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Laurier Palace (Montréal)

Cinéma de quartier situé dans Hochelaga, le Laurier Palace est tristement célèbre pour l’incendie du 9 janvier 1927 ayant causé la mort de 77 enfants. Bien avant cette tragédie, la salle faisait déjà l’objet de multiples critiques pour négligence, manquements réglementaires et gestion laxiste, dès les premières années de son exploitation.

1. Présentation générale

Le Laurier Palace fut l’un des premiers cinémas permanents du quartier populaire d’Hochelaga. Il s’inscrivait dans la prolifération rapide des « moving picture theatres » au début du XXe siècle. Toutefois, dès ses premières années d’opération, plusieurs articles de presse évoquent un climat d’insouciance réglementaire, une surveillance municipale insuffisante et un mépris apparent pour les normes de sécurité.

2. Ouverture et contexte (vers 1913)

Bien que la date officielle d’ouverture demeure incertaine, de multiples mentions journalistiques apparaissent dès 1913, ce qui permet de situer l'ouverture probable autour de cette année. Le cinéma opère dans un contexte où les normes de sécurité incendie sont rudimentaires et rarement appliquées de façon rigoureuse.

Des articles du Daily Witness et de The Gazette signalent déjà des infractions concernant l’accès de mineurs non accompagnés, laissant entrevoir une gestion laxiste envers les exigences légales.

3. Négligence structurelle et avertissements précoces

Les archives démontrent que le Laurier Palace fut l’un des cinémas montréalais fréquemment visés lors de campagnes policières contre les salles laissant entrer des enfants sans accompagnement. En 1913, plusieurs exploitants incluant le Laurier Palace furent condamnés pour avoir permis à des mineurs d’assister à des projections en violation directe de la loi.

Des articles relatent également une ventilation déficiente, des issues obstruées et un contrôle de foule inadéquat, créant un environnement propice à une catastrophe bien avant 1927.

4. Infractions documentées (1913–1926)

  • 1913 : amendes pour admission illégale de mineurs (The Gazette, 28 février 1913).
  • 1918 : attroupements violents lors d’une grève policière causant des dommages au bâtiment (Le Devoir, 20 avril 1921).
  • 1926 : robbery et agression d’un caissier, révélant une sécurité déficiente (La Patrie, 16 décembre 1926).

5. La tragédie du 9 janvier 1927

Le 9 janvier 1927, un incendie se déclare pendant une représentation fréquentée principalement par des enfants. La panique, combinée à des sorties mal signalées et une organisation déficiente, cause la mort de 77 jeunes victimes.

6. Enquête et responsabilités

L’enquête publique conclut à une chaîne de responsabilités impliquant les propriétaires, la Commission des incendies ainsi que la Ville de Montréal. Des poursuites judiciaires suivront, révélant la tolérance de pratiques dangereuses depuis plusieurs années.

7. Impact social et mémoire collective

Le drame influence profondément la perception des salles de cinéma au Québec, contribuant à un climat de méfiance envers la fréquentation des cinémas par les enfants. Il provoque également une réforme des lois sur la protection de la jeunesse.

8. Chronologie

  • 1913 – Début probable des activités
  • 1913–1926 – Infractions répétées et négligences documentées
  • 9 janvier 1927 – Incendie meurtrier (77 victimes)
  • 1927 – Fermeture définitive

9. Sources

  1. The Gazette, 28 février 1913 — "Fined for letting minors see shows"
  2. The Daily Witness, 20 février 1913 — "Picture show owners are in trouble"
  3. Le Devoir, 20 avril 1921 — Tribunaux civils
  4. La Patrie, 16 décembre 1926 — Attaque au Laurier Palace
  5. Le Devoir, 10 janvier 1927 — Tragédie de Hochelaga

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