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Eldorado Café-Concert (Montréal)

Premier café-concert de style parisien à Montréal (1899-1901), situé dans le quartier autrefois de la rue Cadieux (devenue rue De Bullion), un lieu emblématique de la vie de spectacle naissante au tournant du XXe siècle.

1. Présentation

L’Eldorado Café-Concert ouvre ses portes le 16 mars 1899 et se présente comme le premier établissement à Montréal reprenant la formule des cafés-concerts parisiens : spectacle varié, ambiance de détente, service de boissons à la place. [1] Situé dans l’ancien quartier de la rue Cadieux, à deux pas de la rue Sainte-Catherine, il s’inscrit dans un Montréal en pleine mutation vers des formes de divertissement urbain modernes.

2. Historique & contexte

Le lieu est aménagé dans un bâtiment au 222-224-226 rue Cadieux (devenue rue De Bullion en 1927). [1] D’emblée, les responsables annoncent un établissement haut de gamme pour l’époque, « bonbonnière » élégante d’environ 500 places.

Le propriétaire est M. Alexandre Boiron. [1] L’ambiance vise le chic parisien : lumière électrique soignée, loges confortables, service de tablettes devant chaque siège pour les consommations.

Le 17 décembre 1900, un incendie se déclare au deuxième balcon, marquant l’un des moments troublés de l’exploitation. [1] Peu après, la législation sur les cafés-concerts change : l’abolition ou la forte restriction de ce type d’établissement est adoptée en mai 1901, entraînant la fermeture ou la transformation de l’Eldorado. [1]

3. Format & programmation

L’Eldorado propose une offre de spectacles variés : farces, sketches de duettistes, monologues, chansons comiques ; dès le 1er octobre 1900, l’établissement amorce une orientation vers l’opérette. [1]

Le directeur-régisseur, M. Durantel, venu de Paris, applique la formule du café-concert en renvoyant au public une image humoristique et familière de Montréal : « types de Montréalais » sur scène, chansons d’actualité. [1]

Le duo comique Charles & Fleury Delville et le chef d’orchestre Georges Milo figurent parmi les artistes-clé de l’Eldorado. [2]

4. Aménagement & public

La salle est conçue comme un amphithéâtre au premier niveau, avec galerie et loges dans la première galerie. Les bancs-fauteuils disposent d’une tablette pour les consommations. [1]

L’éclairage électrique de la Compagnie Impériale Électrique est un atout visuel fort pour l’époque. La disposition des sièges est pensée pour que la vue ne soit pas obstruée (par exemple par un chapeau féminin) : l’attention portée aux détails signale un souci du raffinement et du confort. [1]

Chaque soir à 20h30 la salle est comble, et le public se montre enthousiaste. Dans les premiers mois, l’Eldorado est rapidement devenu un lieu connu et fréquenté à Montréal. [1]

5. Fin & héritage

Avec la modification de la législation en mai 1901 touchant les cafés-concerts (notamment la consommation d’alcool dans ces lieux et l’association avec des spectacles jugés peu moraux), l’Eldorado perd son usage original et est vendu à la Compagnie de l’Opéra Comique de Montréal. [1]

Le site devient alors le Théâtre de l’Opéra Comique, puis le Théâtre des Nouveautés en 1902. L’édifice fera l’objet d’un incendie le 3 janvier 1920. [1]

Le quartier de la rue Cadieux / rue De Bullion avait une réputation forte, liée à la vie nocturne et au commerce de nuit montréalais. Aujourd’hui, l’emplacement se situe à proximité de l’angle de la rue De Bullion et de la rue Sainte-Catherine, dans le secteur nord-est du bâtiment des Foufounes Électriques. [1]

6. Notes & sources

  1. « Eldorado Café-Concert », Montréal Concert Poster Archive. montrealconcertposterarchive.com/eldorado-cafe-concert/. :contentReference[oaicite:2]{index=2}
  2. « Women, Work and Song in Nineteenth-Century France », McGill Reporter (mention du duo Delville à l’Eldorado). :contentReference[oaicite:3]{index=3}
1901
LA PRINCESSE DES CANARIES LA MASCOTTE ELDORADO CAFÉ CONCERT
LA PRINCESSE DES CANARIES LA MASCOTTE ELDORADO CAFÉ CONCERT

Source: Archives de la ville de Montreal 1901 BM1-11_2op-2

LES LUTTEUSES MARTHE TRÉMONT ANGÈLE D’ARCY M BELVAL M SOULIER LE GRAND MOGOL LES CLOCHES DE CORNEVILLE
LES LUTTEUSES MARTHE TRÉMONT ANGÈLE D’ARCY M BELVAL M SOULIER LE GRAND MOGOL LES CLOCHES DE CORNEVILLE

Source: Les Débats, 24 février 1901, BAnQ

LA PÉRICHOLE LE JOUR ET LA NUIT ELDORADO CAFÉ CONCERT
LA PÉRICHOLE LE JOUR ET LA NUIT ELDORADO CAFÉ CONCERT

Source: Archives de la ville de Montreal 1901 BM1-11_2op-13

LE GRAND MOGOL MARTHE TREMONT M BELVAL M SOULIER
LE GRAND MOGOL MARTHE TREMONT M BELVAL M SOULIER

Source: Les Débats, 13 janvier 1901, BAnQ

1900
L’HYPNOTISEUR MALGRÉ LUI LA PERICHOLLE CLARA DARTIGNY MARTHE TRÉMONT ANGÈLE D’ARCY M BELVAL
L’HYPNOTISEUR MALGRÉ LUI LA PERICHOLLE CLARA DARTIGNY MARTHE TRÉMONT ANGÈLE D’ARCY M BELVAL

Source: Les Débats, 9 décembre 1900, BAnQ

1899
LA CADIGUETTE LA MAIN LESTE ELDORADO CAFÉ CONCERT
LA CADIGUETTE LA MAIN LESTE ELDORADO CAFÉ CONCERT

Source: Archive de la ville de Montréal BM1-11_1op-12

L’ONCLE DU KLONDIKE OUVERTURE DU ELDORADO CAFÉ CONCERT
L’ONCLE DU KLONDIKE OUVERTURE DU ELDORADO CAFÉ CONCERT

Source: La Minerve, 16 mars 1899, BAnQ

OUVERTURE DE L’EL DORADO
OUVERTURE DE L’EL DORADO

Ouvert en 1899, l’Eldorado fut le premier café-concert de style parisien à Montréal, situé sur la rue Cadieux (aujourd’hui De Bullion), à l’emplacement actuel des Foufounes Électriques. Cette élégante salle de 500 places proposait des sketches comiques, des chansons et des farces, et introduisit le concept de la revue théâtrale au Québec. Malgré son succès, il fut victime de préjugés et des restrictions sur les cafés-concerts, ce qui mena à sa transformation en théâtre d’opérette en 1900. En 1901, l’établissement est vendu et devient successivement le Théâtre de l’Opéra Comique puis le Théâtre des Nouveautés, avant d’être détruit par un incendie en 1920. Le quartier où il était situé, autrefois réputé pour sa vie nocturne animée, a vu son nom modifié en 1927 pour effacer son association avec la prostitution.

 

Image: Archives de la ville de Montréal BM1-11_1op-5

 

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