jacques Normand y devient l’animateur vedette et contribue à en faire une boîte à chansons célèbre, où de jeunes artistes québécois, comme Monique Leyrac et Fernand Gignac, trouvent leur première chance. Le Faisan Doré accueille également des talents internationaux tels que Pierre Roche et Charles Aznavour. Malgré son succès, le cabaret ferme en 1950 après le départ de Jacques Normand, les frères Martin préférant fermer plutôt que de le remplacer. En 1951, le Café Montmartre prend la relève dans les mêmes locaux.
Le Café El Paso, situé à Lachine dans une résidence historique datant de 1811, a été un cabaret populaire au bord du Lac St-Louis. Dès les années 1940, il offrait des spectacles d’artistes renommés et des espaces élégants pour boire, dîner et danser. Après plusieurs changements de propriétaires et un déclin dans les années 1970, l’établissement a été transformé en centre culturel municipal en 1976. Aujourd’hui, le bâtiment est connu sous le nom de La Maison du Brasseur – Complexe culturel Guy-Descary.
L’Alberta Lounge, situé au coin de la rue Windsor et Osborne à Montréal, a été fondé par Maurice Gauthier en 1947 et était célèbre pour son ambiance raffinée et sa décoration élégante. Le pianiste de renommée mondiale Oscar Peterson y a joué régulièrement, attirant un large public, et ses prestations ont été diffusées à la radio, marquant un tournant dans sa carrière internationale. En 1959, le bar a été le théâtre d’un meurtre-suicide tragique, entraînant la perte de son permis d’alcool et sa fermeture définitive. La rue Osborne, remplie d’histoire, a ensuite été abandonnée par les autorités locales après un projet d’expropriation et de réaménagement avorté.
Le Café Copacabana, voisin du Théâtre Capitol, a occupé le 1260 rue McGill College de 1947 à 1963 avant de déménager au 1112 rue Sainte-Catherine Ouest jusqu’en 1978, était un des cafés les plus chics de Montréal, célèbre pour son ambiance exotique et sa musique latine. Attirant des foules, notamment grâce à la chanteuse Alys Robi, il a été démoli en 1963 pour l’élargissement de la rue McGill College.
Le Bal Tabarin, un lounge situé au sous-sol de l’Hôtel Montrealer à Montréal, a ouvert ses portes le 27 avril 1948 et a rapidement gagné en popularité grâce à son ambiance chic et intime. Géré successivement par Gérald Gauthier, Tony Pilotte et Roger Mollet, il a accueilli de nombreux artistes célèbres, dont Charles Trenet, et a été un lieu de divertissement prisé par une clientèle distinguée. Toutefois, le club a connu des controverses, y compris des incidents violents et des enquêtes policières en lien avec le crime organisé. En 1959, le Bal Tabarin a été frappé par une vague de fermetures de clubs à la suite de fusillades, ce qui a conduit à la perte de son permis. Finalement, avec des projets de réaménagement de la rue Peel, le Bal Tabarin a fermé ses portes, illustrant l’impact de l’urbanisme sur des lieux culturels emblématiques.
Le El Patio, situé au 1224 boulevard Saint-Laurent à Montréal, a ouvert officiellement le 19 janvier 1949 avec une thématique latine dans sa décoration et ses divertissements. Le lieu se distinguait par son grand bar incurvé et ses peintures murales colorées. Après seulement un an d’opération, le El Patio a fermé et été transformé en cabaret Les Folies Bergères le 22 mars 1950.
Le Café Hale Hakala, ouvert en 1948 au 626 rue Notre-Dame Ouest à Montréal, offrait une ambiance hawaïenne unique, avec une scène montante pour les musiciens. En 1961, il fait face à un procès en raison de la vente d’alcool non autorisé, et en 1962, il est transformé en club français nommé La Place Tabarin, sans succès. Après une tentative de relance en 1963, le Hale Hakala ferme définitivement en 1964 suite à une faillite.
Le Café Minuit, anciennement connu sous le nom de Café Chalet, était situé au 4501 avenue du Parc à Montréal et a ouvert ses portes le 22 décembre 1948. Réputé comme le rendez-vous des gens élégants, il proposait plusieurs salles à thèmes, dont « Mardi Gras », « La Barak » et « La Salle des Jérolas », où le co-propriétaire Charlemagne Landry a rencontré le duo humoristique Les Jérolas. En 1960, le café a affiché un avis de fermeture pour réparations, mais l’établissement a finalement été démoli.
Le Café Pagoda, situé au 1875 rue Notre-Dame Ouest à Montréal, a ouvert le 23 décembre 1948 sous la direction de son gérant-propriétaire, Marc Henri Renier. Ce cabaret, rénové dans un style sud-américain moderne, a accueilli divers artistes, dont Pierre Hébert et son orchestre, et a été inauguré avec des performances d’artistes populaires tels que Muriel Millard et Claudette Jarry. Cependant, le café a rapidement rencontré des problèmes, notamment des accusations de danse après minuit et un vol important en janvier 1949, menant à des changements de direction au fil des ans.
Le Carrousel, un cabaret situé au 1424 rue Peel à Montréal, a ouvert ses portes le 24 mars 1949 et a connu un grand succès lors de son inauguration, attirant un grand nombre de clients. Décoré dans un style évoquant un cirque, avec des murs ornés de bouffons et d’éléphants, il offrait des soirées de danse animées par Marcel Doré et son orchestre, tout en mettant en avant une cuisine française raffinée. Malheureusement, le Carrousel a été détruit par un incendie le 27 août 1950, moins de 18 mois après son ouverture.
Le Café Provincial, ouvert le 6 avril 1949 à Montréal, était une boîte de nuit emblématique offrant cuisine française, spectacles variés et une ambiance chic. Il a accueilli des artistes de renom et des événements notables, tels que la Jewel Box Revue, un célèbre spectacle de drag, et la troupe humoristique Le Beu Qui Rit. Pendant les années 1960, l’établissement a également été le lieu de rassemblement des fans de l’émission radiophonique La Dame de Cœur. Au fil des ans, le Café Provincial a connu plusieurs transformations, y compris l’ouverture du Farago Rock Saloon et du club Au Lovers. En 1978, il est rebaptisé Club #16 par ses nouveaux propriétaires, mais il est finalement vendu en 1983 et démoli en 1991.
Le Casino Bellevue, anciennement le Roseland Ballroom, était le cabaret le plus important de Montréal dans les années 1950, situé au 375 rue Ontario Ouest et ouvert le 21 avril 1949 grâce à l’initiative de Harry Holmok et de son partenaire Jack Suz. Avec une capacité d’accueil de plus de 700 personnes, il se distinguait par sa programmation de spectacles haut de gamme, attirant des vedettes internationales telles qu’Édith Piaf et Liberace, et employait jusqu’à 97 personnes. Malgré un début prometteur, des réglementations municipales plus strictes et des problèmes financiers entraînèrent une baisse de fréquentation, conduisant finalement à sa fermeture et à sa démolition en 1962. Le Bellevue Casino est devenu célèbre pour sa vision audacieuse et ses tarifs abordables, reflétant l’essor de la scène cabaret à Montréal durant cette époque.

