Café Saint-Jacques (Montréal)
Cabaret emblématique situé au 415, rue Sainte-Catherine Est (angle Saint-Denis), actif de 1924 à 1974. Avant l’inauguration de la Place des Arts (1963), il fut un lieu de diffusion essentiel pour les premiers auteurs-compositeurs francophones. [1], [2]
1. Présentation
Véritable « école du show-biz », le Café Saint-Jacques a accompagné l’essor de la chanson québécoise, catalysé par une programmation foisonnante (spectacles, concours, variétés) et par la présence de la station CKVL sur place pendant près de 20 ans. [7]
2. Origines & agrandissement (1929)
En 1929, le propriétaire Eugène Dancoste agrandit le restaurant (fondé en 1924) en investissant les vastes locaux de l’ancienne école Saint-Jacques. Les travaux livrent : une salle principale (≈ 400 convives) au décor raffiné (lumières tamisées, 60 tables ornées de fleurs fraîches dans des vases d’argent) et un 3ᵉ étage combinant salle de bal et de concert (≈ 600), réputé pour son acoustique et sa scène orientée au nord. Le succès public est immédiat. [3]
3. Mutation en cabaret (années 1940)
En 1943, François Pilon rachète l’établissement (où il travaillait depuis 1927 comme ramasseur de tables, à 14 ans) et l’oriente résolument vers le cabaret : boîte à chansons, salle à l’étage, steak house Chez Francoy’s au sous-sol. On pouvait y entrer à 17 h et en ressortir à 2 h du matin sans avoir épuisé toutes les options. [4], [5], [6], [7]
4. Programmation & artistes
Inauguration du Lounge Marine en 1949. Le lieu révèle ou accueille nombre de figures : Jacques Normand, Doris Lussier, Muriel Millard, Roger Baulu, Frenchie Jarraud, Marcel Giguère, Jean Rafa, Joël Denis, Gilles Pellerin (La mère à Roland, C’est comme une manière de…), Willie Lamothe, Ginette Ravel, Tex Lecor, Clairette Oddera, Claude Valade, Léon Lachance, André Roc. Côté internationaux : Les Quatre Barbus, Varel & Bailly, Marie Dubas (Charlotte prie Notre-Dame), Francinet (frère de Fernandel), Line Renaud. Félix Leclerc y chante ; Monique Leyrac s’y produit comme comédienne. [7], [8], [13]
5. Salles & concepts
6. Chronologie rapide
- 1924 — Débuts du Café Saint-Jacques. [1]
- 1929 — Agrandissement majeur (400/600 places). [3]
- 1943 — Rachat par François Pilon ; virage cabaret. [4]
- 1949 — Ouverture du Lounge Marine. [13]
- 1950-1960 — Âge d’or ; CKVL sur place ≈ 20 ans. [7]
- 9 déc. 1974 — Incendie ; démolition → pavillon Judith-Jasmin (UQAM). [2], [9]
- 15 déc. 1988 — Décès de François Pilon (75 ans). [10]
7. Notes & sources
- Le Café Saint-Jacques s’est agrandi, La Presse, 16 fév. 1929, p.69.
- Former nightclub destroyed by fire, The Montreal Star, 9 déc. 1974.
- Détails de l’agrandissement 1929 (capacités, décors), La Presse, 16 fév. 1929, p.69.
- Once bus boy now owner, The Gazette, 30 mars 1971.
- Man with ideas, joie-de-vivre, Montreal Star, 12 oct. 1971.
- Le vrai Café St-Jacques, c’était hier, La Presse, 17 déc. 1970.
- Regard nostalgique sur le plus grand des cabarets montréalais, La Presse, 10 déc. 1974.
- François Pilon, un pionnier toujours jeune, Le Petit Journal, 2 mars 1969.
- Former nightclub destroyed by fire, The Montreal Star, 9 déc. 1974.
- Obituary François Pilon, The Gazette, 17 déc. 1988.
- François Pilon, un pionnier toujours jeune, Le Petit Journal, 2 mars 1969.
- Nouveau président du Quartier Français, Le Devoir, 28 juil. 1962.
- Suivez la foule ce soir, Montréal-matin, 21 sept. 1949.














