Casino Français (Montréal)
Cabaret emblématique du boulevard St-Laurent à Montréal, actif sous le nom «Casino Français» entre 1951 et 1967. Anciennement le cabaret El Patio (1948-50) puis les Folies Bergères (1950-51). Situé à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine, il incarne l’apogée et la complexité de la vie nocturne de «La Main». [1]
1. Origines & fondation
Le bâtiment sis au 1222-1228 boulevard Saint-Laurent était déjà un lieu de divertissement avant 1951. Il accueillait le cabaret El Patio (1948-1950), puis les Folies Bergères (1950-51). [1] Le 14 juin 1951 marque l’ouverture officielle du Casino Français, sous la direction de Jack Rogers et Lou Wyman («Slitkin & Slotkin»), qui avaient déjà un passé de promoteurs de boxes et se lancèrent dans la restauration-cabaret. [1] Leur concept : entrée gratuite, consommation abordable, danse libre – formule qui se démarquait alors de beaucoup de cabarets payants. Cette politique tarifaire contribua rapidement à faire la popularité du lieu. [1]
2. Évolution & concept
Très vite, le Casino Français devient un rendez-vous central de la nuit sur la Main. Il diversifie son offre : restauration, lounge, danse, cabaret-spectacle. En 1954 il acquiert le restaurant au rez-de-chaussée pour le transformer en un lounge spectaculaire. [1] En 1955, cet espace est rebaptisé «Aloha Lounge», avec une ambiance hawaiienne, dirigé par le pianiste-chef d’orchestre Fernand Hénault. [1] À partir de 1957, le club introduit une douzaine de danseuses exotiques en spectacle continu dès 21 h, dont la vedette Venus De Mar (3 pieds) ce qui marque un virage «spectacle variétés plus suggestif». [1] Parallèlement, le lieu subit des pressions croissantes en matière de permis, d’horaires de fermeture et de moralité publique, symptôme des mutations de la vie nocturne montréalaise.
3. Scène nocturne, spectacles & incidents
Le Casino Français opère au cœur du mythique «Red-Light District» de Montréal, à l’intersection du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine, zone réputée pour ses cabarets, l’animation nocturne et la vie «hors-norme». [3] Le lieu connaît plusieurs affaires marquantes :
Le cabaret est aussi à l’avant-plan des débats sur la fermeture des clubs, l’immoralité des spectacles, les permis municipaux, ce qui reflète la tension entre la culture populaire de nuit et la pression sociale/administrative dans les années 50-60.4. Architecture & emplacement
Le bâtiment, situé en plein centre du boulevard Saint-Laurent («La Main»), à l’angle de la rue Sainte-Catherine, était structurellement adapté à l’usage de cabaret/ boîte : restaurant, scène, bar, lounge. Il s’inscrivait dans le tissu urbain de la vie nocturne montréalaise d’après-guerre. Le boulevard Saint-Laurent, artère majeure de Montréal, a longtemps symbolisé la division linguistique, culturelle et sociale de la ville. [13]
5. Déclin & fermeture
À partir des années 60, la vie des cabarets traditionnels se modifie sous l’effet conjugué de règlementations plus strictes, de l’évolution des goûts, de la télévision, et d’une pression accrue sur les quartiers de nuit. [2] Le Casino Français déclare faillite au mois d’août 1967 après environ seize années d’activité sous ce nom. [1] Le site change progressivement d’usage, dans un environnement urbain en mutation.
6. Héritage & signification
Le Casino Français demeure un repère historique de la vie nocturne et du spectacle populaire à Montréal dans l’après-guerre. Il incarne l’esprit des cabarets de la Main : audace, gratuité d’entrée, diversité des spectacles, ambiance de club, mais aussi tensions avec la réglementation et la moralité. Son histoire contribue à la mémoire urbaine de Montréal, du boulevard Saint-Laurent et de la transformation de la nuit citadine.
Notes & sources
- «Casino Français», Montréal Concert Poster Archive. montrealconcertposterarchive.com/casino-francais/ :contentReference[oaicite:1]{index=1}
- «History of Montreal cabarets», Wikipedia. en.wikipedia.org/wiki/History_of_Montreal_cabarets :contentReference[oaicite:2]{index=2}
- «Montréal’s historic Red-Light District», MTL.org. mtl.org/en/experience/history-red-light-district :contentReference[oaicite:3]{index=3}
- «Remembering Montreal’s Cabarets», ActiveHistory blog. activehistory.ca/blog/2012/12/11/remembering-montreals-cabarets/ :contentReference[oaicite:4]{index=4}













