Zoobizarre (Montréal)
Le Zoobizarre est une petite salle montréalaise désormais disparue située sur la Plaza Saint-Hubert, dans le quartier de la Petite-Patrie. Active entre 2005 et 2009, elle s’est imposée comme un lieu-clé pour les scènes électroniques, expérimentales et DIY du milieu des années 2000, servant de laboratoire sonore et de point de ralliement pour une génération de créateurs indépendants.
Historique
Le Zoobizarre ouvre officiellement ses portes le 29 juillet 2005 au 6388, rue Saint-Hubert, dans un secteur alors en pleine mutation culturelle. À cette époque, la Plaza Saint-Hubert commence à devenir un terrain fertile pour les initiatives indépendantes, les collectifs artistiques et les micro-lieux de diffusion alternatifs qui contrastent avec les grandes salles institutionnelles.
Le lieu se distingue rapidement par son atmosphère brute, quasi souterraine, souvent décrite comme « caverneuse », ainsi que par sa volonté d’offrir une tribune à des scènes marginales ou émergentes, encore peu représentées dans les circuits traditionnels.
Implantation urbaine
Situé entre les rues Beaubien et Bellechasse, le Zoobizarre s’inscrit dans un corridor culturel informel reliant bars, friperies, disquaires et cafés alternatifs. Cette proximité favorise la circulation d’un public curieux, souvent composé de jeunes artistes, musiciens, DJs et amateurs de musiques émergentes.
Programmation et identité artistique
Le Zoobizarre est surtout reconnu pour sa programmation audacieuse mêlant musique électronique, expérimentation sonore, performances multimédias et soirées hybrides.
Parmi les événements marquants figurent les soirées TURBO CRUNK, organisées par MEGASOID et MOFOMATRONIX, devenues emblématiques de l’ère mid-2000s à Montréal. Ces rendez-vous combinent beats abrasifs, esthétique glitch, projections visuelles et esprit DIY, contribuant à forger l’identité sonore du lieu.
De nombreux artistes locaux, collectifs expérimentaux et projets indépendants y trouvent un espace de liberté rare, loin des impératifs commerciaux des grandes salles.
Fermeture et controverse
Le 29 septembre 2009, le Zoobizarre ferme abruptement après le retrait de son permis d’opération. Cette décision, perçue par plusieurs comme symptomatique de la fragilité des lieux alternatifs, suscite une vive réaction dans le milieu culturel.
Sa disparition est interprétée comme un signal d’alarme sur la précarité des micro-salles et sur l’érosion progressive des espaces dédiés aux scènes indépendantes à Montréal.
Héritage culturel
Bien que l’adresse ait été réaffectée à divers usages au fil des années, le nom Zoobizarre demeure associé à une période charnière de la culture alternative montréalaise. Il incarne l’esprit DIY, l’expérimentation sans compromis et la communauté créative qui a façonné une partie de l’identité musicale de la ville au tournant du XXIe siècle.
Sources
- Resident Advisor — fiche « Zoo Bizarre »
- Voir — « Fermeture du Zoobizarre », 29 septembre 2009
- Red Bull Music Academy Daily — « Turbo Crunk: An Oral History »
- Maisonneuve — « Move Over, Mile End » (2006)
- 24 Heures — « Salles disparues de Montréal »








