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Kilimandjaro (Montréal)

Bar du 3e étage au 3699B boulevard Saint-Laurent, actif de 1987 à 1989, le Kilimandjaro mêle reggae, musiques africaines et World Beat, tout en accueillant quelques concerts hardcore-punk.

1. Présentation

Le Kilimandjaro est un bar du 3e étage du 3699B boulevard Saint-Laurent, au-dessus du bar Poodles, actif de la fin des années 1980. Incorporé le 31 mars 1987, il se positionne à la jonction des musiques africaines, du reggae et du World Beat, tout en ouvrant ponctuellement sa scène à la mouvance hardcore-punk. [1], [2], [5]

2. Histoire du lieu

Avant le Kilimandjaro, le local du 3e étage est occupé par l’Association Musicale Latino Américaine Mereng-Salsa, mentionnée dans les documents de la Régie des permis d’alcool du Québec en 1986. [3] Cette continuité d’usage — de la musique latine au World Beat — s’inscrit dans l’histoire de la « Main » comme axe de circulation des cultures diasporiques.

Le Kilimandjaro est officiellement incorporé le 31 mars 1987, tel qu’indiqué dans la Gazette officielle du Québec. [2] L’adresse qui apparaît dans les registres de permis d’alcool situe clairement le bar au 3699B boulevard Saint-Laurent, au-dessus du Poodles. [1]

Le 21 juillet 1988, l’entreprise se place sous la protection de la loi sur la faillite, notamment pour des taxes non acquittées, comme le signale une annonce de vente par huissier dans The Gazette. [6]

Le bar ferme finalement le 12 octobre 1989 pour des raisons d’insalubrité. Un article de The Gazette (21 janvier 1989) cite le Kilimandjaro parmi plusieurs établissements — dont une épicerie — verbalisés pour des problèmes liés à l’hygiène. [7] L’aventure du Kilimandjaro s’achève ainsi après un peu plus de deux ans d’existence.

3. Fondateur & contexte

Le propriétaire du Kilimandjaro est Ignace Lumumba, Zaïrois de l’ethnie Tetela. Après avoir bourlingué en Europe, il s’établit à Montréal, où il complète un baccalauréat en sciences politiques. [4]

En Europe, il épouse la chanteuse sud-africaine Lorraine Klaasen, de l’ethnie Xhosa. La mère de celle-ci a été choriste pour la célèbre Miriam Makeba, ce qui inscrit le couple dans une filiation artistique afro-diasporique forte. [4]

Le couple Lumumba–Klaasen arrive au Québec vers la fin des années 1970. Lumumba travaille alors comme préposé aux bénéficiaires dans un hôpital, tout en souhaitant « partir à son compte ». Il commence par s’occuper de la carrière de sa femme et constate rapidement qu’il faut intégrer les « gros circuits » pour promouvoir des artistes encore peu connus des scènes établies montréalaises. [4]

C’est dans ce contexte qu’il ouvre le Kilimandjaro en 1987, misant sur l’essor du World Beat et des musiques africaines à Montréal, et sur la possibilité d’offrir une vitrine à une scène encore marginalisée dans les circuits de diffusion dominants. [4]

En juin 1989, parallèlement à la fin de l’aventure du Kilimandjaro, Ignace Lumumba et Lorraine Klaasen ouvrent un nouveau club dans l’ancien Théâtre Plaza sur la Plaza St-Hubert : le club Zénith, qui reprend le flambeau des musiques du monde dans un cadre différent. [4]

4. Programmation & scènes

Le Kilimandjaro est d’abord décrit comme un bar où l’on joue un mélange de musique reggae et de musique africaine. [5] Il s’inscrit dans la montée du World Beat à Montréal à la fin des années 1980, à une époque où les musiques afro-caribéennes, latines et africaines gagnent en visibilité dans les clubs de la ville.

Fait plus méconnu, le lieu accueille également quelques concerts hardcore-punk, dont ceux des groupes Leave it to Beaver, Infamous Basturds et Refugee Earthlings. Cette cohabitation ponctuelle entre World Beat et punk illustre la manière dont la « Main » sert de point de rencontre entre différentes contre-cultures musicales à la fin des années 1980.

5. Chronologie rapide

  • 29 août 1986 — L’Association Musicale Latino Américaine Mereng-Salsa est mentionnée à la Régie des permis d’alcool pour le 3699B Saint-Laurent. [3]
  • 31 mars 1987 — Incorporation de l’entreprise liée au Kilimandjaro. [2]
  • 1987 — Ouverture du bar Kilimandjaro, au 3e étage du 3699B boulevard Saint-Laurent, au-dessus du Poodles. [1]
  • 21 juillet 1988 — Le bar se place sous la protection de la loi sur la faillite (vente par huissier). [6]
  • Juin 1989 — Ignace Lumumba et Lorraine Klaasen ouvrent le club Zénith dans l’ancien Théâtre Plaza (Plaza St-Hubert). [4]
  • 12 octobre 1989 — Fermeture du Kilimandjaro pour raisons d’insalubrité. [7]

6. Notes & sources

  1. Régie des permis d’alcool du Québec, Le Devoir, 5 juin 1987.
  2. Gazette officielle du Québec, 2523 8767, 9 mai 1987.
  3. Régie des permis d’alcool du Québec, Le Devoir, 29 août 1986.
  4. Alain Brunet, « Chamberland au New Music of America », La Presse, 12 novembre 1989.
  5. « Dancers put their best feet forward at a variety of clubs », The Gazette, 4 mars 1990.
  6. « Bailiff sale, Kilimandjaro », The Gazette, 21 juillet 1988.
  7. « Grocery shop with roaches among six businesses fined », The Gazette, 21 janvier 1989.
1987
LEAVE IT TO BEAVER INFAMOUS BASTURDS CLAN OF THE LUDICROUS MUCUS REFUGEE EARTHLINGS
LEAVE IT TO BEAVER INFAMOUS BASTURDS CLAN OF THE LUDICROUS MUCUS REFUGEE EARTHLINGS

Collection: Elsa Cyr Simard

LEAVE IT TO BEAVER INFAMOUS BASTURDS CLAN OF THE LUDICROUS MUCUS REFUGEE EARTHLINGS
LEAVE IT TO BEAVER INFAMOUS BASTURDS CLAN OF THE LUDICROUS MUCUS REFUGEE EARTHLINGS

Source: Marc Bider

LEAVE IT TO BEAVER INFAMOUS BASTURDS CLAN OF THE LUDICROUS MUCUS REFUGEE EARTHLINGS
LEAVE IT TO BEAVER INFAMOUS BASTURDS CLAN OF THE LUDICROUS MUCUS REFUGEE EARTHLINGS

Collection: Elsa Cyr Simard

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