Complexe SKY (Montréal)
Complexe festif LGBTQ+ majeur du Village gai de Montréal, le Complexe SKY est un mégaplexe multiniveaux (pub, restaurant, salles de danse, cabaret, terrasse avec piscine et spa) fondé en 1994. Il s’impose comme l’un des plus grands clubs gais au Canada et un repère structurant de la vie nocturne et communautaire du quartier.
1. Présentation
Le Complexe SKY constitue l’un des piliers contemporains du Village gai de Montréal. Implanté dans un segment patrimonial de la rue Sainte-Catherine Est, il s’inscrit dans une continuité historique remarquable reliant patrimoine de la chanson québécoise, culture alternative et patrimoine festif LGBTQ+.
2. Histoire du site : Le Patriote (1965–1983)
Avant l’ouverture du Complexe SKY, l’immeuble du 1474, rue Sainte-Catherine Est abritait la célèbre boîte à chansons Le Patriote, en opération du 16 janvier 1965 à 1983...
3. Origines du Complexe SKY
Le SKY ouvre officiellement en 1994 sous l’impulsion de François Tousignant, dans un Village en pleine mutation. Il introduit à Montréal le concept de mégaplexe festif LGBTQ+, combinant plusieurs ambiances sous un même toit.
4. François Tousignant : fondateur & zones d’ombre documentaires
François Tousignant est reconnu comme le fondateur historique du Complexe SKY en 1994 et l’un des premiers artisans de l’essor des mégaplexes festifs LGBTQ+ dans le Village gai de Montréal. Les sources disponibles le décrivent comme un entrepreneur de la nuit ayant également été associé à d’autres établissements du secteur, dont le Circus Afterhours.
Assassinat (1997) — Le 27 avril 1997, François Tousignant, alors âgé de 58 ans, est retrouvé mort à l’entrée de sa résidence du 16120, rue Bellerive, à Pointe-aux-Trembles. Le cabaretier, propriétaire de plusieurs bars du Village gai, dont L’Aigle Noir, le Campus et le SKY, aurait été poignardé puis atteint de plusieurs projectiles d’arme à feu. Ce sont ses employés, inquiets de ne pas le voir venir récupérer les recettes quotidiennes, qui découvrent le corps. La police évoque alors diverses pistes (règlement de comptes, tentative de vol, drame passionnel) sans qu’aucune ne soit officiellement confirmée au moment de la publication. La résidence était équipée d’un système de surveillance vidéo, mais l’existence d’images exploitables restait incertaine.
Transmis à Sylvain Tousignant, puis acquis par Peter Sergakis, le complexe subit plusieurs phases d’expansion : création de la
terrasse sur le toit, rénovation du rez-de-chaussée, ajout de salles thématiques et modernisation des infrastructures.
Homme d’affaires montréalais influent, Peter Sergakis devient propriétaire du Complexe SKY au début des années 2000.
Propriétaire et gestionnaire de multiples bars et établissements (dont le SKY Pub), il s’impose comme une figure omniprésente du paysage
nocturne montréalais, régulièrement citée dans la presse pour ses positions publiques et ses démêlés réglementaires.
Au début des années 2000, Sergakis est impliqué dans plusieurs litiges avec la Ville de Montréal concernant l’émission de licences
pour des établissements à caractère érotique dans le Village. Des articles de The Gazette documentent ses contestations publiques
d’un moratoire municipal visant les nouveaux bars de danseurs masculins sur la rue Sainte-Catherine Est, notamment lors du refus
d’autorisation pour un club de strip-tease associé au SKY. Sergakis qualifie alors les décisions de « scandaleuses » et accuse la Ville
d’hypocrisie, allant jusqu’à être escorté hors de certaines séances du conseil municipal pour conduite jugée perturbatrice.
En 2003, le club Bleu, opéré sous Sergakis au-dessus du SKY, fait l’objet de poursuites après que la Ville ait allégué une
exploitation illégale comme bar de strip-tease malgré un moratoire en vigueur. Sergakis conteste ces accusations devant les tribunaux,
invoquant des « droits acquis » antérieurs à l’achat de l’immeuble.
Il intervient également publiquement dans des dossiers liés à la sécurité incendie, notamment en réclamant la mise en place d’un fonds
d’indemnisation pour les victimes d’incendies criminels visant des bars et immeubles, dans un contexte de vague d’incendies ciblant des
établissements nocturnes au tournant des années 2000.
Sergakis se positionne ouvertement contre la loi anti-tabac en milieu de travail adoptée par le gouvernement du Québec,
organisant des manifestations publiques et interventions médiatiques pour défendre le droit des bars à aménager des espaces fumeurs.
Il est également cité lors de débats sur la transformation du Village gai, soutenant une vision entrepreneuriale visant à renforcer
son attractivité touristique et festive.
Au-delà du SKY, Sergakis est aussi actionnaire et propriétaire d’autres établissements emblématiques, et évoque publiquement en 2009
son intention d’acquérir la brasserie Le Manoir à Pointe-Claire, illustrant son expansion vers l’ouest de l’île et les banlieues.
Ces controverses nourrissent une perception ambivalente de son héritage : entrepreneur déterminé pour certains, acteur central de la
gentrification et de la commercialisation du Village pour d’autres.
Le SKY demeure un lieu central de sociabilité LGBTQ+, alliant divertissement, mémoire collective et visibilité communautaire.
Il incarne la transition du site du patrimoine chansonnier québécois vers un pôle majeur de la culture queer montréalaise.
Source : « Meurtre d’un cabaretier du village gay », La Presse, 27 avril 1997, cahier A.
4. Développement & transformations
5. Peter Sergakis : gestion, influence et controverses
Conflits réglementaires, licences et moratoires
Affaires judiciaires et sécurité des bâtiments
Interventions publiques et prises de position
Profil économique
6. Architecture & espaces
7. Rôle culturel & communautaire
8. Chronologie
9. Notes & sources
