Les Folies Bergères (Montréal)
1. Présentation
Le cabaret Les Folies Bergères a été conçu comme une institution du spectacle de haut standing à Montréal, dans l’esprit des revues parisiennes légendaires. Il proposait un décor luxueux, une mise en scène sophistiquée et une programmation internationale destinée à concurrencer les cabarets européens. En dépit de son existence brève, l’établissement marque durablement l’histoire des salles de spectacle montréalaises des années 1950.
2. Contexte & emplacement
Implanté au sein du Quartier Red Light de Montréal, au 1224 boulevard Saint-Laurent, le cabaret profite d’un emplacement stratégique dans un secteur où cabarets, bars-salons et divertissements nocturnes étaient déjà bien établis depuis le XIXe siècle. [1] Le Red Light s’impose à cette époque comme un lieu de vie nocturne intense, de transgression, de spectaculaires revues et d’attractions populaires.
3. Origines & ouverture officielle
L’établissement anciennement occupé par le cabaret El Patio (1948–1950) est repris et transformé pour devenir les Folies Bergères, avec lancement officiel le 22 mars 1950. Une foule considérable est présente à l’inauguration. Le chef cuisinier Nick Morara est salué pour sa cuisine de « révélation » et l’orchestre est dirigé par Johnny Laurendeau. [9]
4. Décor, architecture & ambiance
Le décor, confié à Jean Hébert, place la salle parmi les plus raffinées d’Amérique. Un tapis bleu royal couvre le parquet de danse, la piste de danse est surélevée, le balcon en demi-cercle s’étend autour de la piste. Les murs sont décorés de motifs sculptés en relief sur des fonds bleu, or et rose. Une niche d’orchestre est encastrée derrière deux escaliers courbes qui convergent vers la scène — vecteurs de spectacle pour les danseuses. [12]
5. Programmation & numéros
Le cabaret présente une palette large : comédiens, chanteurs, danseurs, acrobates, ventriloques, chiens et singes savants se succèdent sur la scène. Le style est à la revue grand format, à la fois glamour et divertissement populaire. [13]
6. Henri Salvador au cabaret
L’artiste français Henri Salvador est sans doute la vedette la plus mémorable des Folies Bergères. Il remporte les applaudissements des francophones et anglophones. Sa prestation bilingue (chansons en français avec traduction en anglais) et sa pantomime plaisent à tous. Son spectacle est décrit comme « rempli de comédie » et collecte des applaudissements très longs. [14], [15]
7. Faillite & transition vers le Casino Français
Le cabaret est déclaré en faillite le 11 avril 1951 après 13 mois d’activité. [3] Il est immédiatement remplacé à la même adresse par le cabaret Casino Français, qui ouvre officiellement le 14 juin 1951 (ou 1er mai selon certaines sources). [16]
8. Charlemagne Landry après les Folies Bergères
Après la fermeture, le propriétaire Charlemagne Landry s’implique dans d’autres établissements, notamment le Café Minuit. Il devient gestionnaire du duo québécois Les Jérolas (Jean Lapointe & Jérôme Lemay) de 1955 à 1974. Avocat de longue date, il meurt le 25 octobre 2003. [20]
9. Chronologie rapide
10. Notes & sources
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Quartier_du_Red_Light_de_Montréal
- « Folies Bergères ouverture 22 mars », Le Canada, 20 mars 1950.
- « Re: Folies Bergères Inc. », La Presse, 14 avril 1951.
- « Ouverture des Folies Bergères », Montréal-Matin, 11 mars 1950.
- Michel Noël et le talent des autres…, Radiomonde, 27 janvier 1951.
- « One of these men will be Montreal’s next mayor », The Gazette, 6 décembre 1940.
- Legal notice, The Montreal Star, 11 mars 1937.
- « Folies-Bergère ouvrira sous peu », Le Canada, 2 mars 1950.
- « Follies Bergeres, un nouveau cabaret de Montréal », Le Petit Journal, 12 mars 1950.
- « Grand succès de l’ouverture des Folies Bergères », Montréal-Matin, 24 mars 1950.
- « Ouverture des Folies Bergère mercredi soir », Le Canada, 20 mars 1950.
- « Folies-Bergère ouvrira sous peu », Le Canada, 2 mars 1950.
- « New revue at Folies hitting high point », The Gazette, 23 mai 1950.
- « Comedian at Folies proves big success », The Gazette, 3 janvier 1951.
- « Salvador holds over in show at Folies », The Gazette, 16 janvier 1951.
- « French Casino – Casino Français Inc. », Gazette officielle du Québec, 28 juillet 1951.
- « Le Café Minuit dont le propriétaire n’est nul autre que Charlemagne Landry », Radiomonde, 27 janvier 1951.
- http://www.qim.com/artistes/biographie.asp?artistid=345
- https://decisions.scc-csc.ca/scc-csc/scc-csc/fr/item/5732/index.do
- Avis de décès Charlemagne Landry – fédération généalogie Québec.


