Le Patriote (Montréal)

1. Présentation

Le Patriote s’impose dès 1965 comme un foyer majeur de la boîte à chansons à Montréal, offrant un rythme inédit de spectacles sept soirs/semaine et une scène d’approche intimiste propice à l’essor d’une chanson d’expression québécoise moderne. ^{[1], [3]}

2. Origines & ouverture (1965)

Ouvert par Yves Blais et Percival Bloomfield, le Patriote lance un gala d’ouverture sur trois soirs (15–17 janvier 1965) réunissant une trentaine d’artistes et chansonniers du Québec. La salle promet un « service impeccable », une vaste piste de danse et un spectacle de choix 7/7 soirs (public de 16 ans et +). ^[1]

3. Espaces & formules

Installée au 2^e étage, la salle principale (≈ 300 places) est décorée de filets de pêche et tables rustiques. En mai 1965, un espace de théâtre d’essai est aménagé au 3^e étage : le Patriote-en-Haut (aussi appelé le Patriote à Clémence, 1968–1974), où Clémence Desrochers, Marc Favreau et Gilbert Chénier s’installent dès le 1^er novembre 1968. ^{[3], [4]}

La revue Les Girls de Clémence Desrochers — considérée comme l’une des premières revues féministes — y connaît un succès durable avant une tournée québécoise (distribution : Louise Latraverse, Diane Dufresne, Paule Bayard « Bobinette », Chantal Renaud). ^[6]

4. Programmation & politique artistique

Le Patriote est, avant 1972, la seule boîte au Québec à présenter des auteur·rices-compositeur·rices-interprètes 7 soirs/semaine. La direction fait auditionner plus de 5 000 personnes et sert de tremplin à une large relève. Yves Blais y découvre notamment Jacqueline Barrette, Claude Dubois, Louise Forestier, Diane Juster, Alain Lamontagne, Claude Landré. ^[3]

La salle accueille aussi des invités internationaux (Barbara, Gilbert Bécaud, Frida Boccara, Marie Laforêt, Nana Mouskouri, Serge Reggiani, Roger Whittaker, etc.), et des artistes de théâtre/variétés (Pierre Brasseur, Michel Simon, Eddie Constantine, Jacqueline Dulac). ^[3]

5. Artistes associés (sélection)

5.1 Découvert·es / mis·es de l’avant par Le Patriote

• Jacqueline Barrette ; Claude Dubois ; Louise Forestier ; Diane Juster ; Alain Lamontagne ; Claude Landré. ^[3]

5.2 Créations & revues marquantes

• Clémence Desrochers — Les Girls (revue, succès prolongé puis tournée) ; direction artistique du Patriote-à-Clémence. ^[6]
• Marc Favreau ; Gilbert Chénier — occupants/animateurs du 3^e (dès 1968). ^[4]

5.3 Invité·es internationaux

• Barbara ; Gilbert Bécaud ; Frida Boccara ; Marie Laforêt ; Nana Mouskouri ; Serge Reggiani ; Roger Whittaker ; Pierre Brasseur ; Michel Simon ; Eddie Constantine ; Jacqueline Dulac. ^[3]

6. Chronologie rapide

• 16 janv. 1965 — Ouverture (gala 15–17 janvier). ^[1]
• Mai 1965 — Ouverture du Patriote-en-Haut (≈ 170 places) pour le théâtre d’essai. ^[3]
• 1 nov. 1968 — Patriote à Clémence : Clémence Desrochers, Marc Favreau, Gilbert Chénier s’installent au 3^e. ^[4]
• 1968–1974 — Cycle Patriote à Clémence ; succès de la revue Les Girls. ^[6]
• 1969 — Ouverture de deux Patriote (Sainte-Agathe ; Hull — ce dernier ne dure que quelques saisons). ^[3]
• 1980 — Fermeture pour difficultés financières. ^[3]
• 18 janv. 1983 — Réouverture comme Le Patriote à Lejeune (André Lejeune) ; spectacle d’ouverture : Claude Landré. ^[5]
• Juin 1983 — Fermeture (après ~6 mois). ^[2]
• 1991 — Le Patriote de Sainte-Agathe existe toujours (nouvelle administration, formule café-concert). ^[3]
• Aujourd’hui — L’adresse de Montréal abrite le complexe Sky (Village). ^[3]